Dans Out, la jeune réalisatrice Estelle Carbonneau plonge précisément au cœur de la vie de Ely (Elips sur scène), couronnée Miss Sympathie lors de la première saison de DragRace France. Ne vous fiez pas à l’apparence de "bon perdant" que pourrait suggérer son titre, Elips, c’est le haut niveau. Elips, c’est une tenue dont on rêve, cousue en plein défi de l’émission, avec un des matériaux imposés. Elips, ce sont des cagoules, des lunettes, une combinaison militaire. Elips, c’est Brûler le feu.
Inscrit27 novembre 2023
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D’abord conçu comme un opéra, Emilia Perez a finalement trouvé son incarnation au cinéma, mais hélas, le film semble en souffrir, comme étouffé par un trop-plein d’idées et d’excès mal maîtrisés. Quand l’abondance ne mène nulle part, c’est qu’un mal plus profond s’y dissimule.
Personne ne crée comme Hong Sang-Soo. D'autres réalisateurs réussissent à s'éloigner des standards économiques de l'industrie cinématographique mondiale, que ce soit en Asie ou en Amérique latine. Cependant, dans ce terreau créatif à contre-courant, personne n'incarne l'essence de Hong Sang-Soo comme lui
Le premier long-métrage de Leonardo Barbuy La Torre, Diógenes, opte pour le noir et blanc. Contrairement à d'autres exemples discutables, cette décision semble être une partie intégrante de la vision artistique du réalisateur. Par le biais de cette esthétique monochromatique, Barbuy La Torre explore des thématiques complexes telles que la transmission, la responsabilité et la mortalité de manière visuellement frappante.
Le réalisateur français s'approprie le genre de la science fiction, pour le replacer dans un contexte bien spécifique : la Côte d'Opale et la campagne. Entre deux sessions de pêche au homard, Jony du peuple des « 0 », se défend contre la colonisation menée par les « 1 ». Protecteur du Prince, il prévient ainsi de son anéantissement par les « 1 ». Pourquoi ? Eh bien, nous ne le savons pas vraiment, et en définitive, cela n'a pas grande importance. Le cadre de science-fiction n'est qu'un prétexte pour capturer ce que Dumont affectionne.
Comment expliquer l'extraordinaire habileté dont fait preuve Hong Sang-Soo à se dévoiler à travers ses films ? Chaque nouvelle création du réalisateur sud-coréen semble constituer une plongée profonde dans son propre être, où les protagonistes et leur entourage reflètent souvent son propre vécu, mettant en scène des réalisateurs, des acteurs... Dans Walk Up, cette introspection atteint des sommets inédits. En dépeignant Byungsoo (Kwon Hae-Hyo), un cinéaste mûr en quête de sens dans la cinquantaine, Hong Sang-Soo explore les méandres de la vie de ce personnage avec une finesse remarquable.
Le spectateur, lors de la projection du long métrage, est ainsi confronté à une question essentielle : « Qui accomplit la tâche de récupérer ce que nous donnons ? Qui s'engage dans la mission de remettre en marche ce que les gens délaissent ? » C'est cette interrogation à laquelle la réalisatrice se consacre, tout en explorant également les lieux, les espaces et les dynamiques sociales.
Dans Jeunesse (Printemps), le réalisateur Wang Bing plonge profondément dans la vie des jeunes travailleurs chinois, capturant leurs réalités complexes et les défis auxquels ils sont confrontés dans les ateliers de textile. Au-delà de l'apparente répétition quotidienne, le film dévoile une pluralité de relations sociales et de négociations salariales. Des salaires modestes, des confrontations générationnelles et des tentatives de tisser des liens dans un environnement aliénant sont habilement explorés.
Le premier film documentaire de D. Smith réussit à capturer des femmes au vécu extraordinaire, offrant des récits authentiques qui ne semblent en aucun cas truqués. Malheureusement, le film, cherchant à éviter tout aspect misérabiliste, manque son objectif et étouffe les témoignages de ces femmes prostituées transidentitaires noires par un montage trop lourd et superflu. En tentant probablement de transmettre un message sur la transidentité dans son ensemble, D. Smith oublie même de filmer ces femmes dans leur spécificité, la prostitution.
Wim Wenders filme le quotidien répétitif d'un nettoyeur de toilettes à Tokyo, qui se dévoile sans accroche précise au réel. Le réalisateur revisite le mythe de Sisyphe, condamnant malheureusement le spectateur à une absence d'explication claire. Entre la détresse et la solitude, le personnage d'Hirayama trouve un semblant de réconfort dans la musique, tandis que le film oscille entre la poésie de l'absurde et un réel jamais totalement convoqué, laissant le spectateur suspendu dans l'écho de ce conte moderne.