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Remarquablement mis en scène et porté par un casting impeccable dominé par le duo Gene Hackman-Willem Dafoe, Mississippi Burning jette un regard glaçant, quoique parfois excessif, sur une réalité que l’Amérique parvient difficilement à affronter. Paradoxalement, le film fut décrié par des acteurs des deux bords – défenseurs et adversaires des droits civils des Afro-Américains. Que cette polémique n’empêche pas de profiter de cette œuvre solide, présentée aujourd’hui par L’Atelier d’Images dans une nouvelle édition très réussie.
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Rangés, le tablier de boucher et le costume-cravate élimé : c’est en véritable tenue de gala que Leatherface se présente à nous aujourd’hui ! Près d’un demi-siècle (!) après sa sortie, l’ô combien référentiel Massacre à la tronçonneuse (1974), chef-d’œuvre inattendu de l’horreur cinématographique, ressort dans un coffret qui a de quoi satisfaire les fans les plus boulimiques. Jugez plutôt : nouvelle restauration en 4K, visuel exclusif et très soigné, plus de 9h de bonus répartis sur deux disques, et un livre de 200 pages pour disséquer le moindre recoin du cauchemar éveillé que constitue ce film. Bref, voici le fantasme absolu de tous les amateurs du cultissime bain de sang texan.
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Connaissant son amour pour le patrimoine cinématographique français, il était sans doute écrit que Woody Allen tournerait un jour un film dans la langue de Molière. Il aura finalement attendu d’avoir atteint l’âge vénérable de 87 ans pour franchir le pas, et encore cette initiative est-elle due en grande partie à son statut de paria dans son pays natal… Tourner dans une langue étrangère est un obstacle de taille, au-dessus duquel le metteur en scène new-yorkais a pourtant bondi avec l’agilité de ses vingt ans.
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Délaissant à la fois ses amours néoréalistes et son Italie natale où il officia presque exclusivement, Olmi partit tourner à Paris une adaptation du romancier autrichien Joseph Roth avec un casting international dominé par un Rutger Hauer dans un contre-emploi. On n’a pourtant guère de peine à reconnaître la sensibilité humaniste et chrétienne du metteur en scène dans cette errance d’un clochard sublime, acteur d’un destin soumis aux tentations et observateur d’une Ville Lumière fantasmatique. Ce film atypique valait bien une nouvelle édition… hélas dépourvue de bonus.
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Un des avantages des grands classiques du septième art, c’est que des centaines d’articles ou d’analyses ont beau avoir été écrites, on trouve toujours quelque chose à en dire. "Sur les quais", réalisé par Elia Kazan en 1954 – mais à bien des égards intemporel – fait assurément partie de ceux-là. En le (re)voyant, le plus blasé des cinéphiles ne peut qu’être ensorcelé par ce qu’il faut bien qualifier de « film parfait » et, selon sa culture, ses goûts et sa sensibilité personnels, éprouver quelque chose de neuf.
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Première tentative des Coen de réaliser un film mainstream, Le Grand Saut occupe une place à part dans la filmographie des deux frères. Coécrit par Sam Raimi, le film tourne en dérision le milieu du « big business » américain dans un décor rétro, abstrait et irréaliste à la Metropolis de Fritz Lang. Si elle ne vaut pas de figurer au panthéon des cinéastes (à l’instar de leur réalisation suivante, Fargo), cette comédie qui multiplie les références cinéphiles méritait bien d’être honorée par une nouvelle édition, agrémentée d’une analyse aussi complète que passionnante.
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Western quelque peu oublié que Budd Boetticher tourna en 1953 pour le studio Universal, Le Déserteur de Fort Alamo assume, jusque dans son titre, un malicieux contre-pied. S’il s’appuie sur une pierre angulaire du roman national étatsunien (ou, pour être plus précis, texan), le scénario de ce film étonnant s’en détourne en réalité très vite, pour s’intéresser à un parfait anti-héros – en apparence.
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). Porté par un casting éblouissant dominé par Marlon Brando, le film fut boudé par le public américain à sa sortie. Pétri de haine, de fureur et d’immoralité, il faut dire que La Poursuite impitoyable tendait un miroir particulièrement peu flatteur à une Amérique troublée et traversée de courants violemment contraires. La modernité et la flamboyance du film ont conservé tout leur éclat et permettent de mesurer la place importante que devrait occuper Arthur Penn dans le panthéon des cinéastes américains.
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C’est en 1943 et en 1958 que le cinéaste japonais Hiroshi Inagaki tourna, à quinze ans d’intervalle, deux versions de son film L’Homme au pousse-pousse. Pour cette nouvelle édition restaurée, inédite en Blu-ray et DVD, Carlotta Films eut l’excellente idée de rassembler les deux opus en un seul coffret. Si le scénario demeure rigoureusement identique, comparer les deux versions permet de constater l’inflexion différente qu’ont eus sur elles la couleur, le casting ou encore l’époque de leur sortie initiale. A l’œuvre humaniste réalisée en plein cœur du second conflit mondial, répond en effet le mélodrame chatoyant lauréat du Lion d’or au Festival de Venise.
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Dans le genre assez balisé du « film de mafia », Donnie Brasco occupe une place à part. Sorti à la fin des années 1990, le film mené par le tandem Johnny Depp-Al Pacino réussit le tour de force de s’être imposé à la fois comme un classique du genre et comme une œuvre incomparable. Le revoir aujourd’hui, qui plus est dans une version director’s cut agrémentée de vingt minutes de métrage supplémentaire, nous rappelle les immenses qualités de cette œuvre authentique et attachante.
Troisième et dernière collaboration entre Losey et le scénariste/dramaturge Harold Pinter, Le Messager (The Go-Between) est souvent considéré comme le magnum opus du cinéaste. Situé dans la campagne anglaise du début du XXe siècle, le récit est – à l’instar des travaux précédents du duo – une peinture brillante d’une société britannique à la veille d’un changement d’époque. Étude de classe et de mœurs d’une finesse rare, le film bénéficie en outre d’une mise en scène naturaliste de haut vol, d’une distribution impeccable et de la musique inoubliable de Michel Legrand.