Synopsis : Nick Wild, ex-marine addict au jeu, se reconvertit dans la protection rapprochée de clients lucratifs. Il compte ainsi quitter Las Vegas pour mener une vie meilleure. Lorsque son ancienne compagne, Holly, est retrouvée battue et laissée pour morte, Nick accepte de l’aider à se venger. Il va rapidement découvrir que le coupable n’est autre que Danny DeMarco, membre d’une puissante famille du milieu.
Certains acteurs ou réalisateurs sont connus pour être des constantes, avec quelques rares exceptions, sur lesquels peuvent compter le spectateur pour connaître à l’avance les qualités ou non d’un film. Par exemple, on sait à quoi s’attendre lorsque le nom de Martin Scorsese figure à l’affiche. À l’opposé du spectre, celui d’Uwe Boll suffit à inspirer des frissons de dégoûts aux cinéphiles avertis. D’autres, en revanche, sont des mystères, jouant au grand huit avec la qualité comme s’ils cherchaient à déstabiliser leur audience. Nicolas Cage en est un exemple frappant, capable du meilleur comme du pire. Jason Statham fait également partie de cette catégorie.
Loser Loser, Chicken Dinner
L’acteur britannique avait ainsi parfaitement commencé sa carrière, sous la direction de Guy Ritchie, avant de devenir une référence du cinéma d’action, certes rarement cérébral mais souvent jouissif et efficace. Et puis, ces dernières années, il a eu de plus en plus tendance à s’égarer dans des séries B de mauvaise qualité, dans lesquelles son talent pour la baston et son humour typiquement british ont été très mal exploités. Chaque séance dans lequel il se retrouve en tête d’affiche devient donc une forme de roulette russe. Va-t-on retrouver le grand Statham, celui de Braquage à l’Anglaise ou de Hyper Tension, ou celui qui s’affichait aux côtés de Jennifer Lopez dans Parker ?
Coupons court à tout suspens : Joker est sans aucun doute le pire film de Jason Statham, et probablement le pire film de ce début d’année 2015. Tout y et raté : le scénario est mal écrit et mal fichu, la réalisation est molle, le montage bâclé et Jason lui-même ne semble pas y croire une seconde, jouant sans conviction ce énième personnage de gros dur rangé des camions qui replonge pour une nouvelle mission. Ce film est une telle insulte au spectateur qu’à côté Lucy passe pour un chef d’oeuvre de finesse et d’intelligence.
90 minutes de purge
C’est bien simple, il n’y a rien à sauver, hormis peut-être l’apparition éclair de Stanley Tucci, excellent dans un rôle ultra stéréotypé dans lequel il s’amuse malgré tout. Personnages caricaturaux, bâclés et mal écrits, absence d’enjeux, rythme lent, certaines séquences sont presque douloureuses tant elles passent mal. Et dire que Brian DePalma a failli adapter ce scénario indigent… Si au moins les rares scènes d’action relevaient le niveau, mais elles ne font que l’enfoncer encore plus tant elles sont ridicules et mal filmées, avec cet abus de ralenti qui brûle la rétine.
Le Flop 10 de 2014 est à peine sorti que déjà, les concurrents pour 2015 sont là. Joker n’a qu’un seul intérêt en ce début d’année : servir de mètre-étalon à côté duquel devront se mesurer tous les navets de l’année…
Joker – Fiche Technique
Américain – 2015
Action, Thriller
Réalisateur : Simon West
Scénariste : William Goldman, d’après l’oeuvre de William Goldman
Distribution : Jason Statham (Nick Wild), Dominik Garcia-Lorido (Holly), Michael Angarano (Cyrus Kinnick), Milo Ventimiglia (Danny DeMarco), Stanley Tucci (Baby)
Producteur : Steve Chasman
Directeur de la photographie : Shelly Johnson
Compositeur : Dario Marianelli
Monteur : Padraic McKinley
Production : Cinema Seven Productions Ltd, Current Entertainment, Quad Films
Distributeur : La Belle Company
Auteur : Mikael Yung