2016, une année riche en nouveautés, voici le compte rendu de notre top des meilleurs séries TV Westworld, This is us, The Night Of, The Young Pope, Stranger Things et plein d’autres encore.
Après 366 jours marqués par un début assez macabre (morts de célébrités en chaîne) ou des événements tout aussi troublants qui ont affectés l’actualité internationale tels que Trump, Orlando, Alep, les Panama Paper, le Brexit, maintenant George Michael et Carrie Fisher… etc , il nous faut faire le point sur une autre actualité que nous pouvons et devons couvrir : ce qui a marqué l’année séries 2016. La rédaction s’est penchée sur 5 meilleures nouveautés qui méritent le projecteur. L’ordre est aléatoire et ne représente aucunement un top hiérarchisant. Les votes ont concerné 28 nouveautés principalement américaines et européennes.
Bilan séries 2016 selon la rédaction
Actuellement 10 épisodes sur 18 ont été diffusés, elle reprendra le 10 janvier. Créée par Dan Fogelman (scénariste de Crazy Stupid Love et Raiponse), elle marque le retour de Milo Ventimiglia (Heroes, Gotham, Chosen) et Justin Hartley (Gilmore Girls, Revenge, Mistresses) et déroule sur deux temporalités, trois générations d’une famille de triplés… Plus grand succès NBC depuis des décennies, This is us est une comédie dramatique de 45 minutes.
Antoine Mournès : « Une ode sensible à la vie, des contradictions existentielles qui nous sont à chacun propre, la métaphore de l’ambition dans un des meilleurs shows jamais réalisés »
Maxime Kasparian : « Une nouveauté NBC drama-familiale sans le côté dramatisation à tout va célèbre dans ce genre de network. Simple, sincère, riche en émotion. Il peut ne rien se passer de trépident, et pourtant on apprécie ces relations, ces valeurs et convictions (certes très américaines parfois dans le cliché) mais qui fait très vite chaud au cœur et nous oblige à continuer »
Louis Verdoux : « Une fable émouvante, sensible et humaniste remarquable. Jamais cliché ni larmoyante. Une grande œuvre »
Pascal J-h C Topige : « Une série d’extrême qualité, du propos tenu au dialogue/monologue/déroulé. Un jeu d’acteur à cru pour un casting à point et une réalisation rarement excessif et omniprésente, mais souvent valorisant le scénario. La série brille par sa simplicité, son authenticité, l’audace et le courage d’évoluer sur une Network à l’heure du grand élitisme apporté par les plateformes de streaming et les papis du câble! Bravo! »
Perrine Mallard : « Une série “feel good” qu’on a pu déguster entre les fêtes de famille, humaine et optimiste, This Is Us fait chaud au cœur et émeut. Si honnête et simple qu’on lui pardonne ses quelques manques de subtilité. »
Le projet HBO, qui selon la rumeur a comme ambition de contrer l’arrêt de Game of Thrones prévu pour 2018 et une saison 8, est connu depuis plus d’un an, ce qui nous a tous permis de nous replonger dans Mondwest, le film original de Crichton. J.J. Abrams à la production, Jonathan Nolan (petit frère prodige de Christopher) et son épouse scénariste Lisa Joy aux commandes pour une pléiade d’acteurs confirmés : Anthony Hopkins, Sidse Babett Knudsen, Ed Harris, Thandie Newton, Evan Rachel Wood… Lorsque le scénario de Jurassic Park côtoie l’anticipation, la science-fiction et le western. On obtient un succès assuré…
Antoine Mournès : « Bien que trop discursif, cette adaptation a su déployer une énergie monstre en créant l’addiction… »
Grégoire Lemaitre : « HBO frappe (très) fort avec cette première saison, où l’on assiste fasciné à la naissance d’une conscience décortiquée. »
Clément Fauré : « Portée par des acteurs exceptionnels, mais sans être totalement novatrice la série ouvre tout de même de superbes perspectives dans l’anticipation »
William Ducrois : « Une série ambitieuse, à l’esthétisme soigné, à la thématique riche et captivante. Une première partie d’exposition un peu longue mais une seconde partie riche en révélations. »
Louis Verdoux : « Un scénario plutôt intéressante notamment dans son uchronie plutôt bien traitée. L’esthétique est très soignée, que ça soit dans les décors, la photographie et les effets visuels. Malgré tout, comme toutes productions HBO, elle souffre d’un rythme bâtard, parfois longuet et effréné. »
Jimmy Martin : « La série la plus ambitieuse vue depuis Lost. Une direction artistique au top qui égale d’ores et déjà la super machine Game of Thrones. »
Perrine Mallard : « Bien que pas révolutionnaire dans son sujet, la série intrigue et les acteurs, notamment la captivante Thandie Newton, sont remarquables mais Westworld déçoit par un rythme inégal et des twists scénaristiques parfois grossiers et superflus. »
Vincent Baudart : « Après un début qui augurait le meilleur, la séries s’enlise dans des développement superflus, du spectaculaire outrancier et une intelligence de façade. Jonathan Nolan à son meilleur, avec tout les avantages et les inconvénients que cela implique. »
Maxime Thiss : Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un Nolan, Westworld est une série qui se croit plus intelligente qu’elle n’est et qui marquera les esprits que par sa deuxième partie de saison où les twists s’enchaînent en mode roue libre. A côté de ça, on se demande où est passé le budget tellement la direction artistique est pauvre.
L’événement sériel de l’été était cette mini-série HBO de 8 épisodes entre 57 et 96 minutes. Le rappeur et acteur Riz Ahmed n’en est pas à son premier passage à l’écran, mais il est évident que son rôle de l’étudiant « naïf » Nasir Khan l’a révélé au grand public. Débutant comme un rapide road movie urbain et nocturne, le show nous propose une mécanique subtile sur le système judiciaire américain.
Julien Dugois : « Grâce à son écriture soignée qui assure un réalisme et une portée sociologique fascinantes, The Night Of s’impose comme la meilleure série judiciaire de ces dernières années »
Marush Ka : « Comment la machine judiciaire et ses rouages implacables font basculer le destin d’un homme. Bluffant et génial »
Kévin List : « Manque parfois de finesse, mais les différentes strates de l’administration judiciaire et du processus d’enquête policière rend cette série fascinante, aidée par un style visuel froid et anxiogène qui donne matière à réflexion. Excellente performance des acteurs, Riz Ahmed et John Turturro en tête. »
Maxime Thiss : « La plus belle réussite de HBO de l’année. Une mini-série judiciaire rudement efficace desservi par un casting impeccable. »
Sara Art : « Porté par un casting incroyablement talentueux, TNO radiographie les lents engrenages d’un système judiciaire à la dérive. Cette mini-série en mode “true crime” ne fait pas que vous inviter dans une cellule de prison elle en verrouille aussi la porte. »
En compétition au festival de Cannes depuis son 2ème long-métrage, Paolo Sorrentino a obtenu une notoriété internationale depuis son oscar du meilleur film étranger avec La grande bellezza en 2011. Après David Lynch, Hitchcock, Barry Levinson, Altman, Tarantino, Cameron, Soderberg… Sorrentino se lance à la conquête du petit écran avec cette série franco-italo-espagnole qui a divisé la rédaction. Judd Law incarne un nouveau Pape dans une peinture noire de la religion, aux côtés de Cécile de France, Diane Keaton, James Cromwell et Ludivine Sagnier.
Antoine Mournès : « Apathique, lent et grossier, c’est un comble de devoir survivre à 4 épisodes avant d’apprécier le potentiel qui reste encore à défendre »
Marush Ka : « La perle de cette fin d’année. Parfait en tous points (esthétique, dialogues, interprétation, ton). Dommage que les derniers épisodes s’égarent »
Julien Dugois : « Aucune portée théologique ni morale, juste l’histoire d’un connard habillé en blanc. Quel intérêt ? »
Sara Art : « Une série somptueuse, décalée et déroutante avec au centre ce « Jeune Pape » complètement hallucinant, machiavélique et rock n’roll. Décrit par Sorrentino comme un personnage «rusé et naïf, à l’ancienne et pourtant très moderne, à la fois doutant et résolu, ironique, pédant, blessé et impitoyable», un paradoxe intriguant à suivre dans la prochaine saison. »
Alexandre Léaud : « The Young Pope est une œuvre à part entière de Paolo Sorrentino. Il traite complètement ses thèmes (le divin, la mort) tout en faisant une série de qualité. Jude Law y est à son meilleur, épatant à chaque nouvel épisode. »
Netflix bouleverse une fois de plus le petit écran avec cette série estivale de 8 épisodes créé par les frères Duffer, jeunes scénaristes de science-fiction et films d’horreur. Après leur premier long-métrage Hidden tourné en 2012 et sorti 3 ans plus tard, M. Night Shyamalan les engage pour écrire la saison 2 de Wayward Pines. Ils s’approprient l’univers de Spielberg, Carpenter, Stephen King ou encore George Lucas avec Stranger Things qui rend hommage à la pop culture des années 80. Une deuxième saison est en préparation…
Julien Dugois : « Un splendide hommage au cinéma des années 80, mais trop limité par ce seul concept. »
Maxime Kasparian : « Un chef-d’œuvre proposé par le célèbre Netflix qui enchaîne les succès et petites pépites. Plaisir de replonger dans les références SF des années 80, à Spielberg, tout en apportant de l’originalité, de la créativité au format long-télévisuel »
Louis Verdoux : « Ou la preuve que pomper allègrement sans aucune once de créativité n’est pas gage de qualité. Jamais on n’en reparlera »
Kévin List : « Une série délicieusement référencée, parfois à outrance empêchant la série de trouver son style, autre que dans l’hommage. Ça manque de singularité mais cette dose de rétro fait un bien fou et redonne ses lettres de noblesse aux « films avec des gamins confrontés au monde adulte ». »
Clément Fauré : « Agréable retour enfantin dans les années 80 d’une esthétique très soignée »
Gabriel Mabille : « Une série pour les nostalgiques des eighties, sur l’imaginaire, le pouvoir de la suggestion et le monde de l’enfance. […] Une version un peu plus mainstream du tout aussi étonnant et très étrange It Follows de David Robert Mitchell. Les frères Duffer permettent à Netflix d’avoir enfin un argument de poids dans son catalogue avec cette création originale récente qui a marqué l’année 2016 de son empreinte. »
Perrine Mallard : « Une très bonne surprise de la part de Netflix, qui certes, manque peut être d’une personnalité propre mais qui tient la route et nous captive jusqu’a la dernière minute. Mention spéciale pour les enfants qui jouent toujours juste. »
William Ducros : « Un rythme sans temps mort, des personnages attachants, une histoire maîtrisée. Même si la série reprend les codes et l’ambiance année 80 avec des enfants héros, les tenants et aboutissements sont bien trouvés. »
Mentions Spéciales
Encore plus de séries U.S.
La première saison d’une nouvelle anthologie signée Larry Karaszewski (scénariste de Ed Wood, récompensé pour Larry Flynt en 1996, et Big Eyes) et produite par Ryan Murphy retrace relativement habilement, entre tumulte historique et réalisme poignant, les affres du procès d’O.J.Simpson, célèbre joueur de base-ball et acteur, accusé d’avoir tué son ex- femme et son amant.
Quarry
Inspirée par les romans éponymes écrits par Max Allan Collins et diffusée à la rentrée 2016 sur Cinemax et OCS en France, la série, à la manière de Rectify, conte le retour d’un soldat en 1972 à Memphis qui subit le rejet de ceux qu’il aime… Le réalisateur Greg Yaitenes a collaboré sur des séries de renom telles que Dr House, Lost, Prison Break, Heroes ou encore Bones ou Les Experts. Seul deux des douze romans de la collection ont été traduits en français : Primary Target (Un candidat de choc) et The Last Quarry (Un dernier pour la route). Tout porte à croire qu’une deuxième saison serait en route..?
En cette fin d’année, pour les fêtes, Netflix est une fois de plus au coeur de l’actualité. The OA, créée par Brit Marling (I Origin, Babylon, Another Earth) et Zal Batmanglij, mélange les genres pour faire vivre au spectateur une expérience de synesthésie sans précédent. Malgré quelques fuites et maladresses qui nous décroche du récit principal, la série suit les traces sensitives de Sense8 pour nous proposer un combat épique pour sa propre survie de l’ordre du « divin ».
Du côtés hexagonal
Les Grands
Triplement récompensé à La Rochelle au Festival de la fiction tv (deuxième plus grand événement après Monaco), cette comédie dramatique de 10×20′ OCS retrace la dernière année scolaire de 5 collégiens en classe de troisième. Drôle, incroyablement touchant et percutant, cette nouveauté française touche en plein coeur. On attend impatiemment la saison 2, dont le tournage s’est terminé en novembre dernier.
Les créateurs suédois dont on leur connait la cultisme Bron (/Tunnel/The Bridge) s’associent avec Canal + pour un thriller sophistiqué en plein été arctique. Contredire le clair obscur remet en question nos certitudes et le voyage est saisissant. Meilleur démarrage depuis Tunnel et portée par une Leila Bekthi époustouflante, cette nouveauté franco-suédoise à la frontière du fantastique, dont une saison 2 est déjà sur papier, reste à être validée par la chaîne câblée française. Si vous avez aimé Occupied, X-Files et la saga Millenium…
Au-delà des murs
La mini-série franco-belge Arte au format exceptionnel, 3×45′ est une prouesse du genre. Jamais les français n’auront réussi à nous reconstitué une atmosphère visuelle aussi pesante, entre Lovecraft et Edgar Allan Poe, depuis Maupassant, Prospère Mérimé ou Victor Hugo. Véritable puzzle psychologique, escape game et conte intemporel créé par Hervé Hadmar et Marc Herpoux…
Outre-Manche
Fleabag
2016 aura été une année propice pour Phoebe Waller-Bridge, jeune dramaturge, actrice et scénariste/réalisatrice anglaise, car depuis son apparition dans La Dame de Fer au côté de Meryl Streep en 2011 et la saison 2 de Broadchurch en 2015, elle a créé deux sitcoms d’un nouveau genre à succès : Crashing et Fleabag. La deuxième est une véritable perle d’humour noir et d’autodérision par les studios Amazon. Quelle plaisir d’ailleurs de revoir Olivia Colman en belle-mère exécrable. A voir et revoir sans modération !
The Collection
Oliver Goldstick, producteur exécutif sur Pretty Little Liar et Ravenswood (oui l’amitié avec I. Marlene King est certaine!), a réussi à réunir la BBC, Amazon et France 3 pour une série historique à l’élégance tirée entre quatre épingles. Sombrement soyeuse, malgré quelques maladresses, The Collection recontextualise les heures de gloire de la mode et du luxe sur fond de soap policier. Avec Alix Poisson (Parents Mode d’emploi, Disparue), Alexandre Brasseur, Sarah Parish, Tom Riley (Da Vinci’s Demons) et Richard Coyle (The Fall).
Brief Encounter
Adaptée d’une histoire vraie, celle de Jacqueline Gold qui est devenue riche femme d’affaire avec sa marque de produits érotiques Ann Summers, la comédie dramatique, créée par le duo féminin Oriane Messina et Fay Rusling, a des allures de soap opéra, mais n’en que le générique. Brief Encounter déploie des personnages touchants et une sensible histoire qui ne peut guère nous laisser indifférent au travers cette mère célibataire trompée, à l’ambition contredite par des mentalités trop étriquées. On retrouve la sublime Penelope Wilton (Downton Abbey, Doctor Who…) !