Critique Cinéma
Analyse
Bref, tous jouent également sur leur fond caricatural et codifié, pour mieux le renverser, mécanique générale du film donc. Mais s'ils le peuvent si bien c'est qu'ils sont avant tout une bande de lycéens. Kevin Williamson a fait du slasher un teenage movie et il faut oser dire qu'il s'agit là d'une idée profondément séminale et féconde dont on a peut-être pas encore mesuré l'impact.
Critique Séries
Monster : L’histoire d’Ed Gein, le serial killer qui a enfanté le cinéma d’horreur
Ryan Murphy et l'art d'explorer l'âme dégénérée de l'Amérique
Littérature & BD
Dans "Diana", Annick Cojean, Sophie Couturier et Sandrine Revel signent une œuvre hybride, à la frontière du reportage, du portrait et de l’hommage. Entre le souvenir d’une rencontre rare et la tragédie d’une disparition, cette bande dessinée documentaire explore la vérité d’une femme qui, au-delà du mythe, voulait porter haut certains principes.
Dans "La Beauté cachée des cartes" (éditions Autrement), Jean-Luc Arnaud, historien de la cartographie, fait voler en éclats l’usage froid du plan pour lui restituer une chaleur sensible, presque artistique. En isolant de minuscules fragments de cartes anciennes, il révèle leur part d’inconnu, de rêve, de qualité visuelle.
Neuf ans après un premier opus déjà salué pour sa franchise, Cookie Kalkair remet le couvert. Son "Pénis de table 2" (éditions Steinkis) s’invite à nouveau dans les zones d’ombre du désir – entre honte, tabou, maladresse et tendresse. Mais cette fois, la table s’est agrandie, plus diverse, plus consciente, moins complaisante aussi. Un ouvrage aussi cru que nécessaire, où six hommes discutent, se dévoilent et parfois se contredisent, pour mieux comprendre ce que veut dire aujourd’hui "avoir un pénis" dans un monde post-#MeToo.
Entre l’odeur avenante du beurre chaud et la rigueur du geste parfait, "La Vie en bleu" nous plonge dans les coulisses de la gastronomie française. Sous la plume de Julien Moca et le trait de Cécile Barnéoud, l’itinéraire d’une jeune cheffe venue de Séoul se transforme en parcours initiatique, à la fois sensoriel, humain et culturel. Un one shot généreux, riche en émotions et en saveurs.
Art & Culture
"Les Conséquences" de Pascal Rambert n’est pas une pièce sur la famille. C’est un corps à corps avec la part têtue de l’existence. Dans un décor de serre blanche, entre mariage et enterrement, des êtres résistent à leur propre effondrement par la seule obstination de la parole. Le texte frappe, le geste tranche, la langue tangue et devient un sport de combat. Ici, la persévérance est une forme de bravoure. Et si tenir encore, malgré tout, était la plus radicale des révoltes ?
Dans This is la Mort, la danseuse Zoé Lakhnati propose de créer un atlas de mémoire corporelle, une danse vigoureuse, jubilatoire et électrisante. Danse géniale de l'héroïsme déchu des corps capitalistes conquérants qui se désagrègent avec une vitalité rieuse et sexy.
Hugues Jourdain adapte le roman de Constance Debré, "Nom", publié en 2022 chez Flammarion. Victoria Quesnel (vue dans Léviathan de Lorraine de Sagazan à Avignon en 2024) y interprète l'autrice dans un décor d'une simplicité salvatrice : un plateau nu , un corps, une chaise, un micro et une paire de Nike. La force du texte dit n'en est que renforcée, le plateau s'embrase et les mots résonnent dans le silence pour mieux venir tout détruire et construire, autrement. "Nom" est une transformation, une épure, qui se débarrasse du futile et interroge nos rapports amoureux, familiaux surtout, notre lien au monde et au superflu.
Maison du théâtre d'Amiens, vendredi 10 janvier à 20h30, une femme s'approche de nous et nous invite à la suivre dans un musée d'un genre nouveau, un musée qui expose des horreurs qu'on dit ordinaires mais qui ne devraient jamais l'être. Avec calme, force et détermination, et une bonne dose d'empathie et de bienveillance, Fanchon Guillevic nous guide à travers trois tableaux inspirés de faits divers autour des violences faites aux femmes, qui racontent trois féminicides. Les corps sont là, tels des tableaux qui s'animent pour dire la violence, la mort et l'effacement par une société qui ne sait plus quoi faire et où regarder. Suivez le guide et découvrez : La Danseuse, un samedi soir. La Noyée, un jeudi après-midi. L'Errante, un dimanche matin.



























