Sabotage de David Hayer : Critique du film

Sabotage s’adresse directement aux nostalgiques des années 80, ces années où Stallone et Schwarzenegger se tiraient la bourre à grands renforts de pectoraux aux amphétamines et de coups de fusils à pompe.

I’ll be back !

Le parfum des eighties

Des films assez bas de plafond mais, jouissifs dans leur bêtise simpliste, quand les seuls moments de réflexion revenaient à se demander si le héros allait mettre ou non la langue en embrassant la blonde à forte poitrine de service. Bref, une période d’insouciance et de films d’action tous plus bêtes (mais si bons) et abusés les uns que les autres, Stallone enchaînant les Rambo, Schwarzy les Terminator et Van Damme (ne l’oublions pas…), les navets…

Les gros bras de Schwarzy

L’avantage de Sabotage, outre le fait que Schwarzy vieillit plutôt pas mal, c’est qu’en quelques répliques on est au parfum, c’est le cas de le dire. Une des toutes premières (qui deviendra culte c’est sûr) est à écouter dans un véhicule blindé, quand l’un des « héros » demande qui a pété. S’étalent sous vos yeux des gros muscles, des grosses armes, des gros tatouages et des gros bourrins. On ne voit à peu près que ça d’ailleurs, des armes, des tripes et des paires de seins de qualité tout à fait honorable. Autant dire qu’on n’est pas vraiment en présence de Sissi Impératrice, ici c’est un film de mâles, pour les mâles et qui fait mal. Le résultat est plutôt agréable d’ailleurs, sans être un chef-d’œuvre, Sabotage est plutôt décomplexé et revendique l’héritage d’une époque glorieuse de l’action movie. Schwarzy n’est plus gouverneur et c’est tant mieux, il peut du coup refaire la course avec Stallone et ses Expandables.

Les petits bras du scénario

Dans le respect des traditions, le scénario est presque invisible et comporte à peu près autant de lignes qu’il n’y a de neurones dans le crâne de celui qui en est l’auteur…si auteur il y a.  Tout est fait pour ménager l’adolescent pré-pubère trop occupé a faire travailler sa tête en cours de physique/chimie. On a donc un cartel qui torture, une bande de flics des stups qui arnaque le cartel et qui se retrouve prise pour cible, jusqu’à la révélation finale qui parait un tantinet tirée par la racine des cheveux. C’est à peu près tout et, sauf si le scénariste a couché sur le papier les : bangs ! pan ! et autres boum !, il n’a pas dû écrire plus de mots que n’en comporte ce texte.

Les bras minuscules d’Ayer

La réalisation n’a rien d’extraordinaire, on est loin des génies du genre que sont McTiernan ou Tony Scott, mais l’essentiel est là : ça défouraille dans tous les sens, on a notre dose d’hémoglobine et de héros badasses plus sûrs d’eux qu’un représentant en encyclopédies dans une cité ouvrière du Nord. David Ayer fait le job sans inspiration, mais en connaisseur qui récite sa leçon avec conviction. Ce qui lui manque sincèrement, c’est une sacrée bonne dose de culot, quitte à se casser la gueule quand il tente quelque chose. Par contre, il aurait dû faire un effort sur la bande originale, pas assez présente dans les moments de « gloire » et franchement passe-partout quand on l’entend. Pourtant, la musique dans ce genre de film, apporte beaucoup au panache que peuvent avoir les scènes d’action pure.

Mais pas de bras pour Schwarzy l’acteur

Quant à Schwarzy, qu’on nomme désormais « Schwarz Le Vieux », il démontre encore une fois son absence absolue de talent d’acteur lorsqu’il s’essaie à la composition. Il fait très bien le regard d’acier qui glacerait le cœur d’une Clara Morgane en période d’accouplement. Par moments, il fait même terriblement penser à Eastwood comme on le voit dans la trilogie du dollar. Mais dès qu’il sort de ce personnage, son jeu devient maladroit, forcé et terriblement surjoué. Le reste du casting, sans être forcément au top, est tout de même un léger ton au-dessus, rappelant que si Schwarzy a un jour fait du cinéma, c’est avant tout pour son physique. Stallone lui, a eu Copland pour démontrer qu’il pouvait réellement être rangé dans la catégorie « acteurs », Schwarzy attend toujours…

Un film très con mais bon

Sabotage ne ravira peut-être que les nostalgiques et les ados attardés, de ceux qui se contentent de sang et de chair fraîche pour passer une excellente soirée. Sabotage est un film violent et régressif qui insiste lourdement sur le côté gore des meurtres qu’il met en scène, probablement par exorcisme. La recette est simple : trouvez-vous une bande de potes, un gros pack de bières et n’oubliez pas la cartouche de cigarettes, n’oubliez non plus pas les pizzas et les pieds posés sur la table su salon. Vous êtes dans les années 80, Jeanne Mas a les cheveux droits sur la tête et Schwarzy des bras gros comme ses cuisses. Vous êtes dans les années 80 : savourez Sabotage

Synopsis : Pour cette force d’élite de la DEA, il s’agit officiellement de prendre d’assaut le repaire d’un important cartel mais en réalité, l’opération se révèle être un véritable braquage. Après s’être emparés de 10 millions de dollars en liquide, les agents complices pensent leur secret bien gardé… jusqu’à ce que quelqu’un se mette à les assassiner les uns après les autres, froidement, méthodiquement. Alors que les meurtres se multiplient, chaque membre de l’équipe devient un suspect. Chacun sait tuer, et chacun a un excellent mobile…

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 

Fiche technique – Sabotage

USA – 2014
Réalisation: David Ayer
Scénario: David Ayer, Skip Woods
Interprétation: Arnold Schwarzenegger (John « Breacher » Wharton), Sam Worthington (Monster), Olivia Williams (Détective Caroline Brentwood), Terrence Howard (Sugar), Joe Manganiello (Grinder), Mireille Enos (Lizzy), Harold Perrineau (Jackson), Josh Holloway (Neck), Max Martini (Pyro)…
Distributeur: Metropolitan FilmExport
Date de sortie: 7 mai 2014
Durée: 1h49
Genre: Action, Thriller
Image: Bruce McCleery
Décor: Jennifer M. Gentile
Costume: Mary Claire Hannan
Montage: Dody Dorn
Musique: David Sardy
Producteur: David Ayer, Bill Block, Paul Hanson, Palak Patel, Ethan Smith
Production: Crave Films, Open Road Films, QED International, Miller Roth Films

Auteur de la critique : Freddy M.