Nos pires voisins : Un duel au niveau du caniveau
Synopsis : À première vue, les jeunes parents que sont Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain, avec leur adorable petite Stella et une maison fraîchement (et difficilement) acquise dans un charmant quartier résidentiel. Ce qui n’empêche pas les jeunes trentenaires de se considérer toujours aussi hype et cool. Quand ils découvrent que leurs nouveaux voisins ne sont autres que les membres fervents et débridés d’une confrérie étudiante, menés par le charismatique Teddy, ils essaient d’abord de s’assurer leur sympathie et leur respect, en tirant le meilleur de cette situation quelque peu inconfortable. Mais la fiesta et les frasques incessantes des étudiants poussent le couple à se montrer plus virulent pour protéger leur territoire et leur tranquillité, et ce qui n’était que des enfantillages dégénèrent rapidement en un conflit épique de générations.
Mac (Seth Rogen) et Kelly Radner (Rose Byrne) sont un couple de trentenaire, dont la vie vient d’être chambouler avec la naissance de leur fille Stella. Ils viennent d’acquérir une maison dans une banlieue tranquille, jusqu’à ce qu’une confrérie étudiante s’installe juste à côté de chez eux. Teddy Sanders (Zac Efron) en est le président et Pete (Dave Franco), le vice-président. Le premier rêve de marquer l’histoire de la confrérie et de voir sa photo trôner au Hall of Fame. Mac et Kelly vont dans un premier temps, sympathiser avec les jeunes étudiants, avant que leurs fêtes incessantes, deviennent une source de conflit. La guerre entre ces deux générations est déclarée.
Nos pires voisins est une comédie inégale, qui marche sur de vrais moments de folies, mais manque d’un scénario moins basique, de seconds rôles intéressants et d’une réalisation efficace. Seth Rogen joue son rôle habituel, de gros rigolo trop cool. Mais avec une différence qui a son importance, il est marié et père de famille. Sa femme est Rose Byrne, aussi cool que lui. Deux adolescents, qui se retrouvent coincé entre leur passé de fêtards et ce présent de parents responsables. Cette transition difficile, sert de ressort à l’histoire. Elle est accentuée avec l’arrivée de jeunes étudiants, qui leur permet, pour un temps, de rester jeunes, en apparence.
Le conflit des générations avec le duel Seth Rogen/Zac Efron, est mal exploité. Le premier fait son show habituel, pas de surprise et pour ceux qui l’apprécient, ça passe. Le second fait sa tête de con, du début à la fin. A aucun moment, il n’est ambigu, c’est un con et il restera un con, trop simpliste.
Dès le début, on ne peut que prendre parti pour Seth Rogen et Rose Byrne. Les «vieux» sont sympas, les jeunes sont de sales cons arrogants et irrespectueux, point. Pour légèrement contrebalancer ce fait, les Radner ont comme amis, un couple divorcé stupide, Ike Barinholtz et Carla Gallo. Deux acteurs (trices), très énervants et sans subtilités. L’inverse existe aussi chez les étudiants avec le vice-président Dave Franco, aussi prétentieux que Zac Efron, avant de se montrer plus «adulte», dans les études et son avenir.
Cette tentative d’équilibre, démontre surtout que le réalisateur Nicholas Stoller, ne sait pas trop sur quel pied danser. Car au lieu, de faire évoluer ses personnages, il se contente de leur donner des acolytes, ne permettant pas de vraiment prendre parti dans cette rivalité. Ce qui ne marche pas. A ne pas vouloir jouer à fond, la carte gentille face aux méchants. Nicholas Stoller n’exploite pas ses seconds rôles, comme Christopher Mintz-Plasse, qui se contente d’avoir juste une grosse bite (pardon), ou Dave Franco qui a la capacité d’entrer en érection à tout moment (oui, ça ne vole pas très haut, vraiment pas).
Malgré tout, la puissance comique de certaines scènes, sauvent l’ensemble. Celle des airbags est énorme, elle frappe au moment où on ne s’y attend pas, et elle se révèle très efficace. Tout comme le dialogue qui s’instaure entre Seth Rogen et Rose Byrne, au moment de devoir lui tirer le lait… Celle des sosies des Robert de Niro, de même et d’autres encore. Le film fonctionne par scènes et non dans sa narration.
On peut aussi être étonné de l’absence d’autres voisins révoltés par la présence de la bruyante confrérie. Leur cas est réglé en une scène, vite fait, mal fait. L’absence d’un scénario cohérent de la part d’Andrew J. Cohen et Brendan O’Brien, plus connus comme des producteurs : 40 ans, toujours puceau, Ricky Bobby, roi du circuit et Funny People. C’est l’école Judd Apatow. Ils manquent d’expérience et cela se ressent dans ce bordel pas vraiment organisé, où ils se font plaisir en tapant sous la ceinture, sans grande subtilité.
C’est divertissant, parfois ennuyant et décousu. Mais par la grâce de moments vraiment drôles, on en sort content, même s’il ne restera pas dans les annales. De l’humour facile, qui manque de saveur.
Fiche technique : Nos pires voisins
Titre original: Neighbors
USA – 2014
Réalisation : Nicholas Stoller
Scénario : Andrew J. Cohen et Brendan O’Brien
Distribution : Seth Rogen, Zac Efron, Rose Byrne, Dave Franco, Christopher Mintz-Plasse, Lisa Kudrow, Craig Roberts, Carla Gallo, Ike Barinholtz
Photographie : Brandon Trost
Montage : Zene Barker
Musique : Michael Andrews
Production : Evan Goldberg, Seth Rogen et James Weaver
Sociétés de production : Good Universe et Point Grey ¨Pictures
Société de distribution : Universal Pictures
Genre : comédie
Durée : 96 minutes
Date de sortie : 6 août 2014
Auteur : Laurent Wu