PositionCritique cinéma LeMagduCiné
Inscrit23 décembre 2019
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Retour en petite forme pour le réalisateur de "Crazy Rich Asians" et "In the Heights" qui, la faute à une mise en scène à la fois confuse et désincarnée, ne parvient pas à transposer à l’écran l’amplitude de la métaphore sociopolitique de "Wicked", roman préquel du Magicien d’Oz, qui conte l'improbable rencontre d'Elphaba et Glinda, deux apprenties sorcières à l’Université de Shiz, et dévoile les raisons de leur rancune. Principal argument marketing de cette libre adaptation signée Universal, la magie du tandem Erivo-Grande, vocalement irréprochable, n’opère hélas qu’au terme d'un premier acte fastidieux étirant inutilement le livret de Stephen Schwartz, pour ouvrir sur un second volet qu’on imagine plus obscur.
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Épatants de naturel et de sincérité, Mathias Mlekuz et son compère Philippe Rebbot signent un road-movie lumineux, initiatique et profondément humain, où cocasserie et poésie s’entrelacent avec une grande tendresse. Dans cette épopée intime et fraternelle sur le sentier du deuil et de la résilience, le tandem pédale de toutes ses forces pour conjurer le drame de la perte d’un fils, raviver sa mémoire et se réconcilier avec son fantôme. Film coup de cœur du festival du film francophone d’Albi, "À bicyclette !" a remporté le Prix du Public. 
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"Dans la cuisine des Nguyen" est une comédie pop multicolore, mâtinée de fantaisie et de féminisme, avec au menu la radieuse énergie de Clotilde Chevalier dans le rôle d'une bosseuse forcenée, qui livre ici une vibrante déclaration d’amour à la comédie musicale. Un premier long-métrage à la fois léger et pétillant signé Stéphane Ly-Cuong, que l'on sent très sincère dans sa volonté de représenter la communauté vietnamienne, trop rare à l'écran en France, et qui donne du baume au cœur.  
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Après « Godard par Godard », la réalisatrice Florence Platarets raconte l’immense héritage cinéphile de Demy dans un passionnant documentaire consacré à l’œuvre de l’enchanteur de la Nouvelle Vague. De « Lola » à « Une chambre en ville » en passant par « Les Demoiselles de Rochefort » ou encore « Model Shop », « Jacques Demy, le rose et le noir » met en lumière la sensualité chromatique de ses comédies musicales impérissables et revient sur les secrets de fabrication d’une filmographie intemporelle, teintée de légèreté psychédélique et de mélancolie hollywoodienne. Un portrait intime qui fait à la fois l'analyse et la synthèse de Jacques Demy, et laisse entrevoir une part d’ombre derrière la légende.
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La réalisatrice canado-suisse Léa Pool porte à l’écran l’adaptation du roman « Ör » de l’auteure islandaise Auður Ava Ólafsdóttir. "Hôtel Silence" met en scène Sébastien Ricard dans le rôle d’un homme au bord du précipice, rongé par une détresse existentielle, et dont les profondes cicatrices intérieures répondent aux traumatismes enfouis d’un peuple anonyme meurtri par la guerre. Un drame sensible et lumineux sur les blessures et les errances de l’âme humaine et la force de vivre, encore.
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Le premier long-métrage de Laura Piani esquisse le délicat portrait d’Agathe, une libraire trentenaire célibataire qui se rêve écrivaine. Un personnage romanesque touchant embarqué dans une course au bonheur ayant le visage flou de l'incertitude, interprété avec mélancolie par Camille Rutherford, et dont les espoirs sentimentaux, façonnés par la littérature britannique de Jane Austen, sont mis à mal par la monotone réalité.
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Projeté en ouverture du festival du film francophone Les Œillades d'Albi, "Le Choix du pianiste", réalisé par Jacques Otmezguine, met en scène le jeune Oscar Lesage, brillant interprète de l’émouvante partition de François Touraine, grand virtuose du piano au destin ébranlé par les heures sombres de la Shoah. Un drame historique profond dans lequel le réalisateur de "Prunelles Blues" raconte en trois périodes éclatées la trajectoire sinueuse et sacrificielle d’un amour scellé à jamais par la musique symphonique. 
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Grâce à la performance magnétique d’une Nisrin Erradi au regard étincelant, inondé de tendresse et de déchirements intérieurs, "Everybody Loves Touda", neuvième long-métrage de Nabil Ayouch, capture l’aura lumineuse d’une femme forte et talentueuse, déterminée à lutter sans relâche contre les injonctions d’une société patriarcale marocaine corsetée dans des croyances rétrogrades. À travers ce personnage qui oscille entre délicate quête d’amour et indestructible volonté d’indépendance, Nabil Ayouch parvient à dépasser le récit individuel pour mener une réflexion politique collective sur le corps des femmes.
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La 28ème édition du festival du film francophone "Les Œillades" se déroulera du 19 au 24 novembre à Albi avec pour fil conducteur, le thème de la musique. Au programme : 30 avant-premières prestigieuses réparties dans les trois cinémas albigeois partenaires Arcé, Lapérouse et Les Cordeliers, dont 11 longs-métrages en compétition pour le Prix du Public, 15 séances « Reprises » pour redécouvrir les œuvres qui ont marqué l’année 2024, mais aussi la traditionnelle compétition de courts-métrages et un focus sur le réalisateur Jacques Demy, mettant à l'honneur le genre de la comédie musicale. Un ciné-concert Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais (2019), en présence de l'auteur-compositeur toulousain Michel Cloup, clôturera en beauté le festival.
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Pour leur troisième collaboration après "Patients" et "La Vie scolaire", Medhi Idir et Grand Corps Malade s'essayent au biopic musical. Ils retracent l'ascension en haut de l'affiche d'un Charles Aznavour aux états d'âme tourmentés dans un ambitieux portrait teinté d'une mélancolie sincère, interprété par un formidable Tahar Rahim qui s’illustre ici dans son plus beau rôle. Malgré quelques fausses notes dans le scénario, le film rend un vibrant hommage à la plume et à la poésie intemporelles du comédien des mots et magicien de la mélodie. Lui qui, comme personne, chantait toute la tendresse du monde, la rage de l'existence et la peur du vide.
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Après le succès de "L’Événement", Audrey Diwan propose un remake raté du film érotique de Just Jaeckin avec une Noémie Merlant en beauté glaciale et monolithique dans l'iconique rôle-titre tenu par Sylvia Kristel en 1974. Ici, l'intime quête féministe du désir éteint d’Emmanuelle se traduit par une masturbation cérébrale qui tourne à vide et laisse un goût d’inachevé. En outre, les badinages bavards, les molles séductions et les rythmes lascifs parasitent la mise en scène à tous les niveaux.