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Les crimes de guerre sont-ils pardonnables ? Un amour interdit est-il tolérable au sein d’un camp de concentration ? Love It Was Not joue constamment sur l'ambivalence entre le bien et le mal, en brossant le portrait d’un geôlier au cœur sensible et d’une jeune femme, qui use de sa captivité pour rester à l’abri des horreurs commises autour d’elle. Maya Sarfaty en appelle aux souvenirs que cette liaison a engendrés pour aboutir à un documentaire surprenamment bien ficelé, sorte de relecture de La Vie Est Belle de Roberto Benigni.
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Claude Schmitz laisse les planches du théâtre derrière lui pour se pencher sur sa cinéphilie, notamment sur ce qu’il a gardé des œuvres d'outre-Atlantique de son enfance. Avec L’Autre Laurens, présenté à la Quinzaine des cinéastes de Cannes 2023, il exploite un filon qui ne le mène pas nécessairement à la fortune, mais lui permet de bâtir une belle passerelle entre plusieurs genres. Dans une cohérence insoupçonnable et un humour tout aussi improbable.
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Il marche seul et n’est pas d’humour à chanter La Marseillaise. Ce n’est pas Jean-Jacques Goldman, mais bien le demi-frère de celui-ci dont il est question dans un procès qui porte son nom. Pierre Goldman est soumis aux préjugés d’un tribunal, qui doit statuer sur un crime qu’il n’aurait pas commis. Certains souhaiteraient le faire taire à jamais, mais ce lieu sacré, où la parole est d’argent, pourrait bien se retourner contre lui, contre sa volonté et son l’innocence qu’il clame haut et fort, si bien que toute provocation de sa part devient un argument social à développer pour Cédric Kahn.
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Après avoir épluché l’un des plus grands écrivains classiques en la personne de Shakespeare avec ses premiers films, Branagh continue de déterrer celle d’Agatha Christie avec un troisième film adapté des romans de la célèbre écrivaine policière. Et le résultat est un léger cran au-dessus des précédents opus, principalement grâce à l’ajout du fantastique et d’une mise en scène très stylisée et en adéquation avec le contexte. Pour le reste, la formule reste la même et le déroulement narratif est beaucoup trop programmatique. Une ligne prévisible qui nous amène au sempiternel déroulement de ce type de film, à la fois volontairement inattendu mais toujours autant tiré par les cheveux et verbeux quand le célèbre détective énonce la résolution de l’intrigue.
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Comment faire prendre conscience avec justesse et sensibilité des difficultés et enjeux du métier de professeur, sans tomber dans les clichés ou les exagérations d’époque ?  Comment filmer un sujet inflammable avec mesure et discernement, sans excès d’apologie des profs ou fausse bonne démagogie qui adulerait la place des élèves ?
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Il n’y a parfois qu’un pas entre le rêve et la réalité. Et si on assimile le cauchemar dans l’équation, il ne reste que peu d’espoirs pour vivre heureux. La Hija de Todas las Rabias se situe alors quelque part dans cette zone d’incertitude, à l’image du Nicaragua, pays dont les changements sociaux et politiques se résument à La Chureca, une gigantesque décharge à ciel ouvert. Le lien mère-fille suffira-t-il pour trouver un peu de lumière dans ce portrait disgracieux d’un monde qui les rejette ?
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Toni, en famille est le second film de Nathan Ambrosioni. Le jeune réalisateur esquisse le portrait de Toni, mère veuve de cinq enfants qui désire reprendre des études. Une histoire jamais misérabiliste, faite de petites touches successives où Nathan Ambrosioni déploie son talent autant dans les scènes de groupes que dans les séquences sur chaque personnage de la fratrie. Le casting est époustouflant, mené par Camille Cottin, parfaite dans un rôle écrit pour elle.