La générosité n’est pas une question qui se jauge forcément au déploiement de moyens à l’écran, c’est aussi tout simplement une exigence de cinéma. Le roi des ombres fait la somme de ces petits détails qui constituent toutes la différence entre un contenu qu’on oublie et un film auquel on pense encore quelques semaines après sa diffusion.
PositionRédacteur LeMagduCiné
Inscrit16 octobre 2017
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"Titulaire d'un master en filmologie et actuellement en doctorat, Guillaume a déjà travaillé pour quelques médias avant de rejoindre l'équipe. Fan de James Cameron et George Miller, dévot de Michael Mann et Tsui Hark, groupie de John Woo et John Carpenter, il assure néanmoins conserver son objectivité critique en toutes circonstances, particulièrement pour les films qu'il n'aime pas (en gros: La Nouvelle-Vague, les Marvel et Denis Villeneuve). Il aime les phrases (trop) longues, la douceur sémantique de Booba et Kaaris, et le whisky sans coca"
Houria chope le spectateur aux tripes. La grâce et l’effort s’enlacent, comme si la troupe de Pina Bausch dans le film de Wim Wenders montait sur le ring de Rocky, ou l’inverse. La culture ouvre ses tripes au spectateur et redevient plus essentielle que jamais.
Sous ses airs de peloche que le spectateur aurait envie de voir un samedi soir, Knock at the Cabin se destine ainsi au film que nous aurions besoin de regarder. Tous, en tant que collectivité. Ce sont peut-être les limites du projet, et celles de Shyamalan aujourd’hui.
L'espace n'appartient à personne. Bien sûr qu’il y a des pays, des puissances économiques, qui veulent se l’accaparer. Mais je crois que l’univers sera là pour nous rappeler à toutes et tous que nous on est invité ici-bas, sur cette terre. A nous d’en prendre soin, d’être conscient, de l’aimer un peu mieux. Dans L'Astronaute, Jim ne fait pas ça pour la conquête spatiale ; il fait ça pour une réalisation personnelle. Il restaure la mémoire et le rêve de son grand-père. Et en faisant cette action, en allant au bout de son engagement, tout en étant en orbite dans l’espace il arrive à soigner sa famille.
Tar a l’immensité des films qui épèlent la beauté du médium en sons et en images au détriment des attentes du spectateur. Et Cate Blanchett, celle des actrices qui viennent de poser une barre beaucoup trop haute pour toutes ceux et celles qui ne sont pas elle. Qu’on se le dise : si Tar regarde le monde en contre-plongée, c’est aussi et beaucoup grâce à elle.
Pour La France est tiré d'une histoire vraie. J’aime l’idée qu’en racontant quelque chose de très personnel au cinéma, on arrive à en faire quelque chose d’universel. Ça c’est une quête. C’est important d’y mettre suffisamment du sien pour la sincérité, et suffisamment de romanesque pour le cinéma. C’est ce mélange-là qui permet à chacun de se raconter son histoire.
Un film, c’est un cadeau qu’on fait au spectateur. Si on voit le travail, la technique, des acteurs qui jouent, c’est comme si on avait laissé le prix sur le cadeau.
16 ans est une formidable histoire d’amour compliquée, mais aussi une tragédie inutilement compliquée. Donc inutilement tragique.
C’est tout le problème au fond avec La Voie de l’eau : ses qualités sont bien trop élevées pour ne pas éclairer ses défauts plein-phares. Le spectateur et Eywa se regardent toujours droit dans les yeux, mais désormais à travers l’interface parfois intrusive des ambitions sérielles de son auteur.
Scènes après scènes et une pièce à conviction après l'autre, Maestros écrit le réquisitoire pour son euthanasie en Ré ultra-majeur. Pas un plan, pas un instant qui ne se gratte les couilles sur le front de la décence cinématographique élémentaire. Bruno Chiche ose tout comme un major texan en rodéo sur une bombe nucléaire, où Yvan Attal agitant sa baguette pour choper des Pokemon Go.
Oraison pas funèbre, l’Arras Film Festival ritualisa le deuil pour célébrer la vie. Ensemble et hors salles lorsque le village du festival donnait le coup d’envoi de ses incontournables afters musicaux. À la manière d’une coutume traditionnelle qui honorerait la mémoire des défunts en fêtant le mouvement des vivants.
Deux frères et deux France qui ne font plus qu'un, comme de ce dernier plan où la Mafia K1Frye intègre l'hymne national. Une page d'histoire se tourne dans le bon sens: celui où Aïssa est mort pour quelque chose de plus grand que lui. Pour la France.