Mi pais imaginario est un documentaire qui redonne foi aux révolutions sociales. En retraçant les révoltes d'octobre 2019, Patricio Guzman rend hommage à la pugnacité du peuple chilien, en donnant, tout particulièrement, la parole aux femmes. Brillant et salutaire.
Nostalgia aborde la question de la culpabilité à travers la quête d'un homme, obsédé par un passe (qui ne passe pas). Peut-on échapper à soi-même ? Peut-on racheter son passé ? Ces questions existentielles sont (hélas) trop peu traitées par une mise en scène bien trop prévisible pour ne pas devenir ennuyeuse.
Le nouveau film d'Albert Serra - Pacifiction - Tourments sur les îles - évoque tour à tour la menace nucléaire et la persistante du colonialisme, sur fond de paysages sidérants de beauté. Un chef-d'oeuvre que ne devrait pas renier - on l'espère - le jury du 75e festival de Cannes.
Comment parler de la vie de Romy Schneider sans tomber dans le cliché du "destin brisé" ? Lucie Cariès résout aisément ce dilemme en (re)donnant la parole à l'actrice. Le documentaire réussit, ainsi, le tour de force d'évoquer l'intime et le général, en évoquant la trajectoire d'une femme qui fut à elle seule, le miroir d'une époque.
Salam est le documentaire qui nous manquait pour comprendre l'"énigme" Diam's. L'ancienne rappeuse revient sur les raisons de son retrait médiatique et musical en livrant une confession sans fard d'elle-même (en dépit d'une mise en scène maladroite).
Tout le monde aime Jeanne bouscule les codes de la comédie romantique en imposant un mélange des genres qui déconstruit les normes narratives traditionnelles. En partant systématiquement du point de vue de son héroïne, Céline Devaux fait du female gaze un outil esthétique qui réinvente les codes d'un cinéma (devenu quelque peu sclérosé).
Faire une parodie réussie (au cinéma) n'est pas donné à tous les cinéastes. Ruben Ostlünd prouve avec Triangle of Sadness qu'il est un outsider du genre satirique.
Un Varon est une étude sociologique fouillée de la fabrication de la masculinité (toxique). Fabian Hernandez livre un premier long-métrage ouvertement engagé en évoquant, avec subtilité, un sujet de société hélas trop peu abordé au cinéma.
Viva la muerte ! est une oeuvre encore trop méconnue aujourd'hui. Pourtant, il y aurait beaucoup de raisons pour (re)voir ce chef-d'oeuvre du cinéma (critique) qui offre une vision sans complaisance des dessous du régime Franquiste (et fasciste). Rien que pour cela, le film vaut la peine d'être vu (et célébré).