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Un « Atlas de la France dans la Seconde guerre mondiale » aux éditions Autrement

Jonathan Fanara Responsable des pages Littérature, Essais & Bandes dessinées et des actualités DVD/bluray

Stéphane Simonnet et Christophe Prime publient aux éditions Autrement une seconde édition de leur Atlas de la France dans la Seconde guerre mondiale, de la « Drôle de guerre » jusqu’à la Libération.

La Seconde Guerre mondiale est un chapitre sombre et complexe de l’histoire de la France, marqué par l’Occupation, la Résistance, et finalement, la Libération. Dès le début de la guerre en 1939 jusqu’aux derniers jours du conflit, la France, divisée, a traversé une période trouble, qui s’est caractérisée par de nombreux événements.

La Guerre de 1939-1940

Les auteurs commencent leur analyse par la « Drôle de Guerre ». Si cette dernière marque le début du conflit pour la France, il s’agit d’une période d’attente active, en réponse à l’invasion de la Pologne par l’armée allemande. Malgré les tensions, peu de combats ont lieu à l’Ouest jusqu’à l’invasion de la Norvège et les combats de Narvik, où les forces françaises et alliées tentent, sans succès à long terme, de repousser l’avancée allemande. En mai 1940, la Bataille du Nord et la percée de Sedan bouleversent le cours de la guerre. L’armée allemande, grâce à sa stratégie de Blitzkrieg, perce les défenses alliées à Sedan, entraînant une rapide avancée vers la Manche et encerclant les forces alliées. L’invasion de la France s’ensuit, culminant avec la demande d’armistice par le gouvernement français de Philippe Pétain le 22 juin 1940. Cette campagne éclair laisse la France dévastée, partiellement occupée par les forces allemandes et profondément marquée par la défaite. L’Atlas de la France dans la Seconde guerre mondiale expose, dans le texte et à travers les cartographies de Claire Levasseur, les mouvements des troupes, les incursions en France et, enfin, le territoire morcelé, divisé en districts, mis « à l’heure allemande ».

La France Occupée

L’Occupation de la France par l’Allemagne nazie crée une fracture profonde dans la société française. Le régime de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain, choisit la collaboration avec l’Allemagne, tandis que Charles de Gaulle, depuis Londres, appelle à la résistance. Cette période est marquée par l’oppression, la déportation des Juifs, la censure et la résistance intérieure. La division de la France en zone occupée et zone libre jusqu’en 1942, date à laquelle l’Allemagne occupe la totalité du territoire, accentue les tensions et le sentiment de trahison au sein de la population.

Combats

Stéphane Simonnet et Christophe Prime rappellent ensuite que malgré l’Occupation, la France continue de se battre sur plusieurs fronts. Les guerres franco-françaises en Afrique, les combats fratricides en 1941, notamment en Syrie où la position des Britanniques a infléchi, et les affrontements contre les forces de Vichy par les Alliés témoignent de l’extrême complexité de la situation. De Gaulle ne veut pas brader l’Empire français et il oppose une résistance féroce aux forces françaises pro-Allemandes, notamment au Levant. Les Forces Françaises Libres (FFL), sous son commandement, s’engagent dans des combats cruciaux en Afrique et en Afrique du Nord, contribuant significativement à la lutte contre les forces de l’Axe. Sur le front méditerranéen, la marine et l’aviation françaises libres jouent également un rôle important. L’Atlas revient par exemple sur l’aide précieuse apportée aux Britanniques par les FFL en Libye et en Ethiopie, ou sur la campagne de Tunisie et la situation en Corse.

L’action de la Résistance en France métropolitaine

En métropole, la Résistance s’organise et intensifie ses actions contre l’occupant. L’unification des différents mouvements de résistance sous l’égide du Conseil National de la Résistance (CNR) en 1943 marque une étape décisive dans la coordination des efforts. Les réseaux de résistance, les maquis et les actions de sabotage se multiplient, affaiblissant progressivement les forces d’occupation et préparant le terrain pour la libération. Les auteurs se penchent sur l’organisation concrète de la Résistance, du BCRA à l’armée des ombres. Des véritables réseaux se forment, partout sur le territoire, souvent en marge de la France Libre : ils s’opposent à l’Occupation et préparent l’avenir sans les Allemands.

La Libération

Le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence deux mois plus tard ouvrent la voie à la Libération de la France. La bataille de Normandie, la libération de Paris en août 1944 et les campagnes subséquentes en Bretagne, en Bourgogne et dans les Vosges voient une participation active des forces françaises. La prise de Marseille et Toulon, ainsi que la libération de l’Alsace, sont des moments-clés de cette période. La Résistance, passant de l’ombre à la lumière, joue un rôle crucial dans ces opérations, symbolisant l’unité (partiellement) retrouvée de la nation française.

La libération des derniers réduits et la campagne d’Allemagne marquent la fin de la guerre pour la France, mais également le début d’un long processus de reconstruction et de réconciliation. C’est inscrit entre les lignes : la Seconde Guerre mondiale laisse un héritage complexe, fait de souffrance, de courage et de résilience, que Stéphane Simonnet et Christophe Prime ne manquent pas de synthétiser avec talent et érudition.

Atlas de la France dans la Seconde guerre mondiale, Stéphane Simonnet et Christophe Prime
Autrement, mars 2024, 96 pages

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