L'hôpital souffre, ses soignants sont à bout de souffle. C'est ce plaidoyer qui est à l'origine de la saison 2 d'Hippocrate, la série de Thomas Lilti. Si la réalité a rejoint la fiction, la dépassant de manière inattendue avec la crise sanitaire, la série dégage une force née d'un rythme ultra maitrisé et d'un équilibre entre une écriture à la fois documentaire et fictionnelle qui offre la part belle à ceux qui soignent sans le pouvoir toujours convenablement. A découvrir tous les lundis sur Canal Plus à partir du 5 avril ou en intégralité sur MyCanal.
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Diplômée en journalisme de l'ESJ Paris, je suis passée par mille et une péripéties culturelles et littéraires au cours de mes études : théâtres, ciné et prépa avant de débarquer à Paris pour me lancer dans le journalisme et la communication. Passionnée par l'art en général et par le cinéma en particulier, j'écris principalement des critiques et autres analyses filmiques.
La nature au cinéma n'est pas toujours que "luxe, calme et volupté" et ce ne sont pas les héros d'Into the wild, La vie pure ou encore The lost city of Z qui diront le contraire. La nature devient alors pour eux un territoire de solitude. Pourtant, ils partaient en quête de gloire ou de bonheur et se retrouvent face à eux mêmes et au besoin de partage. De quoi nourrir notre cycle sur la nature au cinéma.
Madame Claude avait été interprétée par Françoise Fabian en 1977. Cette fois, c'est Karole Rocher qui s'y colle, voix off omniprésente à l'appui. Le biopic reste classique, mais claque grâce à un casting au top. A voir sur Netflix, la sortie en salles ayant été finalement abandonnée par la production.
La Voix humaine est un court-métrage réalisé par Pedro Almodovar en langue anglaise. Par un langage aussi universel qu'Almodovarien, le réalisateur décrit la courte période d'enfermement d'une femme au bord de la crise de nerfs. Interprété par Tilda Swinton, ce personnage féminin rejoint la longue liste des femmes empêchées qui se rebellent, femmes que le réalisateur affectionne. Librement inspirée de la pièce de théâtre de Jean Cocteau, La Voix humaine est à découvrir en VOD depuis le 19 mars.
Le thème si cher à Chabrol de la bourgeoisie est ici cruellement décortiqué. La Fleur du mal met en scène une famille bourgeoise qui se déchire, mais loin des regards, et ce thème de la transmission est poussé à son paroxysme. Un petit régal, même si rien de neuf ne venait, en 2003, bouleverser la petite mécanique Chabrolienne.
Slalom de Charlène Favier sortira en salles quand les cinéma seront de nouveaux ouverts. Présenté en avant-première avec la 25e heure et le cinéma le Méliès à Montreuil, le film est un petit bouleversement. Commencé en 2015 mais achevé après les révélations #metoo, le film est un écho maitrisé et équilibré à ce mouvement. Charlène Favier a fait de son film-pansement, un film universel qui va droit au cœur. L'équilibre et la force se jouent dans l'écriture des personnages, mais aussi dans une mise en scène joueuse, tendue et travaillée qui fait de Slalom plus qu'un film coup de poing, mais plutôt une véritable œuvre de cinéma.
L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello emprunte à la structure du rêve. Nous sommes en effet prévenus dès le début que le monde qui nous est présenté n’existe plus. Nous sommes dans un souvenir ou plutôt des souvenirs au pluriel. Le réalisateur s’inscrit dans un cinéma de la recréation fantasmagorique. Parfait pour notre cycle sur le rêve au cinéma.
Février, c'est le mois de l'amour commercial. Mais au cinéma, l'amour est toujours plus puissant quand il est interdit, rempli d'obstacles et de douleur. Quelques cinéastes cependant rendent ces amours "marginaux" possibles en leur offrant des territoires pour s'épanouir. C'est le cas de Céline Sciamma, Christophe Honoré et Alain Guiraudie.
Si Donna Deitch avait une sœur de cinéma contemporaine, ce serait Céline Sciamma. En effet, comme la réalisatrice de Portrait de la jeune file en feu, celle de Desert Hearts filme un amour interdit qu'elle rend possible. Un amour qui s'écrit sous nos yeux, un amour qui sera celui du souvenir ou de l'avenir, rien n'est déterminé à l'avance. Une première pour un film comme Desert Hearts, sorti en 1985.
Jean-Pierre Bacri est mort à l'âge de 69 ans. Cet acteur souvent qualifié d'authentique et bougon a surtout marqué par des films qui le sont tout autant. Discret sur sa vie privée, peu présent à l'écran (il n'était pas boulimique de films), l'acteur a su nous toucher en plein cœur. Portrait en forme d'hommage.
Olivier Marchal a construit sa carrière ciné autour du personnage du flic. Un type avec des couilles qui ne s'en laisse pas conter, corrompu, fidèle à son boulot, prêt à mourir. En effet, souvent, un bon flic est un flic mort chez Marchal. Ce regard rempli de testostérone a atteint son paroxysme en octobre sur Netflix avec Bronx. On ne sait plus vraiment où se situe le regard d'un réalisateur qui a été dans les rangs de la police pendant quatorze ans. Une chose est sûre : l'autopsie est brutale. Etude de ce cas atypique dans le cadre de notre cycle police au cinéma.
Police d'Anne Fontaine en voulant faire un pas de côté, passe complètement à côté de son sujet. Il ne se passe pas grand chose en termes d'action, mais ce qui se joue dans les sentiments et l'enjeu politique n'est pas traité non plus. Dommage, car l'idée était bonne de mêler costumes civils et costumes de flics dans un mouvement contestataire. Le film est sorti en salles en 2020 et a été vu pendant le confinement grâce à l'excellent travail de La 25e heure.