Inscrit24 avril 2023
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Clint Eastwood, avec une maîtrise incontestable, nous plonge dans les méandres d'un procès où les apparences sont trompeuses et les vérités cachées. Juré n°2 transcende le simple récit judiciaire pour dévoiler une fresque humaine où chaque personnage est un miroir déformant de la réalité. À travers ce film, Eastwood continue d'explorer la complexité de la condition humaine, oscillant entre tragédie et ambiguïté, nous invitant à questionner notre propre perception du bien et du mal.
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Guiraudie, avec "Miséricorde", poursuit son exploration du désir et de ses puissances de rêve, au sein des décors les plus quotidiens, à partir des corps les moins sexualisables a priori. Ici, une dimension religieuse, pratiquement inédite, bien que profondément ancrée chez le cinéaste, vient encore densifier son propos, en proposant aux impasses reconnues du désir (potentiellement violent, non-réciproque) une forme de sublimation et, donc, de préservation de celui-ci, contre les puissances de mort qui le menacent, aussi bien de l’extérieur (la norme sociale) que de l’intérieur.
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Huit ans après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, Cheyenne Caron offre avec Que notre joie demeure un double portrait du vieux curé assassiné et de son assassin. Discrètement hagiographique, le film est aussi généreux en ce qu’il donne toute sa place, avec respect et empathie, au jeune auteur de l’attentat ainsi qu’à sa famille. Plein de tendresse et de véracité, attaché à raconter ses personnages à travers leur quotidien à la fois le plus banal et le plus significatif, le film de Cheyenne Caron peine cependant à laisser rentrer, dans une histoire qui pourtant y invitait, le monde et l’outre-monde, l’Histoire et Dieu, et à dépasser ainsi parfois l’anecdote et le simple hommage.
semaine-sainte-film-critique
Dans une campagne isolée du XIX°siècle, en Roumanie, un aubergiste juif aussi prospère que méprisé, décide de licencier son domestique chrétien après une énième provocation. Les fêtes de Pâques approchent. Le domestique menace son dorénavant ex-employeur d’un vague attentat sur lui et sa famille, annoncé pour le dimanche. Dès lors, une hostilité sourde semble se répandre autour de l’aubergiste. Devient-il fou ou sont-ils tous prêts à le pendre ? Cette coalition invisible aux profonds relents antisémites, va, au rythme lent de la vie quotidienne, sans spectaculaire, dévorer progressivement de peur le cœur de l’aubergiste.
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Dernier jour à Gérardmer. A l’aube, la montagne est presque rose. Le soleil persiste. Nous plions bagages. Juste le temps de voir encore quelques films, et nous voilà repartis. Voici donc le dernier article, avant un autre qui paraîtra dans quelques temps et qui, après décantation, reviendra sur le festival dans son ensemble. Au programme de ce jour : Sleep, La Damnée, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, It's a Wonderful Knife et les courts-métrages en sélection. A quoi nous ajoutons, pour le plaisir, un petit article sur deux grands films en rétrospective : Dracula de Coppola, et Nosferatu de Murnau.
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Troisième jour à Gérardmer. La brume a laissé place à un soleil éclatant. Les salles obscures sont pourtant pleines et la foule semble ravie. Et pour cause : de belles découvertes aujourd’hui, avec Resvrgis , un film de loup-garou italien, Roqya, une histoire de chasse sorcière dans une banlieue française, et The Seeding, un conte diabolique sur la paternité, entre le redneck et le folk-horror.
Premier jour à Gérardmer. Brumes et pluies. L’accueil des Gérômois est chaleureux, comme toujours. Au programme : deux films en compétition qui s’annonçaient prometteurs : Perpétrator, de Jennifer Reeder, et The Funéral, d’Orçun Behram. Un film américain sur le vampirisme 2.0 et un film turque qui explore de manière original le thème du zombie. Une déception et une belle surprise.
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La Chimère, d’Alice Rohrwacher, avec Josh O’Connor (le jeune prince Charles de la série The Crown), nous propose une variation sur le mythe d’Orphée qui, étonnamment et joyeusement, ne cesse de délaisser le dispositif symbolique mis en place par le scénario pour s’attarder sur les hommes, sur leurs corps et leurs émotions, comme pour, semble-t-il, débusquer, dans la chair du monde, les esprits qui s’y dissimulent.
The-Old-Oak-ken-loach-critique-film
Le dernier Ken Loach n’est certainement pas son meilleur. Mais c’est un film tendre, qui vient sertir un tableau réaliste et rare de la classe prolétarienne actuelle d’une délicate utopie qui brille autant de sa naïveté que de son évidence. L’agacement que l’on pourrait éprouver devant une certaine simplification, voire lissage, des choses est vite emporté par cette compassion profonde, pleine de respect, pour les déshérités, même les moins sympathiques, que sait toujours susciter en nous le cinéaste anglais.