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Jackie Chan : Un chinois à Hollywood

Si Jackie Chan n’a pu, à l’époque de la suite de La fureur de vaincre, marquer les esprits et le box office, dans la défroque initialement tenue par Bruce Lee, il est aujourd’hui aussi réputé que le « petit Dragon ». A l’occasion de son nouveau film, où il partage l’affiche avec Pierce « 007 » Brosnan, retour sur les plus grands films de « l’homme aux mille fractures ».

Si Jackie Chan débute sa carrière cinématographique dès l’âge de 8 ans, ce n’est qu’en 1978 avec Le chinois se déchaîne puis Le maître chinois que l’acteur/cascadeur rencontre le succès dans son pays.

Hollywood lui fait rapidement les yeux doux avec Le chinois et sa suite ainsi qu’un petit rôle dans L’équipée du Cannonball avec la superstar US d’alors Burt Reynolds. Mais le manque de succès de ces productions le ramène à Hong Kong. De retour l’acteur commencera la saga des Police Story puis le Indiana Jones à la chinoise avec Mister Dynamite. Banco pour l’acteur qui devient une super star en Asie et acquiert une solide réputation mondiale grâce à ses nombreuses cascades dangereuses. Il décide alors de retenter l’aventure hollywoodienne.

Après le refus de jouer le rôle du méchant dans Demolition man face à Stallone (Wesley Snipes y fera merveille préfigurant ses rôles de grandes gueules dures à cuire), Chan trouve enfin chaussure à son pied dans un buddy movie mélangeant l’action à l’américaine avec le polar hong-kongais. Comme pour Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (de John Carpenter), Chan n’est pas le faire valoir de l’Américain, présenté comme la star, mais bien le vrai héro de l’histoire, Tucker se réappropriant le rôle du faire valoir comique en en repoussant les limites à la façon d’un Eddie Murphy sous acide. La formule carbure au box office et le deuxième volet raflera une mise encore plus grosse.

Jackie Chan aime les scènes d’action chorégraphiées, effectuer ses cascades lui même à l’instar de Tom Cruise et est le cauchemar ambulant des assureurs américains qui détestent voir leurs stars prendre autant de risque sur un tournage. Les Rush hour sont donc à l’image des Police Story, un soupçon de rythme en moins, des roller coasters où l’humour de Tucker est confronté aux acrobaties toujours plus folles de Chan. En témoigne des bêtisiers où l’on peut voir l’acteur chinois répéter ad nauseam la même cascade et se prendre moult gadins spectaculaires lui ayant, au fil du temps, valu le sobriquet d' »homme au mille cicatrices ».

Le tandem avec Chris Tucker pour la trilogie Rush Hour propulse Chan en super star mondiale devant Jet Li (autre célèbre expert en arts martiaux connu aux quatre coins du globe). Viendront ensuite le tandem avec Owen Wilson pour les deux Shanghaï kid.

De coups de latte en sauts périlleux, de polars en films d’aventures ou en westerns tout public, le cinéma de Jackie Chan est toujours synonyme de grand spectacle généreux et pas prise de tête et ce quelque soit le côté du Pacifique dans lequel il tourne.

En plus d’un tempérament de feu, ses autres caractéristiques sont la générosité, l’humour et la politesse. De l’autre côté de l’écran, Chan est en effet un philanthrope réputé redonnant une grande part de ses bénéfices à des associations caritatives. La marque d’un grand qui lui vaut d’avoir son étoile à Hollywood, ce qui est rare pour un acteur non-américain et de continuer de carburer au box office à plus de soixante ans.