Les éditions Glénat publient le second tome de la série Le Premier Dumas, intitulé « Le Diable noir ». Salva Rubio et Ruben del Rincon y reviennent sur l’ascension militaire d’Alexandre Dumas, ainsi que sur son opposition avec Bonaparte.
L’heure est au Comité de salut public, à la Terreur et à la guillotine. La capitaine Bonaparte regarde, médusé, les manifestants lynchés les soldats suisses restés fidèles au pouvoir en place. Prussiens et Autrichiens se verront quant à eux bientôt sous la menace du brigadier Dumas, qui montera en grade en quelques mois, jusqu’à diriger une armée de 45 000 hommes.
« Mon père devait transformer des volontaires sans aucune expérience en soldats… » Salva Rubio et Ruben del Rincon racontent dans « Le Diable noir » les dessous de la Légion franche des Américains du midi, démunie en chevaux et en armes, mais animée par une volonté de fer. « Ce qu’il leur manquait en moyens, ils le redoublaient en ardeur. » Ce sont précisément ces exploits militaires qui permettront à Dumas de devenir lieutenant-colonel, puis général.
Mais les menaces sont nombreuses. Elles viennent bien entendu de l’extérieur – ce siège et cette attaque dans les Alpes –, mais aussi de l’intérieur, puisque la Convention voit des ennemis partout et craint qu’on ne déroge aux principes de la Révolution. En parallèle, la famille Dumas s’agrandit : l’homme a épousé Marie-Louise, qui a mis au monde trois enfants. Après chaque bataille, il demande une permission pour retourner voir les siens, tout en exprimant à sa femme ses espoirs et tourments du moment.
En plus de présenter longuement le parcours du père de l’écrivain Alexandre Dumas, né mulâtre d’une union entre un noble et une autochtone à Saint-Domingue, « Le Diable noir » évoque la guerre de Vendée et les rebelles noyés dans la Loire, les exigences de discipline dans l’armée (Dumas réclamait la fin des viols, des trafics, des pillages, des humiliations, des exécutions…) et les heurts entre le général et Bonaparte, d’abord au sujet de canons, puis, plus généralement, sur la manière de diriger les troupes.
Se clôturant par un dossier didactique très enrichissant, ce second tome du Premier Dumas vaut pour son intérêt historique et pour sa manière de mettre en exergue les actes de celui qui a longtemps été appelé Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie. Sa fidélité envers la Révolution et surtout envers son éthique de conviction transparaît clairement dans l’album de Salva Rubio et Ruben del Rincon, dont la suite s’annonce tout aussi intéressante.
Le Premier Dumas : Le Diable noir, Salva Rubio et Ruben del Rincon
Glénat, septembre 2023, 72 pages