Adapté du best-seller éponyme de Jo Nesbo, Le Bonhomme de Neige entendait marcher sur les traces du célèbre Millenium de Stieg Larsson, mètre étalon du genre dès lors qu’on touche aux tueurs en série sévissant sur les grands froids de la Scandinavie. Patatras, Tomas Alfredson n’est pas David Fincher…
Suède, de nos jours. Lorsque le détective d’une section d’élite enquête sur la disparition d’une victime lors des premières neiges de l’hiver, il craint qu’un serial killer recherché n’ait encore frappé. Avec l’aide d’une brillante recrue, il va tenter d’établir un lien entre des dizaines de cas non élucidés et la brutalité de ce dernier crime afin de mettre un terme à ce fléau, avant la tombée des prochaines neiges.
Un film qui fait froid dans le dos.
On dit souvent que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Un dicton justement de mise quand on doit évoquer le cas du Bonhomme de Neige A l’origine chapeauté par Martin Scorsese, le projet est finalement tombé dans la besace du non moins recommandable Tomas Alfredson, lequel avait auparavant brillamment adapté John Le Carré (La Taupe). Dès lors, difficile de ne pas y voir dans ce projet, une véritable promenade de santé pour le cinéaste. Malheureusement, le projet bien que nanti d’éléments étant à même de plaire à n’importe quel cinéphile (un serial-killer, un best-seller nordique, des décors enneigés, une ambiance tétanisante), son exécution a souffert d’un des plus gros travers d’Hollywood : le temps. C’est bien simple : Tomas Alfredson n’a pas eu le temps pour finaliser son film tel qu’il l’entendait. A peine quelques mois. Dès lors, difficile de pouvoir mener à bien une histoire multipliant les temporalités et localités de tournages. Tant et si bien que le film une fois dans la boite a rencontré un énième problème, cocasse : il lui manquait plusieurs scènes clés. Des scènes que le réalisateur estime majeurs et qui n’auront pour conséquence que de vider de sa complexité un film pourtant bien parti pour illustrer les tourments d’un serial-killer. C’est ce qui s’appelle la faute à pas de chance…
Des bonus frustrants
Fatalement, à la vue des bonus, on ne peut que contenir notre frustration tant la prose du romancier Jo Nesbø pouvait donner lieu, si correctement adaptée, à un film valant le détour. Ici, on ne pourra donc que ronger son frein devant l’utilisation des paysages nordiques ou la construction des personnages, notamment celui de Michael Fassbender pour saisir ce qu’aurait pu être le film s’il n’avait pas été la cible d’une production précipitée et d’un montage en catastrophe. Une bien piètre consolation qui au moins a le mérite de nous rassurer pour la suite : si un autre best-seller du romancier norvégien venait à se voir adapté, le réalisateur aurait un bon exemple à ne pas réitérer pour saisir la substantifique moelle de l’auteur et en donner un polar aussi tortueux que les pages du roman.
Caractéristique Technique DVD/Blu-Ray
Version originale sous-titrée français + Allemand DTS HD HRA 7.1, Anglais DTS HD (Master audio) 7.1, Espagnol; castillan DTS HD HRA 7.1, Français DTS HD HRA 7.1, Italien DTS HD HRA 7.1
Images – 16/9 – 1.85 – Couleur
Durée : 119min
Bonus
– la copie digitale
– Les personnages
– Créer le monde de Jo Nesbø
– Le bonhomme de neige
– Les paysages norvégiens
– Plongée dans le lac
Bande-annonce : Le Bonhomme de Neige