Leones de Jazmín López : Critique du film

Leones de Jazmín López : une cinéaste sous influences cinématographiques

Leones de la jeune réalisatrice argentine Jazmín López suit les pérégrinations de cinq jeunes adultes perdus désorientés, s’enfonçant par un bel après-midi, dans une forêt au décor époustouflant.

Ce film argentin s’inscrit dans une expérimentation à la Gus Van Sant avec ses économies de plans et ses rythmes lents. Leones est un film sous influences on remarquera la partie de volley sans balle rappelant Blow-Up de Michelangelo Antonioni en passant par Virgin Suicides et Elephant. 

Pour en apprécier la beauté, mieux vaut rentrer dans ce film loin de tout discours social, car en termes d’action il ne se passe pas grand-chose et les traits des personnages restent flous. On part d’une vague histoire d’accident de voitures aux conséquences surnaturelles.

Leones est une métaphore sur le passage vers l’âge adulte, cette longue marche dans une forêt enchantée est un prétexte pour mettre en scène la souffrance que présente le passage à l’âge adulte, cet entre-deux mondes où l’enfance est mise à mort.

Ranger dans la catégorie fantastique ce film fait penser plutôt aux nouvelles des écrivains argentins Borges ou de Cortazar, sous entendant l’existence d’un autre monde derrière la réalité apparente.

Ce film ressemble à un exercice de style, des têtes vues de dos traversant une forêt enchantée, des plans sur des paysages sublimes, une caméra qui passe d’un personnage à l’autre sans s’y attarder, filmant indifféremment personnages et décor sur le même niveau.

Toutefois, ce film n’a pas de scenario, pas d’intrigues, les personnages sont insipides, c’est monotone trop lent, soporifique…

Certes, certaines séquences sont très belles, comme la prise sur ce sublime champ de fleurs, mais ça reste un film ennuyeux, un pseudo thriller onirique trop contemplatif. C’est une errance, un tableau bucolique à voir si on aime les voyages intérieurs.

Ce périple vers le monde des grands se termine sur une musique du groupe Sonic Youth, Do you believe in rapture, un morceau mélangeant douceur et âpreté à l’image de la métaphore développée dans le film Leones avec une petite note d’espoir que l’on retrouve dans ce refrain.

Do you believe in his sweet sensation
Est ce que tu crois en cette douce sensation
Do you believe in second chance
Est ce que tu crois en une seconde chance
Do you believe in rapture babe
Crois tu au ravissement, ma chérie

Synopsis : Un groupe de 5 jeunes perdus en forêt, à la recherche d’une maison de campagne qu’ils ne trouvent pas. Entre jeux de mots et séduction, ils s’amusent à franchir les frontières de l’âge adulte. Mais au fur et à mesure de leur avancée, surgissent les indices d’une terrible vérité.

Fiche technique

Un film de Jazmin Lopez
Genre(s) : Fiction – Durée : 1 h 22 min
Sortie en France : 07/08/2013
Année de production : 2012