Avec le mois d’octobre déjà entamé et Halloween qui approche quoi de mieux que de se replonger dans des films d’horreurs en tous genres? Nous vous en conseillons quelques-uns, dont certains ne sont pas très connus.
Tetsuo de Shin’ya Tsukamoto (1989):
Tetsuo est un film absolument culte pour tout adepte de “body-horror” et de réalisations expérimentales. Il reste dur à classer et à digérer si on n’y est pas préparés car il faut s’attendre à recevoir un choc artistique à la vue des costumes et maquillages dont le travail a dû demander un temps considérable ainsi qu’au montage absolument unique et extraordinaire qui donne au film son énergie sans pareille. Tout s’enchaîne extrêmement rapidement, et certaines parties en stop-motion, que l’on a surtout tendance à retenir après visionnage, donnent l’impression de vivre une montée d’adrénaline qui ne s’arrête jamais.
Évidemment, on en ressort bien déboussolé, mais heureux d’avoir vécu cette belle rencontre de cinéma.
Remercions le travail gargantuesque des deux principales personnes derrière ce projet fou: Shin’ya Tsukamoto, réalisateur-acteur-monteur-scénariste-décorateur-producteur-photographe (oui, ça fait beaucoup) qui n’a cessé de produire un travail repoussant les limites de la création artistique; et Kei Fujiwara, actrice-photographe-costumière, qui reste moins connue mais sans qui le cinéma n’aurait jamais été le même.
Caveat de Damian Mc Carthy (2020):
Réalisation irlandaise de Damian Mc Carthy, Caveat n’est sorti qu’en VOD chez nous et c’est bien dommage car beaucoup vont passer à côté de ce petit film d’horreur à l’atmosphère lourde. Tout dans ce film est à la fois angoissant et mystérieux, de son synopsis à ses personnages.
C’est l’histoire d’Isaac, amnésique, qui se voit proposer un travail sur une île abandonnée où il doit s’occuper d’une jeune femme souffrant de troubles psychologiques. Bon, jusque là rien d’original, sauf qu’Isaac doit enfiler un harnais et une chaîne qui l’empêchent d’être libre de tous ses mouvements et qui font qu’il ne peut se déplacer au-delà d’un certain périmètre. Et encore, ce n’est pas la seule chose étrange à propos de cette histoire, puisque certains mystères ne sont pas expliqués et qu’il en revient au spectateur de se faire sa propre interprétation des choses. Néanmoins, on apprécie beaucoup le film pour sa lenteur et la pesanteur qu’il installe petit à petit. Et surtout pour son lapin qu’on vous laisse le soin de découvrir.
Annihilation d’Alex Garland (2018):
Les productions estampillées Netflix ne nous convainquent pas toujours, cependant Annihilation d’Alex Garland est l’une des meilleures surprises que la plateforme a à offrir. Voguant entre Science-Fiction, épouvante et drame, ce film réussit à nous émerveiller par sa réalisation éthérée et son scénario mystérieux. Il faut plusieurs visionnages pour mieux appréhender son symbolisme nébuleux et pour prendre la pleine mesure du talent de son réalisateur.
Il ne s’agit pas d’un film d’horreur qui joue sur la surprise à l’aide de screamers ou de gore, il joue plutôt sur une atmosphère d’inquiétante étrangeté à l’ambiance pesante, où l’on a l’impression de se retrouver dans un rêve éveillé dont on ne peut sortir et dont la frontière avec un cauchemar est extrêmement ténue. Plus simplement, si vous aimez Nathalie Portman, vous ne devriez pas être déçus.
Kristen (ou Un Cri dans la nuit) de Mark Weistra (2015):
Kristen, aussi connu sous le nom Un cri dans la nuit est un film nous venant des Pays-Bas et qui reste méconnu. Cette réalisation de Mark Weistra a heureusement pu se retrouver sur nos écrans français grâce à Amazon Prime Video.
On y suit Kristen, qui, le jour de l’an, se rend au bar de son père pour y faire le ménage. A partir de là, la jeune femme va être harcelée au téléphone par un inquiétant individu qui semble très bien la connaître. L’histoire commence plutôt comme un thriller mais finit par tomber dans l’horreur, à mesure que Kristen se rend compte de ce qui lui arrive. C’est un film à très petit budget et également un huis-clos avec un seul personnage. Autant dire que la sensation d’enfermement que subit la jeune femme se répercute aisément sur nous pendant le visionnage.
Ce n’est pas un film très effrayant comme d’autres peuvent l’être, mais il reste dérangeant et le mystère entourant la personne au téléphone reste son principal intérêt. On se demande comment cette histoire va se finir… Seul petit bémol: on devine assez vite ce qu’il se passe, même si, comme le long-métrage ne dure que 86 minutes, on n’a pas le temps de s’en lasser.
De plus, l’actrice Terence Schreurs est très convaincante.
Calvaire de Fabrice Du Welz (2005):
Fabrice du Welz s’est imposé au fil des ans comme un réalisateur d’horreur francophone de premier plan. Calvaire, sorti en 2005, est son premier long-métrage. Il bouscule sans cesse le spectateur, au travers de son personnage principal prisonnier d’un village paumé des Ardennes. Dans un déchaînement de violence certes gratuit, où les antagonistes de ce village reculé sont présentés comme des idiots moyenâgeux et fous, le réalisateur arrive à nous emporter dans l’histoire et on se demande jusqu’où tout cela va nous mener.
Alors bien sûr c’est un film qui ne plaira pas à tout le monde, mais mis en scène de telle manière qu’on y retrouve une atmosphère infernale totalement jubilatoire. Et quel plaisir de retrouver l’acteur Laurent Lucas, habitué des films de genre mais trop méconnu du grand public, dans ce rôle difficile qu’il incarne très bien.
C’est sans nul doute le film le plus effrayant de la sélection mais aussi le plus difficile à regarder, soyez donc avertis.