Présenté en avant-première au Festival de Deauville 2024, en présence du réalisateur Elliott Lester, "The Thicket" propose un western enneigé découpé au couteau. Un bon bol d’air frais qui nous plonge dans les montagnes isolées en compagnie d’un Peter Dinklage toujours aussi trépidant. Malgré un récit plutôt linéaire manquant un peu d'ampleur et de suspense, "The Thicket" réussit à divertir grâce à son humour décalé et à sa bande de personnages marginaux.
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Émerveillée par le cinéma depuis le Roi Lion, mon premier film en salle, j’aime les films qui font rêver, qui hantent et ne nous quittent jamais. J’admire particulièrement la richesse des œuvres de Stanley Kubrick, Christopher Nolan et Quentin Tarantino. Je suis également une adepte du cinéma asiatique, de Yasujiro Ozu, Akira Kurosawa à Wong Kar-Wai, Hayao Miyazaki et Park Chan-Wook. Travaillant dans le monde juridique, j'écris des critiques à mes heures perdues.
Premier long-métrage de Laetitia Dosch présenté à Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024, "Le Procès du Chien" convoque une comédie burlesque flirtant dangereusement avec les limites du ridicule. Tiré d’un fait réel, le jugement suisse très médiatisé d’un chien qui sert plutôt de prétexte, il dresse le portrait d’une société en crise. Statut de l’animal, domestication de la nature, soumission de la femme, écologie, sécuritarisme et démagogie font ainsi partie des thèmes sur lesquels "Le Procès du Chien" nous invite à réfléchir. Par sa pluralité de sujets un peu étouffés, son ton humoristique, parfois absurde, et ses personnages caricaturaux, le film ne convainc pas totalement mais offre un bon poil d’inventivité.
Premier long-métrage de Titus Kaphar, "Exhibiting Forgiveness" compose un drame familial centré sur les relations pères-fils et la recherche perpétuelle du pardon. Des thématiques classiques traitées sous l’angle un peu plus innovant de la création artistique comme canalisateur d’une souffrance passée dévorante. Malheureusement, la longueur du film et la relative stagnation des personnages, qui évoluent peu émotionnellement, n’impliquent le spectateur que dans la lente attente d’une réconciliation finale.
La Compétition du Festival de Deauville 2024 s’est ouverte ce matin avec "Sing Sing", un drame chargé d’émotions mettant en lumière les programmes de réinsertion par l’art. Inspiré d’une histoire vraie, le film expose des détenus qui retrouvent, grâce à des ateliers théâtre, leur humanité à travers l’expression de leurs émotions et le tissage de liens fraternels. Plus œuvre théâtrale que huis clos carcéral, "Sing Sing", très incarné, relève le défi de l’authenticité mais n’échappe pas à quelques lourdeurs en termes de démonstrations affectives.
Inspiré d’une histoire vraie, "Le Tableau Volé" de Pascal Bonitzer nous plonge dans le monde clos des ventes aux enchères. Si les incursions au cœur des salles de vente offrent des séquences prenantes et singulières, les relations conflictuelles entre toute une galerie de personnages à peine brossés, et détachés d’une intrigue principale, confèrent au film un goût d’inachevé. D’autant plus que les nombreux sujets abordés, entre la spoliation de peintures par les nazis, la confrontation de milieux sociaux opposés, l’art du mensonge ou encore les relations père-fils, ne reste que la toile de fond d’un Tableau Volé très neutre dans sa mise en scène, et finalement un peu vide. Le film est disponible en DVD et Bluray le 3 septembre 2024.
Après "X" et "Pearl", Ti West conclut sa singulière trilogie terrifique avec "MaXXXine", sorti en salles le 31 juillet. Si le premier film n'a pas vraiment trouvé son public, avec moins de 50 000 entrées en France, et le second son distributeur, conduisant à un passage direct en VOD, le bouche-à-oreille, internet et Netflix ont consacré le succès de la triade X. Grâce à trois volets bien distincts par leurs époques et leurs approches, mais réunis par une vision unique et l'interprétation sans faille de Mia Goth, la trilogie aborde la soif de désirs inassouvis et la quête de célébrité au coeur d'une Amérique puritaine. À la fois drôles, gores, esthétiques, déroutants et bourrés de références, X, Pearl et MaXXXine composent une des partitions d'horreur les plus réussies de ces dernières années. Focus sur un univers malsain qui a peut-être encore à raconter...
En attendant les Jeux olympiques de Paris 2024, "Sous la Seine", disponible sur Netflix, nous plonge dans les tréfonds du fleuve parisien abritant dans ses méandres un requin géant. Malgré ce pitch totalement abracadabrant, le film aurait pu composer un divertissement un peu plus convaincant. Il s'enlise au contraire dans un scénario absurde, n'offrant que de rares séquences d'action dénuées de tension. Un mauvais nanar qui nous mène en bateau.
Avec "Sons", présenté à la Berlinale et à Reims Polar, Gustav Möller propose un huis-clos carcéral oppressant. En nous enfermant dans les quartiers hautement sécurisés d'une prison de Copenhague, le réalisateur danois pose les jalons d'un drame questionnant les frontières de notre morale et de notre humanité. Un thème fort malheureusement enfermé par des chaînes scénaristiques parfois incohérentes et un peu trop saillantes.
Avec "Tunnel to Summer", Tomohisa Taguchi offre une romance douce-amère entre deux lycéens égarés et endeuillés. Une oeuvre composée de scènes du quotidien, rythmées par des rencontres hasardeuses et des découvertes prédestinées. Malheureusement, son récit convenu, souffrant d'un manque d'ampleur, et son esthétique classique peinent à émouvoir. Aussi, ce film d'animation en mal de maturité s'adresse plutôt à un public adolescent. Adapté du light novel Natsu e no Tunnel, Sayonara no Deguchi écrit par Mei Hachimoku puis d'un manga, Tunnel to Summer a reçu le Prix Paul Grimault au Festival d'Annecy 2023.
Avec "Parthenope", présenté en Compétition au Festival de Cannes, Paolo Sorrentino signe un drame solaire au bord de la côte napolitaine. Dans cet hymne à la vie, l'amour et la jeunesse, au rythme doux comme une brise d'été, le réalisateur italien brosse un tableau sensuel de sa ville natale. En s'attachant au parcours d'une jeune fille à la beauté divine, qui vit avec insouciance là où le vent l'emporte, "Parthenope" compose une ode à liberté dans un cadre féérique.
Prix du Jury au Festival de Cannes, "Émilia Pérez" a également été récompensé par quatre Prix d'interprétation féminine. Dans ce film surprenant, mêlant habilement comédie musicale endiablée, thriller noir et tragédie, Jacques Audiard compose, sur le thème du genre, une partition dansante et colorée traitant d'accomplissement et de rédemption. Une pépite à voir et à écouter.
Présenté Hors Compétition au Festival de Cannes, "Rumours" a déclenché, avec un style tout autre que "Le Deuxième Acte", de belles salves de rires sur la Croisette. Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson ont concocté un film complètement rocambolesque mêlant parodie des genres et satire politique acerbe. Un concept pour le moins aventureux, qui, malgré une introduction hilarante, se perd en chemin dans sa propre folie.