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La Fièvre vient d'être diffusée sur Canal Plus. La série d'Eric Benzekri, déjà derrière Baron Noir, étudie dans ses moindres détails le chaos de la société française actuelle. Une série qui divise autant les critiques, c'est assez révélateur pour parler de fragmentation de la société, de sa polarisation surtout. Plongée dans un univers à la Borgen où la moindre prise de parole est analysée, scrutée et ... manipulée. Tout tourne autour de la catastrophiste mais lucide Sam Berger et de l'habile mais dangereuse Marie Kinsky. Deux actrices qui se régalent à jouer leurs personnages qui s'affrontent jusqu'au point de non retour.
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Séries Mania 2024, jour 3 avec la diffusion des deux premiers épisodes de la série d'Erwan Le Duc (Perdrix, La fille de son père), Le Monde n'existe pas. Une adaptation dans l'univers absurde et tendre du réalisateur du roman de Fabrice Humbert. La série de quatre épisodes suit le retour d'Adam dans la ville qui l'a vu grandir et d'où il est brutalement parti. Un monde rempli de souvenirs et de personnages hauts en couleurs magnifiquement croqués entre humour noir et tension.
Madame de Sévigné est le second long-métrage de fiction d'Isabelle Brocard. Elle y explore un lien mère-fille très connue, tout en abordant avec délicatesse et force la naissance d'une écrivaine à l'écran. Habité de nature, le film est à la fois ancré dans son époque et d'une modernité souvent pertinente. Karin Viard et Ana Girardot y sont époustouflantes de justesse et de folie.
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Vivants est le 3e film d'Alix Delaporte, et certainement le plus abouti. À travers les yeux de Gabrielle, la réalisatrice nous ouvre les portes d'un journalisme fouillé et incarné. Chaque personnage trouve sa place au sein d'un scénario qui va vite et à l'essentiel. Une immersion qui n'oublie jamais de parler de vérité tout en faisant constamment de la fiction.
Sous le vent des marquises est le 4ème film de Pierre Godeau (Raoul Taburin, Eperdument). Un mélange entre la dernière partie de la vie de Brel, un tournage arrêté et la lente renaissance d'une relation père-fille. Le tout avec un va et vient permanent entre ce qui est prétendument scénarisé et ce qui est censé être au présent. L'alchimie entre François Damiens et Salomé Dewaels est évidente. Sortie au cinéma le 31 janvier 2024.
Veiller sur elle est le 4e roman de Jean-Baptiste André publié par la superbe maison d'éditions l'Iconoclaste. C'est aussi le prix Goncourt 2023. Une petite pépite qui se lit lentement, car on ne découvre pas toute une vie en une nuit... Surtout quand dix années peuvent paraître une seconde ou inversement. Ou encore quand le monde est vu à travers ces yeux-là, ceux de Mimo, qui veillent sur celle qui, une nuit, a surgit tel un fantôme dans un cimetière.
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"Ecrire, c'est hurler sans bruit" (Marguerite Duras, Ecrire), comme le fait parfaitement Cécile Coulon avec La langue des choses cachées son 9e roman. Ce récit porté par une langue poétique, surannée et élégante parle à l'âme des lecteurs. On y suit l'histoire d'un fils guérisseur qui part pour la première fois guérir seul, sans sa mère. L'occasion pour lui de désobéir, de révéler les choses cachées et de tenter de réparer les vivants. Un conte en forme de cauchemar où le passé doit être dit pour espérer un avenir.
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"En 1997, certains se moquaient de moi parce que je faisais un film sur mes voisins. Je répondais qu’en racontant l’histoire de mes voisins, je pouvais raconter l’histoire du monde. J’en reste persuadé". La Ferme des Bertrand est le nouveau documentaire de Gilles Perret (Debout les femmes, J'veux du soleil), où il suit la vie d'une ferme sur près de 50 ans. Un documentaire entre complicité et récit d'une vie de travail et des évolutions du monde agricole, une histoire de transmission avant tout. En salles le 31 janvier 2024.
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Avec Mon ami Robot, Pablo Berger (Blancanieves, Abracadabra) réalise son premier film d'animation. Il s'agit de l'adaptation du travail de l'illustratrice Sara Varon (Robot Dreams) axée sur une relation d'amitié mais aussi les sensations que peut ressentir le spectateur devant un univers animé où tout devient possible à l'écran. Un film qui se veut une déclaration d'amour à la ville de New York mais avant tout au cinéma, comme le raconte Pablo Berger : "le cinéma pour moi reste effectivement proche de la magie, de Méliès, du cirque… Et le son y participe". 
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Hirokazu Kore-Eda a reçu le prix du scénario au festival de Cannes en 2023. Il a en effet conçu L'innocence (ou Monster lors de sa première présentation mondiale) pour mieux nous tromper. On pense d'emblée que le réalisateur de l'enfance joyeuse et lumineuse a basculé du côté de Haneke et ses enfants inquiétants dans Le Ruban Blanc ou encore lorgne du côté des vampires adolescents stylisés à la Morse. C'est alors qu'un véritable puzzle se met en place, pour reconstituer ce qu'il reste encore d'innocence dans l'enfance.
Dans son dernier film, Le Garçon et le héron, Hayao Miyazaki met en scène un jeune garçon dont la mère vient de mourir... qui part à l'aventure et à sa rencontre. Une quête d'identité à peine masquée dans un dédale de couleurs et de souvenirs, de feu aussi. Cette rencontre entre un personnage enfant et sa mère, elle aussi encore enfant, constitue un paroxysme dans la représentation de la quête d'identité au cinéma. Céline Sciamma l'a elle aussi mis en scène dans Petite maman.  Dans les films qu'elle réalise ou pour lesquels elle est scénariste, la construction de l'identité est au cœur des réflexions. Analyse en quelques films.