Inscrit9 avril 2023
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Les langues sont autant un facteur de diversité et de richesse à l’échelle du monde qu’elles peuvent aussi causer bien des problématiques. Et le septième art ne déroge pas à la règle dans certains pays voire certaines régions du monde. Le cas du Québec, province canadienne francophone, en est le parfait exemple, entourée d’un public anglophone de toutes parts (des États-Unis aux autres provinces canadiennes).
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Après nous avoir mis l’eau à la bouche et fait trépigner d’impatience depuis l’annonce du sujet, la découverte de la première bande-annonce très impressionnante et en sachant que c’est le premier gros budget d’A24, il faut avouer qu’Alex Garland nous déçoit (un petit peu) avec son nouvel opus Civil War. Un film qui ne porte pas son nom si bien qu’on pourrait le croire. En effet, le principal reproche que l’on pourrait faire au film est de passer en partie à côté de son sujet éminemment politique, passionnant et surtout en plein dans l’actualité. Comme si Garland bottait en touche, effrayé par ce qu’il pouvait raconter. On parle en effet ici peu de guerre civile, qui devient un arrière-plan au final très opaque, mais on a droit à un excellent film sur le journalisme de guerre, haletant, profond et surtout doté d’un final explosif et impressionnant.
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Ce Madame Web, dont l’existence même n’a pas de sens réel à tous niveaux, est le parfait exemple du n’importe quoi ambiant qui règne sur ce genre cinématographique en crise profonde et qui lasse de plus en plus le public. Ce dernier rejeton du Spider-verse de Sony sans Spider-Man est daté, pauvre et surtout totalement inutile, confirmant l’absence d’idées et de boussoles des studios en la matière. Cependant, c’est loin d’être la catastrophe annoncée partout, l’ensemble se laissant relativement bien regarder si on n'a aucune attente.
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À chaque fois c’est certes différent, mais il manque une nouvelle fois ce fameux « je-ne-sais-quoi » qui fait l’étoffe des grands films à ce nouvel opus de Sean Durkin après Martha, Marcy, May, Marlene et The Nest. Traitant de nouveau de l’emprise - mais à travers un prisme différent - pour son troisième film, il se heurte à son script trop linéaire qui voit la seconde partie n’être qu’une accumulation de tragédies redondantes à la longue. Cette saga familiale dans le milieu si singulier du catch n’en demeure pas moins plaisante grâce notamment à son incroyable casting dominé par un Zac Efron transfiguré.
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Entre un propos acéré sur la condition humaine et ses travers et un univers visuel rétro-futuriste riche et élaboré confinant au sublime pour nos pupilles ébahies, Pauvres créatures est un mets cinématographique raffiné et rare dont on aurait tort de se priver malgré sa durée un peu trop généreuse. Et en bonus, on a droit à une Emma Stone carrément monstrueuse dans tous les sens du terme.
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Alexander Payne est de retour après une longue pause. Peut-être est-ce l’échec injuste de son pourtant excellent et ambitieux Downsizing qui a mis un frein à sa créativité durant plusieurs années ? Difficile à dire. En tout cas, il nous revient avec une proposition bien plus classique et posée qui n’en demeure pas moins fortement agréable. Le genre d’œuvre à l’ancienne comme on en fait plus. Winter Break est une douce comédie dramatique et existentielle, nantie d’un goût doux-amer du meilleur effet. Certes un peu longue, mais sans pour autant sombrer dans des excès contemplatifs, c’est une chronique qui fait du bien. Le genre de film au sein duquel on rentre comme dans des pantoufles chaudes et surtout un film de Noël qualitatif, intelligent et tout sauf niais ; ce qui n’est clairement pas la panacée...
le-temps-daimer-katell-quillevere-critique-film
Il y a des œuvres qui nous emportent dès la première image pour ne plus nous lâcher jusqu’au générique de fin. Le temps d’aimer fait assurément partie de celles-là. Un beau film sur des sujets qui le sont beaucoup moins, à base d’amour impossible et de fuite en avant pour cacher ce que l’on est ce qu’on a fait. Sertie dans une belle reconstitution d’époque, cette fresque romanesque peut également compter sur un très beau duo de comédiens. Les passions du film nous emportent deux heures durant et nous touchent le cœur... C’est en effet le temps d’aimer.
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Un slasher inédit. Un contexte très américain mais doté d’une imagerie reconnaissable. Eli Roth (Hostel ou Cabin Fever) à la réalisation. Patrick Dempsey en tête d’affiche. On peut dire que la proposition était alléchante et promettait une série B sympathique, voire même peut-être un renouvellement de ce sous-genre. Eh bien ce ne sera malheureusement pas le cas. Thanksgiving est amusant grâce à ses meurtres bien gores, son entame complètement dingue et surprenante, et une bonne utilisation de l’imagerie de cette célébration. Mais pour le reste... entre intrigue cousue de fil blanc, dénouement ridicule, rythme saccadé et mise en scène anodine, c’est un slasher tout juste dans la moyenne du genre.