Avec Spencer, Pablo Larrain s’attelle une nouvelle fois à déconstruire le genre du biopic. Au lieu de retracer toute la vie d’un personnage, allant d’un époque à une autre, il prend la grande Histoire par le petit bout de la lorgnette. En ce sens, il dresse le portrait d’une princesse en pleine déliquescence lors d’un récit qui se déroule sur trois jours. La caméra du cinéaste va observer Lady Diana mordre la poussière et se confronter à un environnement royal qui n’est pas ou qui n’est plus le sien.
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Inscrit21 août 2016
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Matrix Resurrections est une initiative assez paradoxale, mais terriblement libératrice. D’un coté, il permet à Lana Wachowski d’ouvrir une nouvelle brèche cinématographie pour parler de son rapport au cinéma et à la trilogie qu’elle a créée. Ce nouvel opus est bizarrement autant une suite logique à la trilogie susnommée qu’à sa filmographie entière, de Bound à Sense8.
Qu’on se le dise, Shang-Chi et La Légende des Dix Anneaux ne va pas révolutionner l’univers Marvel. Mais dans un sens, ce n’est pas ce qu’on lui demande et le film arrive avec fraicheur à sortir un peu des sentiers battus de l’écurie cinématographique.
Infinite Granite marque un tournant dans la carrière de Deafheaven. Un virage qu’on sentait venir et qui s’avère être d’une grande beauté. Une nouvelle carrière pour le groupe, ou une simple parenthèse. Qui sait.
Memoria d’Apichatpong Weerasethakul vient de faire son entrée dans la Compétition du Festival de Cannes 2021. Avec son style habituel aussi ésotérique que tellurique, il place la barre très haute, pour une expérience toujours aussi intense.
Sélectionné dans la catégorie Cannes Première, Serre-moi fort de Mathieu Amalric est un bijou sur l’oubli et la recherche incessante de l’autre.
Titane était peut-être le film qui attisait le plus notre curiosité avec le Benedetta de Paul Verhoeven. Deux films qui parlent de construction et de déconstruction d’un soi : avec la même envie de raturer la notion de métamorphose. Après Grave, Julia Ducournau étonne et se déjoue des attentes avec hargne et pugnacité.
Eskil Vogt, réalisateur de Blind et scénariste d’Oslo 31 août et du dernier Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier, revient derrière la caméra avec The Innocents pour électriser la sélection Un Certain Regard. Tendant vers une frontalité assez déconcertante, le film n’a pas froid aux yeux et ne laissera pas le spectateur indemne.
Présenté dans la catégorie Hors Compétition de la sélection officielle du Festival de Cannes 2021, Où est Anne Frank ! d’Ari Folman est une ode à la solidarité et à la transmission de la tolérance. Une oeuvre ludique d’une grande simplicité.
Paul Verhoeven joue une partie de poker menteur avec son public, tant son dernier film aime jouer avec les codes du grotesque. Pour mieux nous déstabiliser ou pour mieux s’enfoncer dans la médiocrité. C’est difficile à dire tant les pistes, lancées ici et là, sont nombreuses. Benedetta est une grande farce, mais d’une grande force, qui s’interroge sur la notion du vrai et la puissance du mensonge.
La compétition n’a ouvert ses portes que depuis quelques jours que les bonnes surprises se bousculent déjà. Après Annette de Leos Carax qui a fait chantonner toute la Croisette, c’est au tour de Julie (En 12 chapitres) de Joachim Trier d’éveiller les foules et de sublimer une nouvelle fois le talent de son cinéaste. Le réalisateur de Oslo 31 août signe avec son dernier film, le portrait d’une femme et d’une génération d’une finesse absolue. Un véritable coup de coeur.
La sélection Un Certain Regard regorge de beaux films. Après Onoda de Arthur Harari et même Rehana Maryam Noor de Abdullah Mohammad Saad, cette édition nous offre le très beau et doux After Yang du cinéaste Kogonada. Une oeuvre hybride qui se sert de la science fiction pour s’interroger sur l’écueil du deuil et de la transmission.