Critique Ping Pong Summer
Synopsis : Été 1985. Radford Miracle et sa famille posent leurs valises à Ocean City, Maryland pour les grandes vacances. Jeune adolescent solitaire mais sympathique, Rad est obsédé par le ping-pong, le hip-hop… et Stacy Summers, la fille populaire sur laquelle il a flashé dès son arrivée. Sportif médiocre, piètre danseur et a priori peu dragueur, cet été sera pourtant le sien : celui ou il va gagner son surnom de Radical Miracle.
Fan des années 80
C’est le projet de toute une vie que Michael Tully porte enfin à l’écran. Un film qu’il a lui-même écrit, et qu’il porte en lui depuis vingt ans, à la fois autobiographie, déclaration d’amour aux années quatre-vingt mais aussi parodie des films et de l’ambiance qui régnait à l’époque. En suivant les aventures de Rad Miracle, c’est un peu la jeunesse de Tully, mais aussi celle de tous les personnages cultes des films d’adolescents des années 80 que l’on revit.
Esthétique eighties
Tout le film peut se vivre comme un hommage à cette période où jeunesse rimait encore avec insouciance, et où la vie d’un adolescent durait parfois le temps d’un été, avec ses moments de joie et ses drames, ses amourettes qui durent toujours et ses amitiés que l’on n’oubliera jamais. Entre la comédie loufoque tendance Little Miss Sunshine et le film d’initiation façon Karaté Kid, Ping Pong Summer passe ses influences à la moulinette pour en ressortir un produit unique, délicieusement et délibérément kitsch, une comédie de l’été fraîche et parfois franchement absurde.
Du cinéma des années quatre-vingt, Tully garde la réalisation un peu vieillotte. Cela peut surprendre, gêner même parfois, d’autant que la mise en scène manque parfois cruellement de punch. Reprendre le principe du film tourné à l’époque, pourquoi pas. Dans les costumes, dans les coupes de cheveux d’un autre âge, tout déborde de nostalgie. Mais encore aurait-il fallu adapter ces codes, les mettre à jour, en tirer la substantifique moelle, pour reprendre l’expression consacrée. Ici, on se retrouve face à un produit un peu bancal, tiré en arrière par cette caméra qu’on croirait prisonnière d’un autre âge.
La vie, la vraie, sauce 80
C’est un peu le point noir du film, ce qui est d’autant plus dommage que le reste est plutôt réussi. Au delà de cette esthétique complètement loufoque, le scénario et le casting sont une réussite totale. On est dans le classique pur, presque caricatural, et dans le cliché assumé. Entre le gentil héros, son nouveau meilleur pote, son amour d’été et son grand rival, toute la troupe est réunie pour revivre une aventure comme on n’en vit plus depuis… 1989 en fait. Parmi les personnages adultes, mention spéciale à l’excellente Léa Thompson, revenue de Retour vers le futur avec (pour le coup) trente ans de plus, et Susan Sarandon, en guest star hilarante. À ce titre, petit bémol envers l’affiche française du film : cette dernière, bien que jouant un rôle important, n’est absolument pas au centre du film.
Malgré une réalisation un peu molle, Ping Pong Summer est le parfait film estival, empreint de nostalgie du passé et bel hommage rendu à la culture de l’époque. Loufoque, drôle et tendre à la fois, le film de Michael Tully se déguste comme un sorbet bien frais.
Fiche technique – Ping Pong Summer
Américain – 2014
Genre : Comédie
Réalisation : Michael Tully
Scénario : Michael Tully
Distribution : Marcello Conte (Rad Miracle), Léa Thompson (Mme Miracle), John Hannah (Mr Miracle), Helena Seabrook (Michelle Miracle), Susan Sarandon (Randi Jammer), Emmi Shockley (Stacey Summers), Myles Massey (Teddy Fryy), Joseph McCaughty (Lyle Ace)
Directeur de la photo : Wyatt Garfield
Compositeur : Michael Montes
Monteur : Marc Vives
Producteur : Brooke Bernard, Ryan Zacarias, Jeffrey Allard, Michael Gottwald, Lori Krein, Billy Peterson, George Rush
Production : Normadic Independence Pictures, Compass Entertainment, Epic Match Media,, Indie Entertainment, Pin Pong Summer LLC
Distributeur : Potemkine Films
Auteur de la critique : Mikaël Yung