Dans un film haletant et intelligent, Emmanuelle Nicot traite avec finesse, sobriété et humanité de l'inceste et du parcours de reconstruction en foyer de son héroïne. Dalva a l'aura tendue et tendre de son actrice principale Zelda Samson, une révélation!
Les mieux notés
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Anatomie d'une chute radiographie par le prisme d'un enfant mal-voyant (excessivement clairvoyant) la chute des valeurs anciennes qui fondent un couple. Puissant film Nietzschéen, Justine Triet ausculte à coups de marteau le grand animal du couple à travers un procès dont elle renouvelle les codes par une acidité et une vitalité exceptionnelles.
Dans trois courts métrages de Jean Eustache regroupés en un long, et comprenant Les Photos d’Alix, Le Jardin des délices et Offre d’emploi, ce qui surprend d’emblée est la modestie du dispositif en rapport avec la virtuosité des effets.
Avant Marylin, il y avait Norman Jean. Avant la star de cinéma au regard de braise, il y avait une femme en proie aux drogues, à la psychose et aux hommes. Une dichotomie que capte bien Andrew Dominik dans Blonde, qui au détour d’une œuvre à l’effarante radicalité, embrasse la verve fantasmagorique (et donc parfaite) de l’œuvre de Joyce Carol Oates.
Après le choc Hérédité, Ari Aster nous revient avec un nouveau tour de force. Nous plongeant dans les festivités du solstice d'été dans une communauté en Suède, le cinéaste questionne le délitement d'un couple entrecoupé de rituels païens et de trips hallucinogènes, le tout baigné dans une lumière solaire constante.
Dire que Spielberg est en forme ces dernières années tient de l'euphémisme. Après un Ready Player One très réussi (bien qu'un tantinet sous exploité), c'est avec West Side Story que le réalisateur de certains des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma à renouvelé avec l'excellence. Avec The Fabelmans, le cinéaste de 76 ans revient à un genre plus intimiste et surtout, plus personnel. Verdict ?
Ici le film de Francesca Archibugi renoue avec le meilleur du cinéma italien: sa peinture néoréaliste prenante et foisonnante, ses sagas familiales déchirantes, sa sophistication ancrée, ses manières d’embrasser avec souffle et vitalité ce qui nous tord et nous étreint : les obsessions, la peur de la mort et de la folie. Le Colibri fait songer aux Meilleures Années de Marco Tulio Giordana traversant le destin historique de l'anti-psychiatrie.
S'inscrivant dans la même veine cynique et somme toute arrogante que The Big Short, Vice s'assume comme un biopic redoutable, féroce et jusqu'au-boutiste de l'un des plus grands hommes politiques de l'establishment US : Dicke Cheney. Une figure contestée et pourtant méconnue auquel Christian Bale apporte une gravité qui a vite fait de faire froid dans le dos, tant le bonhomme est en quelque sorte le créateur de la fake news et un rapace dénué de pitié.
Les Nuits de Mashhad fait partie de ces films qui vous hantent. Le genre d'oeuvre coup de poing dont on se remet difficilement. En revenant sur l'une des affaires criminelles les plus médiatisées d'Iran, Ali Abbasi conçoit une oeuvre qui alterne entre le thriller social et le documentaire politique sur la condition des femmes (de tous les pays). Nécessaire.
Sous ses airs de commande boostée par un projet de mise en scène, Gemini Man aligne toutes ses planètes sur le même curseur. Ainsi l’argument du double numérique, loin de constituer un simple produit d’appel, permet justement de construire l’identification au héros sur une base qui n’est plus seulement celle de l’empathie, mais de l’expérience. Bienvenue dans l'ère du spectateur-acteur, mais en 3D HFR exclusivement.
Everything Everywhere all at once s'annonce comme la grosse surprise de 2022. C'est un peu le film que tout le monde attendait. Imaginez Michel Gondry qui rencontrerait John McTiernan. Cela ferait-il des étincelles ? Daniel Kwan et Daniel Sheinert ont relevé le pari de créer un blockbuster qui, sans renier les codes du genre, les renouvelle en optant pour un romantisme assumé qui vrille du côté de la poésie pure. Un pur bijou de fantaisie à voir absolument.
La Passagère. Sans doute n’avez-vous jamais entendu parler de ce film sorti en 1963 et réalisé par le cinéaste polonais Andrzej Munk. L’oeuvre fut pourtant présentée au Festival de Cannes en 1964 dans la prestigieuse Sélection Officielle. Depuis silence ou presque. Jamais la grand-messe du cinéma n’a jugé bon de le projeter en version restaurée. Peut-être fallait-il attendre soixante ans pour revoir le film dans les salles ? Peut-être devions-nous attendre cette date fatidique du 25 janvier 2023 pour accepter de se confronter à un épisode de l’Histoire (qu’on préférait oublier) ?