Illustrée par un cliché des pétillantes sœurs Dorléac, jumelles vedettes des Demoiselles de Rochefort (1967), la 28ème édition du festival Les Œillades, dédiée à « la musique au cinéma », se déroulera du 19 au 24 novembre. Au programme : 30 avant-premières prestigieuses réparties dans les trois cinémas albigeois partenaires Arcé, Lapérouse et Cordeliers, dont 11 longs-métrages en compétition pour le Prix du Public, 15 séances « Reprises » pour redécouvrir les œuvres qui ont marqué l’année 2024, mais aussi la traditionnelle compétition de courts-métrages et un focus sur le réalisateur Jacques Demy, mettant à l’honneur le genre de la comédie musicale. Un ciné-concert Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais (2019), en présence de l’auteur-compositeur toulousain Michel Cloup, clôturera en beauté le festival.
Le festival « Les Œillades » célèbre la musique au cinéma
Pour sa 28e édition, le festival du film d’Albi jouit d’une programmation riche et éclectique, à la fois exigeante et accessible. Comme chaque année, Monique et Claude Martin, entourés des bénévoles de l’association Ciné Forum, offrent bien plus que des projections mais aussi des rencontres avec des invités prestigieux, des avant-premières en présence des équipes des films, des séances dédiées au jeune public et des débats passionnants qui rythment cette célébration du cinéma francophone.
À l’honneur cette année : la musique sous toutes ses formes, populaire, savante, traditionnelle ou contemporaine, qui, lorsqu’elle rencontre le septième art, adoucit les mœurs et invite à une méditation sur l’être humain. En effet, la solidarité, l’engagement et la résilience sont autant d’enjeux et de notes qui composent notre partition culturelle collective. Le festival met donc en lumière des œuvres mêlant l’art à l’histoire, évoquant les constats, les espoirs et les combats dans une société, parfois en crise, mais toujours en mouvement.
En ouverture du festival, le réalisateur Jacques Otmezguine et ses actrices Laurence Côte et Léa Lagrange, viendront présenter Le Choix du pianiste, drame historique mettant en scène Oscar Lesage dans le rôle de François Touraine, un jeune prodige parti jouer en Allemagne pour sauver Rachel, la femme qu’il aime.
Les films en compétition
Les Œillades offrent un large panorama des films francophones qui seront à l’affiche début 2025. Cette année, trente longs-métrages ont été sélectionnés ; onze d’entre eux concourent pour le prix du public.
Parmi les films en compétition, figurent deux premiers longs parmi lesquels : Vingt Dieux réalisé par Louise Courvoisier, récit initiatique centré sur les rêves et les désillusions de la jeunesse rurale, qui, tourné dans le Jura avec des comédiens non-professionnels, a récemment reçu le prix Jean Vigo, et la comédie romantique Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani.
Le public albigeois découvrira En Fanfare, feel-good movie réalisé par Emmanuel Courcol et porté par le duo Lavernhe-Lottin mettant à l’honneur la pratique musicale en amateur ; Mikado de Baya Kasmi, avec dans les rôles principaux, Félix Moati, Vimala Pons et Ramzy Bedia, mais également À Bicyclette !, émouvant road-trip à vélo de deux amis sur les traces du fils décédé du réalisateur Mathias Mlekuz.
Cette année encore, le festival fait la part belle au potentiel du cinéma belge (Le Dossier Maldoror de Fabrice Du Welz, suffocante plongée dans une histoire de disparition inspirée par l’affaire Dutroux), québécois (Hôtel Silence, voyage d’un homme rongé par le mal de vivre mis en scène par Léa Pool), et suisse (le déni de maternité dans Les Paradis de Diane de Carmen Jaquier) mais aussi la beauté des paysages francophones (comme celle du littoral corse dans Le Mohican, western contemporain réalisé par Frédéric Farrucci).
Consacré au parcours du père de la littérature ivoirienne, le documentaire Bernard B. Dadié, un homme de liberté viendra clôturer la compétition.
Autres avant-premières attendues sur le thème de la musique, la comédie musicale Dans la cuisine des Nguyen de Stéphane Ly-Cuong, Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch avec l’incandescente Nisrin Erradi dans le rôle-titre, La Pie voleuse de Robert Guédiguian réunissant Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin, ainsi que les documentaires Se souvenir des tournesols de Sandrine Mercier et Habibi, chanson pour mes ami.e.s de Florent Gouëlou.
Les festivaliers pourront également découvrir Olympe, une femme dans la révolution, biopic d’Olympe de Gouges interprété et mis en scène par Julie Gayet, mais aussi Jouer avec le feu de Delphine et Muriel Coulin, adaptation du roman « Ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin avec Vincent Lindon, Benjamin Voisin et Stefan Crepon, Pauline grandeur nature, portrait d’une mère célibataire réalisé par Nadège de Benoit-Luthy ou encore L’Attachement de Carine Tardieu avec Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmaï et Raphaël Quenard.
Les projections seront suivies de débats en compagnie des réalisateurs, acteurs et producteurs. Le festival invite notamment les compositeurs Michel Petrossian et Vincent Cahay, connus pour leurs collaborations avec Robert Guédiguian et Fabrice Du Welz.
Les séances reprises
La section « reprises » donnera l’occasion de revoir ou de rattraper une sélection de fictions, documentaires et films d’animation déjà sortis en salles. Nous retrouverons notamment le drame musical Emilia Pérez réalisé par Jacques Audiard, L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, Les Fantômes de Jonathan Millet, Le Roman de Jim de Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Borgo de Stéphane Demoustier, Sur la terre comme au ciel de Nathalie Saint-Pierre, Tehachapi de JR, Dahomey de Mati Diop ou encore Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau de Gints Zilbalodis.
La compétition courts-métrages
Cette année, huit films ont été sélectionnés par l’équipe des Œillades et deux prix seront attribués à l’issue de la séance :
Gros plan sur Jacques Demy, l’enchanteur
Pour cette édition 2024, les projecteurs se tournent vers le regard poétique du cinéaste Jacques Demy et de ses comédies chantées aux couleurs pastel qui, grâce aux partitions inoubliables de Michel Legrand, ont traversé les âges et les époques. Entre la vie et le rêve, la réalité et le conte, la musique de la langue et la danse des corps, la nostalgie pluvieuse de Cherbourg et la magie ensoleillée de Rochefort, les Œillades lui rendent hommage lors d’une séance patrimoine. L’occasion de se pencher sur le documentaire Jacques Demy, le rose et le noir signé Florence Platarets et Frédéric Bonnaud, déjà présenté à Cannes et consacré à son éclatante mais trop brève filmographie.
Les projets avec les scolaires
Depuis 2012, le festival mène des actions diverses envers les élèves des écoles primaires, collèges et lycées du Tarn. Les jeunes des établissements Jean Jaurès d’Albi et Saut de Sabo de Saint-Juéry sonoriseront en direct des courts-métrages muets. Les élèves des collèges Balzac d’Albi et Alain Fournier d’Alban travailleront sur Vingt Dieux au sein du projet « Un Film, Un Auteur ». Les lycéens en spécialité Musique du Lapérouse d’Albi et Saint-Sernin de Toulouse, créeront quant à eux la bande-son d’un court-métrage. Le compositeur Olivier Cussac (Les As de la Jungle) animera une Masterclass dans la salle Athanor.
Encadré par Alice Vincens, professeure d’esthétique du cinéma, un stage d’analyse filmique autour de la série Irma Vep (2022) d’Olivier Assayas sera proposé aux lycéens en option cinéma et audiovisuel de la région.
Cette année encore, les étudiants de L3 Lettres Modernes de l’INU Champollion effectueront un suivi journalistique du festival avec la rédaction du quotidien « L’Œilleton ».
« Les Œillades » du 19 au 24 novembre dans les trois cinémas albigeois : salle Arcé, Les Cordeliers et Lapérouse. Le programme complet est à retrouver ici.