Cate Blanchett deviendra, en mai 2018, la 71ème Présidente du jury du Festival de Cannes. Petit retour sur dix des plus grands films de cette actrice caméléon.
Quel est le point commun entre des cinéastes aussi talentueux mais différents que Sam Raimi, David Fincher, Woody Allen, Peter Jackson, Steven Spielberg, Ridley Scott, Martin Scorsese et bien d’autres ? Réponse : ils ont tous craqué pour le talent de Cate Blanchett et lui ont offert ses meilleurs rôles.
Qu’elle évolue dans un film d’auteur à petit budget ou dans un blockbuster de plus de cent millions de dollars, Cate Blanchett se donne toujours à fond. Pleins phares sur une carrière en constante évolution.
Des débuts fracassants :
Le premier rôle remarqué à l’internationale pour Cate Blanchett est celui de la reine Elizabeth 1ère en 1998 dans le film éponyme de Shekhar Khapur. Elle décroche le Bafta et le Golden globe ainsi qu’une nomination à l’Oscar pour un rôle qu’elle reprend dans sa suite Elizabeth : l’âge d’or en 2007. Pour une actrice australienne ayant débuté sur les planches au début des années 90, le démarrage est plus que prometteur.
Deux ans plus tard, en 2000, Intuitions de Sam Raimi plonge Cate Blanchett dans un rôle de veuve élevant ses trois enfants et vivant de ses dons de divination. Le drame se mêle ainsi au fantastique et au polar dans un récit prenant où l’actrice se montre tour à tour timide et fragile, puis forte et déterminée, tenant la dragée haute à un casting trois étoiles.
En 2001, 2002 et 2003, le fantastique lui permet de devenir Galadriel dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson (puis dans Le Hobbit). Un rôle secondaire qui n’en démontre pas moins le talent de l’actrice pour passer d’une émotion à une autre, tour à tour, belle et envoûtante puis terrifiante l’instant suivant.
La consécration
Dans Aviator de Martin Scorsese (2004), elle a la lourde tâche de se glisser dans la peau d’une légende Hollywoodienne : Katherine Hepburn. Face à un DiCaprio magistral, Blanchett fait merveille dans un exercice complexe où l’exubérance d’Hepburn, cachant sa fragilité, est parfaitement rendue et démontre, une fois de plus, la capacité de Cate à incarner des rôles de plus en plus exigeants. Sa composition sera récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2005.
Dans Babel (2006) d’Alejandro González Iñárritu, elle tient le rôle de l’épouse de Brad Pitt dans un drame bien tissé mais mineur par rapport aux autres films du réalisateur Mexicain. Mais Blanchett y est comme d’habitude excellente.
Entre flops et faux pas
Les rôles bariolés ne lui faisant pas peur, bien au contraire, elle devient la méchante pour le quatrième épisode d’Indiana Jones en 2008. Le succès au box office contraste avec l’échec critique du film. Pour une fois, Blanchett y est caricaturale et surjoue dans un navet pourtant toujours signé Spielberg.
S’en suivent des participations dans des films de grands réalisateurs en petite forme qui vont se casser la figure au box office comme le trop long et mal écrit L’étrange histoire de Benjamin Button (2008) de David Fincher qui ne rembourse son budget que grâce au box office mondial.
Même déconvenue pour Robin des bois de Sir Ridley Scott en 2010 où le cinéaste anglais tente, en vain, avec Russell Crowe, d’appliquer la formule de Gladiator au célèbre voleur anglais.
Retour au sommet
Avec Woody Allen pour Blue Jasmine en 2013, Cate se glisse dans la peau d’une femme dépressive et rafle un deuxième Oscar, cette fois pour un premier rôle. A 44 ans, l’actrice prouve qu’elle peut revenir au sommet et sa carrière reprend du souffle.
Il faudra 9 ans pour qu’elle devienne à nouveau une méchante de blockbuster en 2017 dans Thor : Ragnarok. Cette fois, l’interprétation est au diapason et Blanchett méconnaissable sous les traits de la sœur cachée du Dieu mythique de l’écurie Marvel. Le succès public et la critique lavent la tache laissée par le très mauvais Indiana Jones 4.
Aujourd’hui Cate Blanchett est l’une des rares actrices Hollywoodienne a avoir une carrière de plus de vingt ans (une actrice a généralement entre 10 et 15 ans d’existence au top) et, surtout, une des seules à réussir le mélange des genres entre films d’auteur et blockbusters et à avoir pu travailler avec les plus grands noms du septième art.
Fimographie Sélective :
1998 Elizabeth de Shekhar Kapur
1999 Le talentueux Mr Ripley de Anthony Minghella
2000 Intuitions de Sam Raimi
2001 Le seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau de Peter Jackson
2002 Le seigneur des anneaux : les deux tours de Peter Jackson
2003 Coffee and cigarettes de Jim Jarmush
2003 Le seigneur des anneaux : le retour du roi de Peter Jackson
2004 La vie aquatique de Wes Anderson
2004 Aviator de Martin Scorsese
2006 Babel d’Alejandro Inarittu
2006 The good german de Steven Soderbergh
2007 Elizabeth : l’âge d’or de Shekhar Kapur
2008 Indiana Jones et le crâne de cristal de Steven Spielberg
2009 L’étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher
2010 Robin des bois de Ridley Scott
2012 Le Hobbit de Peter Jackson
2013 Blue Jasmine de Woody Allen
2015 Knight of cups de Terrence Malick
2017 Thor : Ragnarok de Taika Waititi