Hors-Saison signe une nouvelle ère Brizé, celle peut-être d'une trilogie sur le couple, écrite à l'encre de la mélancolie, des vagues à l'âme et du trouble diffus. Abandonnant les violences sociales, le cinéaste entre sur la pointe des pieds au pays de l'amour et de ses névroses invisibles.
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Une famille, premier passage de Christine Angot derrière la caméra, est un film percutant, très personnel et pourtant essentiel à tous, sur le sujet tabou de l’inceste.
Rares sont les feel-good movies qui traitent de l’Education Nationale et ce ne sont pas Entre les murs (2008), La Vie scolaire (2019) ou, dernièrement et outre-Rhin, La Salle des profs(2023) qui en auront offert l’exemple. Raison de plus pour ne pas bouder son plaisir devant ce bienheureux ovni, qui plane délicieusement à contre-courant, Le Monde est à eux(2023), de Jérémie Fontanieu.
"Scandaleusement vôtre", de la britannique Thea Sharrock n’est ni fait, ni à faire. C’est un film qu’il ne fallait surtout pas faire, pas dans cette version insipide, taillée à la hache.
Croquer la vie est aussi angoissant qu’il n’y paraît pour Sasha, une jeune adolescente qui n’assume pas ses obligations de vampire. Premier long-métrage habile avec l’humour et appétissant par la réflexion qu’il propose, "Vampire humaniste cherche suicidaire consentant" constitue un récit d’apprentissage d’une finesse réjouissante.
A Harbin (nord-est de la Chine) aujourd’hui, Xian, adolescente de 15 ans vit avec sa mère, médecin dans un hôpital. Pour raison professionnelle, la mère part pour l’été en Afrique et laisse Xian chez son père.
« Mieux vaut compter sur soi-même que sur le destin. »
Allègrement déjanté et furieusement libre, Dans la peau de Blanche Houellebecq embarque Blanche Gardin et Michel Houellebecq dans un trip de cinéma doux-dingue, rocambolesque et original.
Le film est un "nekketsu". Ce terme désigne les mangas généralement pour garçons dont le but est l'initiation du héros à quelque chose. Blue Giant n'est pas l'initiation de Minamoto au Jazz, mais son ascension comme musicien. Si le film de deux heures nous a épargné l'initiation du personnage et ses premières notes au saxophone, il nous le montre de manière différente : pendant les solos musicaux du personnage, sous l'aspect de magnifiques plans peints, ou sous forme d'interviews d'individus l'ayant côtoyé.
Le premier long-métrage de Leonardo Barbuy La Torre, Diógenes, opte pour le noir et blanc. Contrairement à d'autres exemples discutables, cette décision semble être une partie intégrante de la vision artistique du réalisateur. Par le biais de cette esthétique monochromatique, Barbuy La Torre explore des thématiques complexes telles que la transmission, la responsabilité et la mortalité de manière visuellement frappante.
Madame de Sévigné est le second long-métrage de fiction d'Isabelle Brocard. Elle y explore un lien mère-fille très connue, tout en abordant avec délicatesse et force la naissance d'une écrivaine à l'écran. Habité de nature, le film est à la fois ancré dans son époque et d'une modernité souvent pertinente. Karin Viard et Ana Girardot y sont époustouflantes de justesse et de folie.
Porté par un Vincent Lindon toujours juste et royal dans son rôle-archétype de la défense des opprimés, Comme un fils de Nicolas Boukhrief peine à se hausser sur l’intensité concentrée de l’acteur et à gagner une intériorité et vitalité propice à son sujet.
Premier long-métrage d’un réalisateur jordanien prometteur, Amjad Al Rasheed, Inchallah un filsaborde frontalement la question de la place et des droits dévolus à la femme dans une société patriarcale phagocytée par la religion.