Révélation de ce début d’année, la série de Sam Esmail avec Rami Malek en hacker perturbé est enfin de sortie. L’occasion de replonger avec plaisir dans les aventures tourmentées de ce cyber-justicier en passe de fomenter une incroyable révolution numérique. Addiction garantie !
Janvier 2016. Alors que les yeux du monde entier sont rivés sur la cérémonie des Golden Globes qui récompense chaque année le gratin de la production cinématographique et télévisée américaine, des voix s’élèvent déjà dans les travées du Beverly Hilton Hotel. Le lieu qui accueille comme chaque année le prestigieux événement est en effet la cible d’un bien étrange ballet, voyant tous les convives, habillés sur leur 31, jacasser à propos d’une série. Mais pas question d’entendre parler des évidentes Game of Thrones, Orange is The New Black ou House of Cards. Non, la série qui enflamme les discussions se nomme Mr Robot. On pourrait croire avec un titre pareil qu’il s’agit là d’une obscure série télévisée nichée en plein milieu d’un cadre futuriste à la Minority Report. Que nenni. Derrière ce titre étonnement sibyllin (qui est donc ce fameux Mr Robot ?), se cache en fait une série profondément enracinée dans notre époque, puisque se faisant déjà l’avocat du diable vis à vis d’un thème de société récurrent : la technologie. Retorse, amère et pourtant réaliste, le show de Sam Esmail suit le parcours d’Elliott, un homme qui mène une double vie. Programmeur dans une firme de cyber-défense le jour, il devient sitôt la nuit tombée un redoutable hacker, qui n’a de cesse de réparer les injustices. Mais alors qu’il doit gérer de gros troubles du comportement qui l’isolent de plus en plus, le voici contacté par un collectif de hacker, appelé F-Society, qui le somment de rejoindre leurs rangs afin de parachever une gigantesque révolution numérique, destinée à faire tomber une entreprise, quasi-omnisciente puisque nichée dans tous les secteurs (ou presque) de l’économie : Evil Society.
Un Fight Club à l’ère du numérique.
On ne saurait vraisemblablement pas où commencer sitôt que l’on aborde le cas de Mr. Robot. La série, volontairement en marge du système, se distingue tellement de ses homologues du câble qu’on serait presque tenté de croire que la série n’en est pas une. Et on aurait raison. Il faut dire que son concepteur, Sam Esmail a toujours envisagé d’adapter son histoire au cinéma. Une gageure qui se ressent d’ailleurs dès l’entame, la série ne présentant par exemple pas de générique à proprement parler, et témoignant d’une qualité visuelle léchée, rappelant ça et là Fincher dans ses grandes heures. Mais là ou la série innove radicalement de la concurrence, c’est par son histoire. Condensé de trois éléments ayant façonné ce siècle -les attentats du 11 Septembre, la crise financière de 2008 et la recrudescence des nouvelles technologies- la série se veut un portait sans fard de la société de consommation. Critique, pour ne pas dire carnassier, le portait qu’en fait Sam Esmail inquiète autant qu’il ne terrifie. Et ce, non pas pour la violence, totalement ouatée de l’ensemble, mais davantage pour la véracité de ce qui y est montrée. Des hommes sans scrupules, des relations virtuelles qui prennent le dessus, une confiance aveugle dans les nouvelles technologies, c’est très simple : la série semble être une véritable update du Fight Club de David Fincher; les deux œuvres partageant ce nihilisme ambiant et cette massive dose de pessimisme qui avait érigé en son temps le film au rang de culte. Mais cette fois-ci, pas de Brad Pitt au sourire ravageur en doppelganger. Non, le seul auquel on a droit, c’est Elliot. Seul personnage qui semble être épargné par les événements, il n’en reste pas moins un être avec de grosses fêlures, quitte à fasciner par sa fragilité et son interprétation sidérante de justesse que lui donne Rami Malek.
Erreur 404 : Bonus not Found
Vu l’hermétisme propre à la série, il aurait été appréciable de pouvoir compter sur de réels bonus, autant pour décrypter tous les mystères de celle-ci, que pour comprendre les motivations à voir le casting y prendre part. Manque de pot, la galette DVD s’avère être relativement maigre de ce coté-là puisque mis à part un court making-off, qui explique notamment le processus de création de la série, le show ne peut compter que sur un modeste bêtisier pour captiver les foules. Dommage.
Récapitulatif DVD/Blu-Ray
Caractéristiques techniques du coffret 3 DVD:
Image : 16/9 1.78 :1
Son : Français, Anglais et Espagnol Dolby Digital 5.1
Sous-titres: Anglais (sourds et malentendants), Français, Espagnol et Néerlandais
Caractéristiques techniques du coffret 2 Blu-rayTM + Digital HD :
Image : 16/9 1.78 :1
Son : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français et Espagnol DTS Digital Surround 5.1
Sous-titres: Anglais (sourds et malentendants), Français, Espagnol et Néerlandais
Bonus des coffrets 3 DVD et 2 Blu-rayTM + Digital HD :
• Scènes coupées • Bêtisier
• Making-of
Durée : 10 épisodes de 45 min