La musique a une place importante dans le cinéma et même si composer une bande originale pour un nouveau film est devenu une étape presque systématique, certains réalisateurs préfèrent choisir des morceaux déjà existants. Une mode relativement récente qui peut être assimilée à la nostalgie mais témoigne parfois d’un manque d’initiative de la part des réalisateurs.
Au début du 20e siècle, des musiciens accompagnaient en direct les projections de films muets. Un pianiste ou bien un orchestre enrichissait l’expérience par le son, même si le principal but était de camoufler le bruit envahissant des projecteurs. On utilisait déjà des morceaux classiques de compositeurs bien connus pour accompagner ces séances. C’est à partir des années 1920 avec l’arrivée de films de plus en plus ambitieux comme Nosferatu ou Metropolis qu’on commence à composer des morceaux spécifiques aux œuvres projetées, une habitude depuis maintenant près d’un siècle.
Pourtant, certains films exploitent uniquement des morceaux déjà existants, une manœuvre qui, ces dernières années, se démocratise à l’image de Watchmen, Mr. Nobody, Les Gardiens de la Galaxie, Suicide Squad et Ready Player One. Tous sont sortis il y a moins de dix ans.
En utilisant des morceaux célèbres qu’on assimile très facilement à une certaine émotion, une certaine ambiance ou un certain contexte, on s’assure de toucher le spectateur. De plus, ces œuvres, très fréquemment utilisées, témoignent généralement de la période à laquelle elles ont été composées. Ainsi, un morceau d’Elvis Presley, même sans images, nous plonge instantanément dans les années 1950 et 60 et c’est cette facilité qui pousse à en abuser, notamment dans les biopics et films historiques.
Certains morceaux évoquent énormément de choses à la fois et se retrouvent ainsi dans de nombreux films. Nous avons choisi d’en présenter six et de comprendre ce qu’ils apportent ou non aux différents long-métrages qui les utilisent.
Pour cette sélection, nous avons choisi de ne pas prendre en compte les utilisations parodiques à l’image de You Can Keep Your Hat On ou Spandau Ballet. De la même manière, nous ne citerons pas de morceaux trop spécifiquement assimilés à certain films (Eye of the Tiger, Johnny B. Goode ou Stayin’ Alive).