Plus de trente ans après "Danse avec les loups", Kevin Costner a monté les marches cannoises pour introduire le premier chapitre de son "Horizon : une saga américaine", un western ambitieux sur la conquête de l’Ouest américain. Si le film nous offre des paysages magnifiques, il se perd dans l’exposition fastidieuse, très lente et étirée, d’un panel d’intrigues entremêlées. Espérons que le second volet corrige le tir de cette course au colonialisme lancée au ralenti. Et pas franchement palpitante.
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Émerveillée par le cinéma depuis le Roi Lion, mon premier film en salle, j’aime les films qui font rêver, qui hantent et ne nous quittent jamais. J’admire particulièrement la richesse des œuvres de Stanley Kubrick, Christopher Nolan et Quentin Tarantino. Je suis également une adepte du cinéma asiatique, de Yasujiro Ozu, Akira Kurosawa à Wong Kar-Wai, Hayao Miyazaki et Park Chan-Wook. Travaillant dans le monde juridique, j'écris des critiques à mes heures perdues.
Présenté en Séance de Minuit au Festival de Cannes, dans une ambiance de feu, "The Surfer" offre un spectacle amusant, divertissant et un peu psychédélique. Quand Nicolas Cage croise la route d'une bande de surfers désobligeants et agressifs, c'est un lent et douloureux chemin de croix qui s'annonce. Surfer, c'est souffrir. Et souffrir, c'est surfer.
Quatre mois après la sortie française de "Pauvres créatures", récompensé par quatre Oscars, Yorgos Lanthimos délaisse la fantasy et les costumes à froufrou au profit d'un drame ancré dans une réalité perverse. Cette "fable en tryptique", selon les mots du réalisateur grec, aborde en trois chapitres inégaux, totalement indépendants, une palette embrouillée de thèmes gravitant autour du couple et du libre-arbitre : la dépendance affective, la domination, la sujétion volontaire et le désir de reconnaissance.
Première séance de minuit, sur tapis rouge, au Festival de Cannes 2024, "City of Darkness" nous immerge dans le Hong Kong des années 1980, au coeur de la Citadelle de Kowloon, une zone de non-droit où des gangs rivaux s'affrontent pour la domination des trafics et des territoires. Une série B d'arts martiaux divertissante, drôle et décalée, mais dont le rythme pâtit de quelques longueurs.
Neuf ans après "Mad Max: Fury Road", George Miller replonge dans les étendues désertiques de la saga iconique. Présenté, tout comme son prédécesseur, hors compétition au Festival de Cannes, "Furiosa : Une saga Mad Max" retrace l'origin story de la célèbre Imperator, l'héroïne féministe qui nous avait fait mordre la poussière. Ce film d'action soigné, peut-être un peu sage, à la narration plus étirée, gagne en développement de son riche univers ce qu'il perd en nervosité et intensité.
Présenté en ouverture de la programmation de l'ACID du festival de Cannes 2024, "Kyuka – Before Summer's End" compose un drame familial à fleur de peau au sein d'un décor maritime enchanteur et lumineux. Premier long-métrage du réalisateur grec Kostis Charamountanis, le film sublime avec sensibilité le temps d'un été, des instants suspendus de complicité, de non-dits et de nostalgie. S'il s'en dégage une certaine beauté empreinte de naturalisme, le récit superficiel demeure comme en surface d'une mer insondable, immergeant presque totalement les enjeux et les secrets d'une œuvre qui nous laisse un goût salé d'inachevé.
La 77ème édition du Festival de Cannes s'est ouverte ce mardi en présence de Camille Cottin et du jury présidé par Greta Gerwig. La cérémonie a été suivie par la projection du film "Le Deuxième Acte", la nouvelle comédie satirique de Quentin Dupieux. C'est sous un ciel plutôt nuageux que s'est tenue, ce mardi 14 mai, la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes. Alors que l'ombre d'une grève plane au-dessus de la Croisette, et qu'une inquiétante rumeur autour de dix jeunes personnalités du cinéma français agite Internet à l'ère du #MeToo, le climat cannois s'annonce tendu. La récente condamnation à cinq ans de prison, pour collusion contre la sécurité nationale, du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, dont le film "The Seed of the Sacred Fig" a été sélectionné en compétition, a également jeté un vent froid dans les palmes cannoises. Malgré ce printemps pour le moins troublé, le Festival célébrera le cinéma jusqu'au 25 mai.
Après "Drive My Car" et "Contes du Hasard et autres fantaisies", Ryusuke Hamaguchi expérimente dans Le mal n'existe pas, Grand Prix à la Mostra de Venise 2023, un retour à la nature musical et contemplatif. Sous l'inspiration de la compositrice Eiko Ishibashi, il propose un drame écologique et poétique, où les hommes vivent, se cherchent et se révèlent sous la silhouette majestueuse des arbres éternels. Le film ne ressemble à aucun long-métrage du réalisateur, et que l'on plonge ou non dans son récit relativement lent, rythmé par des scènes du quotidien, ses images n'ont pas fini d'occuper notre esprit.
Présenté comme le seigneur des anneaux de l'Empire Céleste, Creation of the Gods I : Kingdom of Storms a réalisé un ras de marée au box-office chinois avec plus de 60 millions d'entrées fin 2023. Premier opus d'une trilogie déjà intégralement tournée, le blockbuster offre un spectacle digne du grand écran mais noie sa mythologie dans un récit étiré, artificiellement complexe, et de nombreux effets numériques parfois outranciers.
Après le succès de Paddington, Paul King signe avec Wonka une nouvelle aventure familiale. En s'attachant à la jeunesse de Willy Wonka, l'exceptionnel chocolatier de l'oeuvre de Roald Dahl, le réalisateur anglais nous offre un film coloré, gourmand et réconfortant. Même si l'innovation ne coule pas vraiment à flot, Wonka se savoure sans modération.
Le Grand Magasin de Yoshimi Itazu propose, dans la catégorie traditionnelle des animés familiaux apprêtés pour Noël, une aventure originale, amusante et attendrissante. A travers l'apprentissage d'Akino, une nouvelle concierge d'un centre commercial très particulier, le film vend, grâce à une galerie de personnages animaliers hauts en couleurs, des règles de vie, des valeurs humaines, ainsi qu'un message écologique loin d'être anodin en cette période de fêtes.
Après Neuf mois ferme et Adieu les cons, Albert Dupontel nous offre avec Second Tour une nouvelle comédie décalée à l'humour grinçant. Sur fond d'une campagne électorale particulièrement mouvementée, le film mène une réflexion pertinente sur le monde du pouvoir et des médias. Avec son coutumier brin de folie, le réalisateur nous livre ainsi un regard tantôt enfantin, utopiste, tantôt désenchanté sur l'engagement politique, ses affres et ses promesses. Vive la République !