PositionRedacteur LeMagduCiné
Inscrit25 juillet 2015
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Rabia-Mareike-Engelhardt-critique
Premier film éprouvant de la réalisatrice allemande Mareike Engelhardt, "Rabia" nous plonge dans l'enfer syrien d'une maison d'épouses destinées aux guerriers djihadistes. Un huis clos poignant, doublé d'un thriller psychologique, qui alerte, grâce à un sujet sensible, sur les sources et les dangers de l'endoctrinement. Comment devient-on alors le bras armé d'un système extrémiste, jusqu'à en perdre lentement toute humanité ? En posant cette question complexe, "Rabia" propose un témoignage glaçant de la lutte de jeunes femmes embrigadées. 
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Grâce à ses innombrables stratagèmes, plus ou moins bien pensés, mais toujours exécutés sous haute tension et à grand renfort d’adrénaline, la désertion offre au cinéma un sujet dramatique classique et fort en suspense. Si beaucoup d’eau a coulé sous les écoutilles depuis l’époque de "À la poursuite d’Octobre rouge", la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord autorise encore les tentatives d’incursion, ou de « transfert », au sein d’un État rival. C’est dans ce cadre conflictuel que s’inscrit "Escape", un film drôle et trépidant entre course désespérée et chasse à l’homme endiablée. Véritable succès populaire en Corée du Sud, il offre un divertissement plaisant qui manque cependant d’émotion et de sensationnel.
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Amateurs de sushis, de maquereaux, de dorade ou de bar, vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même façon. "Padak" de Lee Hee-Dae, un animé à couteaux bien aiguisés, propose un conte sombre et engagé destiné aux adultes. Volontairement choquant, parfois écœurant, le film invite à une prise de conscience sur la maltraitance des animaux marins destinés à notre alimentation. Une expérience singulière qui a l’art de ne pas noyer le poisson. 
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Présenté dans la section « Paysage » du Festival du film coréen à Paris, « Work to do » nous plonge dans les eaux troubles du capitalisme à travers le portrait d’une Corée à l’économie vacillante. Premier long-métrage engagé de Park Hong-Jun, il choisit le cadre des chantiers navals pour révéler la machine implacable d’un système où les banques imposent aux sociétés restructuration et licenciements de masse. Un film froid et réaliste qui questionne l’avenir des ouvriers comme de l’industrie.
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Le Festival de Deauville 2024 s’est clôturé hier soir avec la remise du Talent Award à Natalie Portman, la cérémonie du Palmarès et la projection de "Finalement" de Claude Lelouch. Marquée par une fréquentation record, une multitude d’hommages et une compétition pluvieuse plutôt décevante, la 50ème édition du Festival ne nous a pas offert son meilleur cru pour cet anniversaire symbolique.
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Que se passerait-il si de parfaits inconnus rivés à leurs téléphones se déconnectaient un moment pour échanger ? Après la période du Covid, "Daddio", comédie grinçante à l’humour décalé, nous incite à renouer le lien humain avec le dialogue. Premier long-métrage de Christy Hall, le film expose qu’une rencontre hasardeuse peut venir bouleverser le cours de notre existence.
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Quatrième film d’Alonso Ruizpalacios, "La Cocina" nous plonge au cœur des cuisines étourdissantes d’un restaurant New-Yorkais. Bourrée d’idées de mise en scène et constamment en mouvement, cette comédie dramatique filmée en noir et blanc offre une vraie expérience cinématographique. En brisant les illusions d’un lointain rêve américain, tout simplement inaccessible dans un pays « qui n’existe pas », "La Cocina" expose le travail acharné d’immigrés sans papier, qui espèrent, luttent et perdent la tête dans un microcosme oppressant.
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Premier film d’Alessandra Lacorazza, In the Summers traite des liens familiaux qui s’étiolent à travers le passage progressif à l’âge adulte de deux sœurs soudées. Le film compose un drame émouvant, qui doit beaucoup à l’interprétation de ses comédiennes, tout en surfant délicatement sur la vague du cinéma queer. Cohérent et structuré, le long-métrage fait plaisir à voir au sein d’une Compétition qui manque décidemment de maturité cette année.
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Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes et en Compétition au Festival de Deauville, "Noël à Miller’s point" nous plonge dans le réveillon d’une famille italo-américaine de Long Island. Tyler Taormina signe une œuvre emprunte de douceur et de nostalgie, composée d’une fontaine de saynètes et d’images. Un bonbon coloré que l’on peine malheureusement à avaler, faute à une absence criarde de scénario et de personnages.
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Grand Prix du Festival de Cannes 2024, "All we imagine as Light" a été présenté en avant-première au Festival de Deauville dans la sélection « À l’heure de la Croisette ». En s’attachant au portrait d’un Mumbai effervescent et de jeunes femmes indiennes, le film dépeint avec sensibilité les carcans d’une société traditionnelle. Malgré quelques longueurs, il nous offre une belle ode féminine à l’amitié, l’amour et la liberté.
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Premier long-métrage de Ryan J. Sloan, "Gazer" propose un thriller psychologique dans la lignée du cinéma des années 1980. Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes puis en Compétition au Festival de Deauville 2024, le film, tourné en 16mm avec un budget restreint, nous immerge dans une atmosphère sombre parfaitement maîtrisée. Dommage que son scénario, pas totalement abouti, ne soit guère à la hauteur de la démonstration technique.
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Présenté en avant-première au Festival de Deauville 2024, en présence du réalisateur Elliott Lester, "The Thicket" propose un western enneigé découpé au couteau. Un bon bol d’air frais qui nous plonge dans les montagnes isolées en compagnie d’un Peter Dinklage toujours aussi trépidant. Malgré un récit plutôt linéaire manquant un peu d'ampleur et de suspense, "The Thicket" réussit à divertir grâce à son humour décalé et à sa bande de personnages marginaux.