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Rencontres du Troisième Type revient avec une remasterisation 4K étoilée

Le mercredi 20 septembre, à l’occasion de son 40ème anniversaire, est ressorti en vidéo dans un nouveau master 4K l’un des plus beaux films de science-fiction, Rencontres du Troisième Type. Réalisé par Steven Spielberg en 1977, le film constitue le premier long métrage de la trilogie extraterrestre du cinéaste (complétée ensuite par E.T. L’Extra-Terrestre et La Guerre des Mondes) et confirme les obsessions d’un jeune et brillant auteur. Retour sur le film en trois points.

1° Science-fiction et optimisme

Rencontres du Troisième Type est récit à la fois de science-fiction (de par les technologies futuristes des aliens) et fantastique (un élément étranger envahit le quotidien des personnages). Et il est, à l’inverse d’Alien (1979) et La Guerre des Mondes (2005), un film optimiste. En effet, alors que le spectateur expérimente une certaine angoisse lors des scènes d’enlèvement (notamment celui de l’enfant), la rencontre avec les extraterrestres prend l’air de retrouvailles. La mère retrouve son enfant ; l’armée, d’anciens pilotes disparus en 1945. Roy Neary, interprété par Richard Dreyfuss, retrouve lui un sens à sa vie. Quant au professeur Lacombe, il rencontre enfin ces aliens dont il n’avait observé que des traces de leur passage. La rencontre alien est enfin un événement positif : tous les personnages sont émus (à l’exception de quelques cosmonautes en tenue orange), et heureux. Même l’un des aliens sourira face à Lacombe, parce que ce dernier aura compris leur code de communication. Loin de « l’organisme parfait » pour tuer et survivre d’Alien et des parasites organisés de Starship Troopers, Rencontres du Troisième Type croit en une merveilleuse rencontre avec l’altérité.

 

Les êtres humains sont émus face à la rencontre avec les extraterrestres.

2 ° Du père à sa disparition

Rencontres du Troisième Type est le sixième long métrage de Steven Spielberg, téléfilms compris. Il est l’un des films les plus personnels du réalisateur : on y retrouve les motifs de la famille fracturée, du départ du père, ou encore du regard animé par la curiosité et la passion face au mystère. Neary a beau perdre sa famille à cause de ses obsessions, Spielberg ne le juge pas. Il n’est pas une ordure, pas un irresponsable, juste un être humain prêt à enfin accéder au sens de sa vie. Neary abandonne le rôle de père et devient un aventurier des étoiles. Dans E.T. (1982), le jeune Elliot et nous-mêmes aimerions imaginer ce papa disparu comme un aventurier, un espion, ou encore comme un agent du gouvernement oeuvrant pour le bien : on pense alors à l’agent incarné par Peter Elliot qui tend à prendre la place du patriarche dans la famille et notamment aux derniers plans du film où un nouveau tableau familial semble se déssiner. Mais le père biologique du jeune garçon n’est pas un héros au service d’une cause qui le dépasse. Quand bien même nous aimerions que Neary soit le père d’Elliot, soit une figure d’espoir – malgré l’abandon – pour cet enfant rêveur, Spielberg n’imagine plus le meilleur de l’humanité ici. Le paternel est juste un mari de plus à avoir quitté sa femme pour une jeune nana, abandonnant sa famille et ses responsabilités pour démarrer une « nouvelle vie ».

Dans toute la filmographie du cinéaste, le motif du père disparu et les relations père-fils seront retravaillés, à nouveau réfléchis, requestionnés : dans Minority Report (2002), John Anderton (Tom Cruise) est un père de famille heureux sombrant dans la plus grande dépression après l’enlèvement de son fils, drame qu’il ne cesse de se remémorer à tel point que sa femme ne peut plus le supporter et décide de le quitter ; dans Le Terminal (2004), Tom Hanks interprète un fils prêt à tout pour terminer l’une des plus chères volontés de son père décédé, pour finalement mieux le retrouver ; autre exemple dans Arrête-moi si tu peux (2002) dans lequel la famille Abagnale est déchirée par le divorce, le fils en colère contre sa mère perdra ensuite son père dans un accident d’escalier, et se sentira abandonné par sa mère qui a refondé une famille avec l’ancien grand ami du paternel.

– John Williams orchestrant sa formidable partition pour le film –

3 ° 1977 et l’après Rencontres du Troisième Type

Rencontres du Troisième Type sort sur les grands écrans américains en novembre 1977, soit sept mois après la sortie de Star Wars. Le film de Spielberg rencontre un véritable succès, et relance, avec la guerre des étoiles de George Lucas, un regain d’intérêt pour le film de science-fiction.

Le long métrage de Spielberg sort hélas hâtivement au cinéma, notamment à cause des studios Columbia alors en mauvaise posture. Le cinéaste est mécontent du montage, et aussi de la finalisation de certains effets spéciaux. Trois ans plus tard, on lui offre la possibilité de remonter le film en tournant toutefois des scènes additionnelles (dont l’une ayant lieu à l’intérieur du vaisseau extraterrestre) qui serviront à promouvoir cette ressortie. Spielberg est à nouveau mécontent du montage du film. Il faudra attendre 1998 pour obtenir la version du réalisateur dans laquelle il a dégagé la scène qu’on lui a demandé de filmer : celle à l’intérieur du vaisseau alien. Il conservera les images fortes auxquelles il tenait déjà en 1980, notamment celles de Neary découvert par sa femme en pleine dépression, habillé sous la douche.

Aujourd’hui encore, l’impact de Rencontres du Troisième Type sur le cinéma et plus généralement la pop’ culture se fait ressentir. Du Contact (1997) de Zemeckis à X-Files (1993-), on ne compte plus le nombre d’oeuvres portées par l’inspiration que leur a donné le long métrage de Steven Spielberg. Récemment est sorti Premier Contact (Arrival, 2016) de Denis Villeneuve qui se présente davantage comme un rejeu moderne du film de Spielberg (avec au menu quelques pastiches Malick-iennes et Nolan-iennes).

Remasterisation du troisième type

Édition 40e anniversaire Steelbook Blu-ray – Prix public indicatif : 19€99

À l’occasion du quarantième anniversaire, Sony nous gratifie d’une nouvelle édition du beau film de Steven Spielberg. En effet, Rencontres du Troisième Type revient avec une remasterisation 4K à partir des négatifs originaux. Vous pourrez ainsi redécouvrir le film dans ses trois versions sous leur plus bel écrin en Blu-ray et Blu-ray 4K. Les trois montages sont accompagnés de nombreux bonus dont quelques-uns inédits tels que les vidéos personnelles de Steven Spielberg et de nouvelles interviews avec le cinéaste et les réalisateurs J.J. Abrams et Denis Villeneuve.

Édition Collector 40e anniversaire Blu-ray 4K + Blu-ray du film + Blu-ray bonus (et livret) – Prix indicatif : 49€99

Rencontres du Troisième Type – Bande-Annonce