Et si les Minions avaient été d’éternels seconds rôles ? Et si C-3PO avait volé la vedette à Anakin en prenant lui-même le pouvoir ? Les personnages secondaires sont des adjuvants du héros, parfois des méchants qui rendent l’histoire plus poignante, le héros plus héroïque. Mais dans le cinéma français bien souvent, et particulièrement dans les films choraux dont notre hexagone est friand, beaucoup d’acteurs sont relégués à être d’éternels seconds rôles. On en a même inventé un César du « Meilleur acteur-trice dans un second rôle » souvent remis à des acteurs/actrices qu’on aurait voulu voir sacrés Meilleurs acteurs-trices.
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Diplômée en journalisme de l'ESJ Paris, je suis passée par mille et une péripéties culturelles et littéraires au cours de mes études : théâtres, ciné et prépa avant de débarquer à Paris pour me lancer dans le journalisme et la communication. Passionnée par l'art en général et par le cinéma en particulier, j'écris principalement des critiques et autres analyses filmiques.
Des voix se lèvent, s'élèvent pour dire "stop", pour dire que nous ne voulons plus de ce monde-là. A l'image du "on se lève et on se casse" de Despentes, on veut que ces voix portent et ne soient plus isolées, meurtries, détruites. On veut du "love gaze" partout, pas d'oppositions trop faciles, de violence, de pièges à la Polanski. On ne veut pas désigner des monstres, on veut une société qui se regarde en face. On ne vous donnera pas notre haine, mais on ne va pas se taire.
En 1984, Ghibli n’existe pas encore, mais le succès de Nausicaä de la vallée du vent n'est pas pour rien dans la décision de Miyazaki de fonder le célèbre studio. L'héroïne est purement made in Hayao : elle est jeune et puissante, elle se bat contre les forces de la nature et les destructions humaines. Le dessin est d'une belle complexité, le visage de Nausicaä est poupon mais le monde qui l'entoure est d'un fantastique sombre et en pur contraste avec des films plus enfantins comme Mon voisin Totoro. Cette très belle réussite est aussi un chant d'humanité, nous appelant à écouter la nature qui nous entoure. Un prélude au plus désabusé Princesse Mononoké et sa violence stylisée, son monde véritablement malade. Tous ces films sont à voir en ce moment sur Netflix.
Twilight est un film d'ados comme on n'en fait (presque plus) avec une jeune fille complètement obnubilée par l'amour plus que par elle-même. Bella est ainsi totalement vampirisée par son amour viril et très fort. A mille lieues de films comme Morse, Twilight est un reflet déformant de l'adolescence. En utilisant la jeunesse comme prétexte et non plus comme art, il n'existe que par son désir de parler à cette dite jeunesse. Et les vampires dans tout ça ? Des ados comme les autres ?
Prenez Alain Bashung, Black Mirror, Virginie Despentes et un peu de Sophie Hunger, mélangez tout. Ajoutez-y une pincée de spleen à la Baudelaire. Vous obtenez l'étonnant duo franco-allemand de pop française Lefkes. Un nom inspiré par un village de l'île de Paros et une rencontre avec Fabrice Lucchini. Il n'en fallait pas moins pour interviewer Anne-Claire Bondon et parler cinéma, féminisme, identité et mystère.
Une Machine comme moi, dernier né de Ian McEwan est sorti en France en janvier 2020. L'oeuvre, en apparence simple, est foisonnante. Elle confronte l'humain à ses propres limites à travers des personnages typiques du cinéma de l'auteur. En pensant faire le bien, ils se confrontent à l'inconstance humaine. Une belle leçon dans une réalité made in McEwan qui lui permet d'aborder mille sujets. A quand l'adaptation ciné ?
La Fille au bracelet est comme un embrasement. C'est un moment suspendu, parfois dur, tendu. Mais c'est aussi un vivier d'émotions rentrées dans laquelle l'adolescence est vue comme ce qui échappe toujours à notre regard et devrait échapper à nos jugements. Une petite merveille pour la conseillère principale d'éducation qui sommeille en moi.
Scandale se pose d'emblée comme LE film américain de l'ère qui suit #MeToo et ses révélations en pagaille sur un monde du cinéma/de la finance/de la musique/du journalisme (pas de mention inutile à rayer ici) perverti par le désir des mâles (blancs et riches la plupart du temps ici) qui le dominent. Cependant, cela ne suffit pas à en faire un bon film car cette révolution dans la parole des femmes, cet instant inédit et inouï, mérite une vraie réponse de cinéma. Mais malheureusement nous sommes trop prompts à accueillir toute forme de parole comme de l'eau bénite, une preuve que tout s'arrange d'un coup de baguette magique...
Proposer un article dans le cadre d'un cycle sur le mal, ses incarnations, ses représentations avec l'idée que "plus fort est le mal, plus acharnée sera la lutte et meilleur sera le film", en décidant de parler de la non-représentation de ce mal, c'est un peu fort. Cependant, penser ce mal en arrière-plan, voire et étudier les conséquences de ce mal et comment la société s'en empare, n'est-ce pas là un passionnant projet de cinéma ?
Un film sur le foot féminin, un an après Comme des garçons, ça sentait bon la redite. Dans Une Belle équipe, il n'est pourtant pas question de créer la première équipe de football féminin de France, mais de parler des remous que font encore aujourd'hui, en 2020, les femmes qui sortent des habitudes qu'ont leur a l'air de rien attribuées. Certes, ça n'est pas toujours très subtil, mais heureusement le casting fait le job. Petite tristesse quand même pour un grand manque d'épaisseur sur un sujet "dans l'air du temps" et nécessaire. Une Belle équipe n'est donc pas la révolution de l'année, mais une comédie de plus made in France, qui a manqué l'occasion d'être un film rassembleur du féminin.
La figure du pasteur dans La Nuit du chasseur (Charles Laughton, 1955) est une figure mythique parmi les représentations du mal au cinéma. Il est le mal absolu en apparence opposé à des enfants dont la pureté serait totale (pensons à la petite «perle »). Son analyse renforce cette idée, plaçant le film au panthéon du cinéma et entrainant pléthore d’études à son sujet. Proposons-en une de plus.
Donzelli est une fantasque parmi les fantasques, type de réalisateur assez rare, notamment en France, pour être revendiqué ici. On peut lui associer notamment une Sophie Fillières et ses films comme Arrête ou je continue. C'est d'ailleurs un peu le leitmotiv de Notre Dame, une sorte de pépite burlesque où chacun continue plus loin que l'autre tant qu'aucun n'a bien déterminé son périmètre identitaire. Retour sur ce film sorti en salles le 18 décembre 2019.