Si la zombie apocalypse constitue une catégorie particulière de représentation de la fin du monde, ce n’est pas tant à cause du phénomène à l’origine de la résurrection des morts – expliquée de diverses manières dans les nombreuses fictions se réclamant du genre – mais par le miroir hideux qu’il tend à nous autres, êtres humains.
Apocalypse au Cinéma
Apocalypse au Cinéma
Au cinéma, l’apocalypse prend les formes les plus diverses. Elle peut être civilisationnelle, nucléaire, climatique, militaire… Entre « Soleil vert » et « Mad Max », entre « Dawn of the Dead» et « Take Shelter », ce ne sont pas seulement les situations et les nuances qui contrastent, mais aussi les messages sous-jacents. Car, en plus d’offrir des plans saisissants, l’apocalypse agit souvent comme un révélateur : elle est le prolongement naturel de nos choix, de nos lâchetés, de nos bassesses. Et quand elle s’impose à nous sans y avoir été invitée, elle révèle notre résilience, notre attachement à la vie, notre ingéniosité.
L’apocalypse ne va pas forcément de pair avec l’idée de fin du monde dans le fracas et les cris. L’Œuf de l’ange de Mamoru Oshii, sous forme de parabole biblique, propose au contraire une errance silencieuse et mélancolique où l’apocalypse est comme une coquille d’œuf qui se brise : elle rime avec la perte d’une intériorité que l’on n’a pas su protéger.
L’apocalypse chez Chris Marker, qu’elle soit tangible ou imaginaire, se finit par une mort certaine. Dans un monde, notamment Paris, dissout par une attaque nucléaire qui a rendu toute vie terrestre impossible à cause de la trop haute radioactivité dans l’air, l’humanité est devenue comme une souris dans une cage.
Dans le cadre de notre cycle consacré à l'Apocalypse au cinéma, retour sur le très sous-estimé Prédicitons, d'Alex Proyas, avec Nicolas Cage et Rose Byrne, un film qui se base sur l'imaginaire de la fin de l'humanité issu des textes bibliques.
Sur le chemin de l’apocalypse au cinéma, Take Shelter se situe en début de chaîne. En effet, le film parle d’une préparation à l’apocalypse, de son anticipation et non de sa réalisation effective. A l’écran, cela donne un grand film paranoïaque dans lequel se perd Curtis alias Michael Shannon. Dans le genre du ciné apocalyptique, le film fait presque figure d’exception, se situant avant l’action de survie pure et héroïque vue et revue.