Deux Procureurs : Sergei Loznitsa ausculte la mécanique du pouvoir dans un film aussi glacé qu’hypnotique. Le pouvoir, l’abus de pouvoir, l’absence de contre-pouvoir sont les thèmes brûlants évoqués sous couvert d’un retour sur la terreur stalinienne.
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
A travers l'histoire méconnue de la Grande Arche de la Défense, Stéphane Demoustier signe le portrait d'un artiste intransigeant qui soulève de passionnantes question sur la création et ses compromis. Derrière l’ambition de son projet, le film peine toutefois à trouver son souffle, oscillant entre caricatures et références appuyées, malgré quelques belles réussites de mise en scène.
Dan Trachtenberg revient avec "Predator : Badlands", plaçant le Predator au centre d’un vaste univers alien. Spectaculaire et visuellement ambitieux, le film explore la survie, la chasse et la quête de reconnaissance d’un héros légendaire, mêlant hommage à la saga, créatures inédites et dimension mythologique.
François Ozon relève le pari risqué d’adapter L’Étranger de Camus en préservant l’énigme de Meursault tout en actualisant le récit. Entre lumière écrasante, sensualité brute et dénonciation subtile du colonialisme, le film conjugue fidélité et réinvention. Servi par l’interprétation habitée de Benjamin Voisin, il s’impose comme l’une des œuvres les plus abouties du cinéaste.
Vue à hauteur de chien, la peur change d’odeur. Avec "Good Boy", Ben Leonberg signe un film de possession intime et organique, où la maladie, la solitude et l’attachement s’enlacent dans une maison vivante. Porté par le regard bouleversant d’un chien, ce huis clos entre horreur et tendresse explore la fidélité jusqu’à la mort.
"Yoroï", réalisé par David Tomaszewski et porté par Orelsan, bouscule les codes du film de super-héros. Entre introspection, comédie et drame, cette œuvre sincère mêle amour du Japon, réalisme poétique et scènes d’action maîtrisées. Un film surprenant, touchant et visuellement bluffant, où Orelsan affronte ses démons avec justesse et humanité.
Avec une sensualité sonore, Urška Djukić explore dans "Little Trouble Girls" le trouble d’une jeune fille partagée entre la rigidité du catholicisme et l’appel du désir. Porté par la performance délicate de Sara Sofija Ostan, le film avance comme une chorale intime, où le corps devient le champ des perturbations et des tentations d’une âme en quête de grâce.
Cinq ans après le premier volet, Alexandre Astier livre une suite attendue : "Kaamelott : Deuxième Volet – Partie 1". Drôle, touchant et parfois inégal, le film poursuit l’épopée d’Arthur et de ses chevaliers avec brio. Entre humour ciselé, émotions sincères et quelques longueurs, cette première partie ravira surtout les fidèles de la saga culte.
Avec "Smashing Machine", Benny Safdie explore la vie du combattant Mark Kerr dans un drame viscéral porté par un Dwayne Johnson surprenant de sobriété. Entre violence maîtrisée et introspection, le film impressionne par sa mise en scène, mais peine à émouvoir pleinement. Un portrait intense, qui amorce une nouvelle facette du jeu de The Rock.
Dans "A House of Dynamite", Kathryn Bigelow signe un film d’une intensité rare, où la peur nucléaire devient le miroir des dérives du pouvoir et de l’illusion du contrôle. En mêlant tension politique, réalisme suffocant et réflexion morale, la cinéaste dévoile une Amérique au bord du chaos, prisonnière de sa propre machine de guerre.
À l’occasion des 20 ans du studio LAIKA, le Festival Lumière 2025 a célébré l'art de l'animation en volume avec la projection de "L’Étrange Pouvoir de Norman", accompagné du court-métrage hommage "The Thrifting". Écrit par Chris Butler et confié au Français Thibault Leclercq, le court-métrage rend hommage à l’univers de Norman et associe exploration du cinéma d’horreur et prouesses techniques.
Comment saisir cinématographiquement l'âme immobile d'un monstre ? Serebrennikov relève le défi en construisant un récit éclaté, miroir d'une conscience qui, loin de se repentir, ne cesse de se reconstruire dans l'abjection

















