Poétique, complétement fou, surréaliste, La Danza de la Realidad d’Alejandro Jodorowsky, est une œuvre surprenante, pleine d’audace et de magie.
Après 20 ans d’absence cinématographique, le poète cinéaste chilien Alejandro Jodorowsky, underground et psychédélique revient avec La Danza de la Realidad, un long métrage audacieux, kitsch, une autobiographie fantasmée à l’ambiance fellinienne où il explore la psychogénéalogie des Jodorowsky.
Alejandro Jodorowsky est un scénariste de bande dessinée, romancier, tarologue comptant parmi ses inconditionnels David Lynch et Nicolas Winding Refn (Only God Forgives) Ses films sont poétiques, singuliers, mystiques, surréalistes et l’image sert de métaphores à des thèmes comme la question sociale, l’engagement politique, la violence, le sexe, la mort ou encore la spiritualité. Un cinéma underground certes dérangeant mais surtout magiquement réaliste comptant des œuvres cultes comme d’El Topo (1970) Montagne sacrée (1973) Santa Sangre (1989).
(Jodo) est un film personnel, le cinéaste-shaman-tarologue évoque son enfance durant les années 1930-40 dans sa ville Tocopilla. Ce film familial, où son propre fils Brontis Jodorowsky joue le rôle du père est tourné d’ailleurs dans cette ville avec un petit budget.La danza de la realidad est un trip poétique coloré, une fable politique à la Pablo Neruda où l’image est utilisée comme une métaphore pour parler du fascisme, de son regard sur le Chili, d’une enfance dans un milieu où ses origines juives sont perçues comme un travers, avec un père autoritaire tendance stalinienne niant toute spiritualité, prônant une discipline de fer, et une mère douce s’exprimant par des chants lyriques.
Le film peut dérouter par son aspect burlesque, surréaliste, fantasmagorique, un conte avec des scènes où l’on voit des hommes asexués, des éclopés, des travestis, des nains, des saints, un homme qui devient le drapeau chilien… Cette succession de séquences peut paraître comme un grand cirque mais chacune d’elle raconte une histoire, un souhait comme quand la mère chante de l’opéra, il lui fait réaliser son rêve.
Derrière l’aspect comique, excentrique, il s’agit de voir dans cet univers ésotérique, une thérapie poétique exorcisant les démons familiaux à travers des images fortes et symboliques. Lorsque le père est torturé par des agents de la CIA, il s’agit là d’un parcours vers la rédemption.
La Danza de la realidad est une œuvre mystique d’une grande richesse. Cet univers onirique crée par Alejandro Jodorowsky nous emporte dans une danse enivrante, où jeter un caillou dans la mer tue des milliers de poissons, où des sardines descendent du ciel, où un clochard céleste est assis sur un ponton…
– Meurs et deviens –
A travers cette psychomagie se déroule une quête initiatique entre un père et un fils finalisée par une réconciliation et un nouveau départ. Il est inutile d’être un spécialiste de la filmographie de Jodorwsky, La danza de la Realidad est un trip baroque de l’âme guérissant de ses poisons à travers l’imagination, l’art…
Synopsis : « M’étant séparé de mon moi illusoire, j’ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie. » Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d’Alexandro Jodorowsky : restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie. Le cinéaste d’origine chilienne se livre dans une autobiographie imaginaire. Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, Jodorowsky est confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.
Fiche Technique – La danza de la Realidad
Réalisateur : Alejandro Jodorowsky
Acteurs : Brontis Jodorowsky, Axel Jodorowsky, Adan Jodorowsky, Pamela Flores, Alejandro Jodorowsky, Jeremias Herskovits, Cristobal Jodorowsky
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Images : Jean-Marie Dreujou
Montage : Maryline Montieux
Musique : Adan Jodorowsky, Jonathan Handelsman
Son : Claudio Vargas
Décors : Alejandro Jodorowsky, Alisarine Ducolomb
Costumes : Pascale Montandon-Jodorowsky
Effets visuels : Ekkarat Rodthong
Production : Caméra One (France), Le Soleil Films (Chili)
Producteurs : Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux
Producteurs exécutifs : Moisés Cosío, Xavier Guerrero Yamamoto
Distributeur français : Pathé Distribution
Vente internationale : Pathé International