Le scénariste Abdel Raouf Dafri, qui avait récemment signé la saison 4 de Braquo, travaillerait sur un nouveau projet avec un thème très sensible. Cette mini-série allemande pourrait être accessible sur Arte en 2018.
Abdel Raouf Dafri travaillerait à l’écriture et au développement d’une nouvelle série fascinante intitulée Paix à leurs armes. Ce projet, en partenariat avec Arte, devrait aborder en toile de fond le sujet sensible du fondamentalisme religieux. La dernière œuvre cinématographique sur cette thématique au parfum de soufre n’a pas pu bénéficier d’une exploitation dans les salles obscures. La sortie de Made In France de Nicolas Boukhrief a été purement et simplement annulée après les attentats de Novembre 2015. Même scénario récemment pour Bastille Day (le contexte terroriste du film) ou Black (lié à la violence du film et à des débordements dans les salles en Belgique). Seule la mini-série en deux épisodes Nom de code : DP de Patrick Dewolf et Frédéric Krivine avec Maher Kamoun, Anne Brochet et Rachid Benbouchta avait marqué les esprits et pu être diffusée sur France 3 dans les années 2000.
Abdel Raouf Dafri – scénariste des saisons 2, 3 et 4 de Braquo et des deux biopics sur l’ennemi public numéro un, Jacques Mesrine – devrait donc bénéficier du format particulier d’une mini-série pour retrouver l’univers du fondamentalisme religieux qu’il a exploré de manière fascinante et à travers le prisme carcéral dans le scénario d’Un Prophète de Jacques Audiard.
Abdel Raouf Dafri s’est donc récemment confié à l’AFP sur cette future série. Ce programme intitulé Paix à leurs armes se déroulera sur « fond d’islamisme ». Ce projet avec Arte est en réalité une adaptation d’un roman éponyme de l’auteur Oliver Bottini. L’intrigue du roman plongeait les lecteurs dans un thriller captivant.
Constantine, octobre 2012 : Peter Richter, cadre d’une importante entreprise d’armement allemande, est enlevé par des terroristes. Si les services secrets algériens privilégient immédiatement la thèse d’un groupe islamiste, pour Ralf Eley, chargé de la sécurité à l’ambassade d’Allemagne, quelque chose ne colle pas. Malgré les mises en garde du pouvoir, il décide de mener sa propre enquête. Les pistes qu’il suit le conduisent à une mystérieuse organisation et au cœur du monde très opaque des fabricants d’armes.
Abdel Raouf Dafri a donc adapté cet ouvrage en un thriller politique pour les besoins d’Arte. La mini-série devrait s’étendre sur trois épisodes de 52 minutes chacun.
Dans son entretien auprès de l’AFP, le scénariste français s’est dit impressionné par la qualité du roman.
J’ai été soufflé par la force de l’histoire et des personnages. [L’auteur] aborde une chose que l’on ne sait pas : c’est que l’Allemagne est aujourd’hui (avec la Russie) le principal fournisseur de l’Algérie dans les ventes d’armes.
Le suspense risque d’être insoutenable dans la mini-série Paix à leurs armes. Selon son scénariste, l’intrigue sera sur :
fond d’islamisme et de coup d’Etat avec deux personnages principaux : Amel Samraoui, une juge d’instruction algérienne et Ralf Eley, un flic allemand.
Selon la compagnie Watch Next Media qui co-produit la série, le tournage de Paix à leurs armes devrait débuter au printemps 2018. Le casting de la série devrait être composé principalement d’acteurs allemands. Paix à leurs armes bénéficie du soutien du Fonds franco-allemand accordé par le CNC (Centre national du cinéma) et par la Filmstiftung de Nord-Westphalie-Rhénanie.
L’aventure de cette mini-série a été proposé à Abdel Raouf Dafri au moment où il terminait l’écriture d’un projet personnel qui lui tenait particulièrement à cœur : l’écriture de son premier long-métrage en tant que réalisateur. L’Algérie, les fantômes du passé, de la colonisation et de la guerre devraient être au centre de ces deux projets ambitieux pour Abdel Raouf Dafri :
A travers l’intrigue [de la série], on revisite le passé d’une Algérie colonisée par la France. Et ça, c’est ce qui m’excite le plus! […] La guerre d’Algérie est au cœur de mon projet de film en qualité de scénariste et de réalisateur.
Ce projet personnel de tout premier film derrière la caméra serait en cours de montage financier. Cette période trouble de la guerre en Algérie et de la colonisation française servira également de toile de fond au prochain long-métrage de la réalisatrice de Divines, Houda Benyamina, avec For Assia.
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