Je voulais qu’il y ait d’abord un vrai plaisir des costumes, des décors… C’est aussi ça un film d’époque. La beauté un peu mélancolique, d’un temps qui ne reviendra pas et que l’on a jamais vraiment connu.
PositionRédacteur LeMagduCiné
Inscrit16 octobre 2017
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"Titulaire d'un master en filmologie et actuellement en doctorat, Guillaume a déjà travaillé pour quelques médias avant de rejoindre l'équipe. Fan de James Cameron et George Miller, dévot de Michael Mann et Tsui Hark, groupie de John Woo et John Carpenter, il assure néanmoins conserver son objectivité critique en toutes circonstances, particulièrement pour les films qu'il n'aime pas (en gros: La Nouvelle-Vague, les Marvel et Denis Villeneuve). Il aime les phrases (trop) longues, la douceur sémantique de Booba et Kaaris, et le whisky sans coca"
avec un scénario comme celui-là, c’est que les acteurs sont choisis non pas seulement par leur talent mais leur capacité d’analyse des situations. Quand Alice a lu le scénario, elle a déjà compris toutes les situations, le conscient l’inconscient des personnages. Sur un film comme ça, ça fait vrai parce que les comédiens ont l’intelligence des situations, donc elle peut s’approprier le personnage et l’emmener dans un endroit que j’imaginais même pas.
Le cinéma français adore les « films-nécessaires » et leurs évidences de bisounours qui ne fâchent personne. Amal le clame haut et fort : le cinéma politique est celui qui ne laisse pas les évidences à leur place, quitte à casser le mobilier.
King's Land : un scope vertigineux qui tend la toile à largeur et à hauteur et dilate le temps et l’espace entre les bords du cadre, on est dans du solide. Du lourd. De la peloche qui s’adresse à David Lean et Sergio Leone les yeux dans les yeux et avec le visage tellurique de Mads Mikkelsen pour imprimer.
Pur film d’exposition, dans tous les sens du terme, La Zone d'intérêt n’est peut-être que ça, mais il ne pouvait en être autrement pour accomplir sa profession de foi. À savoir un autoportrait clinique de notre indifférence, et la puissance de notre capacité d’abstraction à l’inacceptable. Zone of interest nous rappelle la nécessité de faire de la politique, au cinéma comme dans la vie : pour ne pas que le regardant se reconnaisse dans le regardé.
Qui dit Joel Schumacher dit Batman. Donc cadrages débullés sur néons fluos, tétons qui pointent sous le Bat-Kevlar, DC à Mykonos pour la DA et punchlines de bâtonnet M. Freeze pour les menu kids. Pas l’empreinte la plus facile à assumer dans l’histoire récente du cinéma. Mais Schumacher, c’est aussi des films qui ont remué la poussière cachée sous le tapis du soft-power triomphant des 90’s, et fait tousser l'Amérique d'aujourd'hui. Et en la matière, Le droit de tuer ? ne fait pas dans la dentelle.
Je voulais que Mars Express soit populaire, tout en étant ambitieux. Je voulais quand même m’adresser à l’intelligence des spectateurs, et rester exigeant. C’est vrai qu’il y a plein de raccourcis dans le film, mais il y a aussi plein de choses qui sont pas expliquées dans le dialogue et qui sont comme pris sur le vif de ce monde sans explications. Donc il y a un travail demandé aux spectateurs et au spectatrice de s’intéresser à cet univers et de le décrypter.
C’est la leçon que l’on retiendra de cette édition 2023 l’Arras Film Festival : l’important c’est de se battre. Toujours tout le temps, sans discontinuer, le poing levé et en chantant à tue-tête. Dans la vie, comme au cinéma.
À L’Arras Film Festival 2023, le nouveau monde ne tape pas à la porte de l’ancien : il entre et pose ses valises à l’intérieur sans y avoir été invité. Avec les conséquences que l’on imagine quand la cohabitation repose sur un consensus trop fragile et précaire pour ne pas exploser aux premiers soubresauts.
Je ne suis pas un héros est un premier film qui a l’ambition et le cœur au bon endroit et la maitrise d’un réalisateur déjà rôdé.
Le message est clair pour cette 24ème édition de l’Arras Film Festival : la lutte est une condition sine qua non de l’existence. Il faut se battre, devant et derrière la caméra, contre le cynisme d’un système qui entretient l’apathie devant l’inacceptable et pour les perdants du grand désordre mondial. Les causes justes sont celles qui valent la peine de monter au créneau. Et les films de cet AFF ont tendance à ne pas le faire à moitié.
La Nouvelle Femme reste portée par la grâce de ses apartés, et parvient à l’essentiel : créer un lien sensible, sensitif, et durable entre nous et ces enfants qui se montrent tels qu'ils sont pour mieux sortir d’eux-mêmes. Comme des acteurs donc. Au fond, le véritable apprentissage du film, c’est le nôtre: La Nouvelle Femme accouche d'un spectateur un peu différent, et c'est sans doute la plus belle victoire du film.