Hors-Saison signe une nouvelle ère Brizé, celle peut-être d'une trilogie sur le couple, écrite à l'encre de la mélancolie, des vagues à l'âme et du trouble diffus. Abandonnant les violences sociales, le cinéaste entre sur la pointe des pieds au pays de l'amour et de ses névroses invisibles.
Inscrit10 mars 2023
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Allègrement déjanté et furieusement libre, Dans la peau de Blanche Houellebecq embarque Blanche Gardin et Michel Houellebecq dans un trip de cinéma doux-dingue, rocambolesque et original.
Porté par un Vincent Lindon toujours juste et royal dans son rôle-archétype de la défense des opprimés, Comme un fils de Nicolas Boukhrief peine à se hausser sur l’intensité concentrée de l’acteur et à gagner une intériorité et vitalité propice à son sujet.
Dans Daaaaaali ! Dupieux filme avec une gourmandise grave et une cohérence folle les gouffres du narcissisme et les souffles de la pulsion scopique. Et son sujet, les absurdes grandiloquences de Dali, coïncident parfaitement avec son projet : jouir sans relâche de filmer le phénomène ACTEUR.
Toute la généalogie de l'affaire Godrèche-Jacquot nous enseigne à quel point une volonté sous emprise est dépossédée, attaquée en son centre vital, à quel point nous pouvons croire vouloir alors même que notre discernement est totalement absent. Tout le cas Judith tend à la société un miroir des mystifications du vouloir, une dissection de la fabrique de la perversion: Agir COMME SI NOUS LE VOULIONS!
Munch de Henrik Martin Dahlsbakken restitue dans un portrait diffracté tout en vibrations voluptueuses l’incandescence, la gravité folle et la mélancolie de l’artiste norvégien.
Nous prenons la parole aujourd’hui pour interroger la vindicte dont fait l’objet un homme. Nous ne sommes pas juristes, ni victimes, ni techniciens de plateau, ni producteurs, ni amis ou ennemis de Depardieu. Ou plutôt nous sommes tout cela. Co- actifs et responsables. Nous sommes au milieu de l’opinion publique qui le met à mort symboliquement et nous nous interrogeons.
Tragédie contemporaine en mode western urbain dénonçant la violence raciste quotidienne, Bâtiment 5 de Ladj Li trace sa rage dans un film miroir des Misérables.
La beauté étrange et latente de Karmapolice de Julien Paolini : faire saillir tout en impressions et ressentis, proximités d’ambiances, textures de plans, climats d’images et de lumières, l’héritage d’un certain cinéma underground new-yorkais qui irait des premiers Scorsese aux frères Safdie en passant par le Blue Velvet de Lynch et le Sue perdue à Manatthan d'Amos Kollek.
Héléna Klotz vise un film surprenant, crispant, elliptique et ambitieux moulé sur cette héroïne qui croit pouvoir s’affranchir du fait social et de sa captation par sa propre marginalité tendance, elle-même subjuguée par l’inanité aliénante des chiffres et de leur fausse valeur. Cette Vénus d'argent est bien le symptôme de notre ère du vide : allumeuse et narcissique, choc et toc.
Marion à l’effigie de Carole
L’actrice docile, visage-palette vierge et plastique revêt dans un silence imperturbable et un jeu insolite les restes et effigies de la panoplie de Carole Achache( ses chaussures, son gilet, son jean, son collier). La scène tient presque de la cérémonie mortuaire et sonde l’enjeu du film, son esthétique, son défi: faire de la vie avec la mort. Faire du bougé, du bouleversé avec des traces inertes et immobiles: papiers, carnets, photographies, voix. INCARNER. COMPTER SUR L'AUTRE. L'ACTRICE. LUI FAIRE CONFIANCE POUR VIVRE ET RESSENTIR MIEUX . S'asseoir et compter . Sit there count your fingers.
Depuis plus de vingt ans François Caillat, philosophe documentariste, filme dans une série de portraits des grands esprits qui diagnostiquent un certain état du présent. Avec Edouard Louis, ou la transformation, il revient sur la trajectoire brillante, profonde et réformatrice d’un de nos intellectuels les plus performatifs, invitant le spectateur à un programme : désincarcère-toi de ton passé, transforme-toi toi-même.