The Barber, l’Homme Qui n’Était Pas Comme Les Autres
M.Thornton, le coiffeur atypique de l’institut Coen
Ce film noir des frères Coen a réellement sa place parmi les meilleurs films des années 2000. La capacité de surprendre constamment le spectateur rend cette œuvre véritablement captivante et agréable à suivre. On distingue également un choix très habile de la part des réalisateurs, l’utilisation du noir et blanc absolument parfaite, comme pour rendre ce film encore un peu plus classique dans l’histoire du cinéma.
Cependant, l’introduction ne laisse pas pressentir une telle capacité à nous absorber dans cette histoire, on s’attend à un film américain ordinaire avec un dénouement classique. Et c’est notamment grâce à cette introduction qui, à première vue paraît anodine, que l’on finit par être stupéfait par la suite des événements toujours plus incohérents par rapport à la situation initiale de notre fameux coiffeur.
L’intrigue est la réelle qualité de cette œuvre pleine d’intensité, elle prend de plus en plus de dimension au fur et à mesure de l’évolution du film. Mais, si on l’on est autant captivé par le déroulement de la situation, c’est surtout grâce à la prestation grandiose de M. Thornton. Un acteur qui rentre à la perfection dans la peau du personnage. Celui-ci nous fascine, nous émeut et finit même par nous terroriser devant son flegme à toute épreuve.
Nous pourrions également qualifier cette œuvre comme étant « froidement drôle » (le moment du vaisseau spatial). Bien souvent dans ce long métrage l’hypocrisie humaine est parfaitement retranscrite. Des scènes du quotidien, où tout le monde peut facilement s’identifier, qui en font également un film que l’on pourrait qualifier d’humaniste. Où l’innocence naturelle est assujettie à des controverses inespérées.
Enfin, si nous devions trouver d’éventuels défauts à cette œuvre dans son registre on pourrait dire que, la surenchère du drame où des choses impensables viennent s’accumuler, finit par créer l’effet inverse chez le spectateur. Le choix de l’épouse de notre coiffeur également, est sans doute beaucoup moins habile, une prestation beaucoup moins convaincante que celle de notre acteur principal. De plus, le fait que notre coiffeur finisse par « chérir » une « enfant » est également un peu téléphoné. Les circonstances et la scène de l’accident sont aussi un peu grotesques.
Pour conclure, on pourrait dire que ce film est indéniablement un film à ne pas manquer, c’est vraiment une œuvre susceptible de toucher tout type de public. C’est une œuvre humaine, parfaitement orchestrée par des frères Coen vraiment inspirés.
Synopsis : Durant l’été 1949, dans une petite ville du nord de la Californie, Ed Crane soupçonne sa femme Doris de le tromper avec son patron. Un jour, il fait la rencontre d’un voyageur de commerce qui lui propose de faire fortune. Pour cela, Ed devra s’exercer au chantage et aux pratiques les plus illicites.
The Barber : l’homme qui n’était pas là – Bande annonce
The Barber : Fiche Technique
Titre original: The Man Who Wasn’t There
Réalisation: Joel Coen
Scénario: Joel & Ethan Coen
Distribution: Billy Bob Thornton, Frances McDormand, James Gandolfini, Scarlett Johansson & Richard Jenkins
Directeur de la photographie: Roger Deakins
Décors: Dennis Gassner
Montage: Tricia Cooke, Joel & Ethan Coen
Musique: Carter Burwell
Société de distribution: Focus Features
Budget: 20 millions de dollars
Pays: U.S.A. & Royaume-Uni
Durée: 116′
Auteur : Adrien Lavrat