Zhang Yimou nous a habitué à des fresques lyriques, où les mots valent autant que les armes blanches qui virevoltent dans les wu xia pian. Ne dérogeant pas à la règle, "Full River Red" assemble les codes d’un film d’enquête, d’espionnage et un pamphlet sur le pouvoir de la corruption (et quasiment en temps réel) dans un huis clos plutôt alléchant sur le papier.
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Film à la forme mutante, empreint d'écriture hybride, cyberpunk, mélancolique et fiévreuse à la Maurice G.Dantec (Les Résidents), Eat the Night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel résonne avec rage et lueur de toutes les dissonances du monde.
Mon Parfait Inconnu de Johanna Pyykkö propose un film surprenant et troublant aux multiples twists, une œuvre profondément originale tant dans son scénario que dans sa mise en scène.
Il faut le voir pour le croire. "Trap" nous renvoie au pire de Shyamalan, à la fin de son adoubement des débuts et après une période de renaissance riche en bons films. L’idée était intrigante – voire même excitante – mais l’exécution est purement et simplement catastrophique. Une gigantesque blague où les invraisemblances et les incohérences s’enchaînent, acte après acte, jusqu’à saturation.
Dire que le Marvel Cinematic Universe traverse une phase compliquée tient de l'euphémisme. Films et séries à la qualité de plus en plus médiocres, immenses problèmes de production en interne, reports, absence flagrante de ligne directrice, rien ne va. En revanche, Disney et Kevin Feige ont bien compris que faire de bons films n'était plus une priorité. Pourquoi s'embêter à faire de bonnes choses quand il suffit d'aligner quelques caméos qui feraient passer un projet catastrophique pour le meilleur film de super héros de la décennie ? Malheureusement, pour son arrivée dans un univers au plus bas, Deadpool & Wolverine n'est pas épargné et souffre des pires maux qui rongent celui-ci depuis 2018. Et, pourtant, le troisième volet des aventures du mutant le plus irrévérencieux se révèle fort sympathique, sauvé par le cœur mis dans le projet.
Le réalisateur islandais Gudmundur Arnar Gudmundsson, caméra braquée sur l’âge adolescent, nous livre un deuxième long-métrage traversé de bruit et de fureur, mais aussi d’une immense tendresse cachée.
"Twisters" n’est pas vraiment une séquelle classique ni même un reboot ou un (très à la mode en ce moment) legacy sequel. C’est juste, près de trente ans plus tard, un long-métrage qui se déroule au même endroit sur le même sujet. Un peu comme un héritier réactualisé, avec la technologie d’aujourd’hui, du sympathique film de Jan De Bont datant de 1996.
Dos Madres : Ce premier film de Victor Iriarte est une heureuse découverte pleine de surprise, basée sur des faits réels dramatiques de vols massifs d’enfants en Espagne, depuis l’époque franquiste jusque dans les années 90
Si la majorité du public occidental a découvert Soi Cheang avec le tétanisant "Limbo", ce virage radical nous donne à découvrir une nouvelle collaboration sous l'égide du studio mythique Milkyway depuis "Accident" (2009). Connaissant le pedigree d’un producteur-réalisateur comme Johnnie To, dont les effets de styles et les changements de ton récurrents sont gages de qualité, "Mad Fate" ne lésine donc pas avec son humour décalé et son scénario alambiqué. Les personnages peuvent-ils seulement lutter pour changer leur destin et réprimer leurs pulsions meurtrières ? À force de tirer tous les filons divinatoires, la réponse est amenée avec beaucoup de confusion malgré la merveilleuse idée de peindre la folie sous une pluie qui appelle le sang.
Longlegs est un bon thriller à l’ambiance et à l’atmosphère très réussies. La mise en scène au cordeau nous tient quant à elle en haleine durant une heure et demie, malgré un tempo assez lent.
Délicieuse romance glamour interprétée avec talent par Scarlett Johansson en sorcière bien-aimée de la publicité et Channing Tatum en Steve Trevor de la NASA, TO THE MOON transforme la mythique mission Apollo 11 en une astucieuse mise en abyme du cinéma comme outil propagandiste, vecteur de poudre aux yeux au service de l’American Dream.
En attendant les Jeux olympiques de Paris 2024, "Sous la Seine", disponible sur Netflix, nous plonge dans les tréfonds du fleuve parisien abritant dans ses méandres un requin géant. Malgré ce pitch totalement abracadabrant, le film aurait pu composer un divertissement un peu plus convaincant. Il s'enlise au contraire dans un scénario absurde, n'offrant que de rares séquences d'action dénuées de tension. Un mauvais nanar qui nous mène en bateau.