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Programme du 27ème Festival du film francophone « Les Œillades » d’Albi

Sévan Lesaffre Critique cinéma LeMagduCiné

Du 21 au 26 novembre se tiendra à Albi la 27e édition du Festival du film francophone Les Œillades ayant pour thématique « le cinéma bon pour l’environnement », l’écologie étant l’un des enjeux majeurs de nos sociétés contemporaines. Au programme : 19 avant-premières prestigieuses réparties sur les différents écrans albigeois, dont 11 longs-métrages en compétition pour le Prix du Public, 15 séances « Reprises » pour redécouvrir les œuvres qui ont marqué l’année cinématographique 2023, mais aussi une invitation à l’actrice belge Lucie Debay et un hommage au cinéaste Maurice Tourneur, pionnier du muet à Hollywood. Le festival proposera également un stage d’analyse filmique autour du documentaire High School (1968) de Frederick Wiseman, un ciné-concert La Fête sauvage (1976), film animalier de Frédéric Rossif en présence du musicien électronique Axel Rigaud, ainsi qu’un colloque professionnel sur l’éco-production.

Le festival « Les Œillades » se met au vert

Affiche Les Œillades 2023

Pour sa 27e édition, le festival du film d’Albi jouit d’une programmation aussi riche que verdoyante, qui célèbre à la fois la vitalité et la singularité du cinéma francophone en abordant des thèmes environnementaux toujours au cœur de l’actualité, allant du mal-être existentiel à l’émerveillement du vivant, de la fragilité de la nature à l’universalité de la réflexion métaphysique.

Véritable point de rencontre des professionnels et des cinéphiles portés par Monique et Claude Martin, Les Œillades questionneront cette année l’impact de l’industrie de la production audiovisuelle sur l’environnement. Un regard artistique et citoyen tourné vers l’urgence climatique afin de sensibiliser les spectateurs à la lourde empreinte écologique que laisse le secteur dans son ensemble.

En ouverture du festival, le réalisateur Thierry Klifa viendra présenter sa comédie policière Les Rois de la piste, mettant en scène le trio Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz et Nicolas Duvauchelle.

Invitation à l’actrice belge Lucie Debay

Invitée d’honneur de cette 27e édition, la comédienne Lucie Debay présentera Augure, premier long-métrage de l’artiste belgo-congolais Baloji, lequel aborde la sorcellerie dans une Afrique fantasmagorique. L’actrice accompagnera également la projection du Syndrome des amours passées, délicieuse comédie romantique d’Ann Sirot et de Raphaël Balboni explorant les relations de couple.

Les films en compétition

Les Œillades offrent un large panorama des films francophones qui seront à l’affiche début 2024. Cette année, trente longs-métrages ont été sélectionnés ; onze d’entre eux concourent pour le prix du public.

Parmi les films en compétition, figurent cinq premiers longs parmi lesquels : La Nouvelle femme réalisé par Léa Todorov, drame intimiste qui évoque le parcours d’une mère fuyant Paris pour cacher sa fille née avec un handicap ; La Tête froide de Stéphane Marchetti avec Florence Loiret-Caille dans le rôle principal, L’Homme d’argile d’Anaïs Tellenne interprété par Raphaël Thiéry et Emmanuelle Devos, et Double foyer tourné dans la ville rose sous la direction de Claire Vassé.

Cette année encore, le festival met en lumière tout le potentiel du cinéma belge (Un Silence, drame familial mis en scène par Joachim Lafosse avec en vedette Daniel Auteuil, puis Amal de Jawad Rhalib porté par Lubna Azabal, qui se penche sur la liberté d’expression à l’école), mais aussi québécois (Testament et Bungalow, deux comédies noires réalisées par Denys Arcand et Lawrence Côté-Collins et remettant en question les dérives de notre société), et suisse (l’émancipation féminine dans Foudre de Carmen Jaquier).

Second long-métrage d’Erwan Le Duc interprété par Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell, La Fille de son père vient clôturer la compétition.

Autres avant-premières attendues, Conann de Bertrand Mandico, plongée barbare et hallucinatoire dans les six vies d’une guerrière féroce ; Ma France à moi de Benoît Cohen qui traite de l’accueil des migrants ; le documentaire Madame Hofmann, portrait d’une femme en lutte dans le monde de l’hôpital filmé par Sébastien Lifshitz ; mais aussi Niagara, second long-métrage de Guillaume Lambert, ou encore La Vie de ma mère réalisé par Julien Carpentier. Par ailleurs, le jeune public albigeois pourra découvrir Léo, film d’animation en stop-motion réalisé par Jim Capobianco et centré sur la période française du maître de la Renaissance, appelé en 1516 à la Cour de François Ier.

Les projections seront suivies de débats en compagnie des réalisateurs, producteurs et acteurs.

Les séances reprises

La section « reprises » donnera l’occasion de revoir ou de rattraper une sélection de fictions et documentaires déjà sortis en salles. Nous retrouverons notamment Le Règne Animal réalisé par Thomas Cailley, Le Procès Goldman de Cédric Kahn, Les Algues vertes de Pierre Jolivet, Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, Àma Gloria de Marie Amachoukeli, Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, We have a dream de Pascal Plisson ou encore La fiancée du poète de Yolande Moreau.

Focus sur le réalisateur Maurice Tourneur

Lorsqu’il arrive aux États-Unis en 1914, Maurice Tourneur ignore qu’il va devenir l’un des plus grands cinéastes américains du XXème siècle aux côtés de D. W. Griffith et Cecil B. DeMille. Méconnu des historiens du cinéma, ce grand créateur qui a débuté comme peintre a notamment formé deux importants réalisateurs, son fils Jacques (La Féline) et Clarence Brown, autre maître oublié d’Hollywood.

Auteure d’une biographie approfondie intitulée « Maurice Tourneur, réalisateur sans frontières », Christine Leteux animera une discussion critique à l’issue de la projection du dernier documentaire de Pierre Filmon, Maurice Tourneur, tisseur de rêves. L’occasion idéale de redécouvrir l’immense Pierre Fresnay dans le chef-d’œuvre du fantastique La Main du Diable sorti en 1943.

Les projets avec les scolaires

Le festival mène des actions diverses envers les élèves des écoles primaires, collèges et lycées du Tarn. Les jeunes des écoles Saint-Exupéry et Claude Nougaro d’Albi projetteront leurs courts-métrages. Les collégiens travailleront sur le film d’animation Linda veut du poulet ! réalisé par Chiara Malta et Sébastien Laudenbach.

Encadré par Alice Vincens, docteur en esthétique du cinéma, un stage d’analyse filmique autour du documentaire High School de Frederick Wiseman (1968) est proposé aux lycéens en option cinéma et audiovisuel de la région.

Cette année encore, les étudiants de L3 Lettres modernes de l’INU Champollion effectueront un suivi journalistique du festival avec la rédaction du quotidien « L’Œilleton ».

Du 21 au 26 novembre dans les trois cinémas albigeois : salle Arcé, Les Cordeliers et Lapérouse. Le programme complet est à retrouver ici. Sévan Lesaffre

Critique cinéma LeMagduCiné