Les Promesses de Thomas Kruithof se présente comme "un film sur la politique et non pas un film politique". Ce sont les mots employés pendant la promotion du film par les acteurs Reda Kateb et Isabelle Huppert, tous deux impeccables dans leur rôle respectif. Soit une maire et son directeur de cabinet pris dans une spirale entre choix de carrière et humanité. A partir d'un propos classique (et plutôt vu et revu), Thomas Kruithof parvient à construire un film en tension permanente, porté par une vraie soif du verbe et un duo qu'on prend plaisir à accompagner.
Les mieux notés
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
C'est le dernier acte d'une trilogie entamée il y a dix ans. Dragons 3 questionne à nouveau l'amitié et la place de l'homme dans la nature, mais affranchit cette fois ses deux principaux protagonistes, le jeune viking Harold et sa Furie nocturne, dans une trajectoire personnelle et familiale aux mimétismes troublants. Grâce à la technologie baptisée MoonRay, un écrin visuellement bluffant, aux détails saisissants, vient porter des enjeux pluriels tels que l'amour, l'identité et la quête de sécurité.
Le dernier film de Denys Arcand, la Chute de l’empire américain, montre avec beaucoup de drôlerie sarcastique et un brin de cynisme que le dollar est plus royal que jamais...
Personne n'y croyait depuis l'annonce du projet et pourtant, Rob Letterman et son équipe ont réussi l'impossible : faire un film Pokémon qui tienne la route. Divertissement certes banal et bourré de clichés, Détective Pikachu fonctionne miraculeusement par sa nostalgie, son Pokémon principal et son rendu final.
Birds of Prey est l’image de son personnage principal, Harley Quinn. Tant sur le fond que sur la forme. Tant dans ses défauts que dans ses qualités. Un pas en avant, un pas en arrière. Margot Robbie synthétise à elle seule la ligne directrice qu’essaye d’insuffler le film : une virée roublarde, pop et colorée dans un Gotham régi par la violence des hommes.
Bruno Dumont poursuit avec France une filmographie complexe, labyrinthique. Une filmographie à taille humaine, parfois incomprise, dans laquelle il brouille sans cesse les pistes. Cette fois, c'est de nouveau avec l'image d'une actrice qu'il joue (après Juliette Binoche notamment), s'amusant à nous entraîner sur un chemin pour finalement en bifurquer totalement. Le réalisateur dit pourtant de France qu'il est un de ses films les plus "simples" (en opposition au plus ténu Jeanne, son précédent long métrage). C'est un portrait au vitriol, parfois redondant, souvent caustique, parfois émouvant, mais surtout faussement ridicule. Une satire du journalisme TV. Un portrait que Christophe était venu sublimer de sa musique et de sa voix. A voir en salles dès le 25/08/2021 après sa présentation à Cannes début juillet.
Deux ans après Roubaix, une lumière, Arnaud Desplechin revient à son cinéma de prédilection. Il renoue avec ses premiers amours mais saute surtout un grand pas en adaptant celui qu'il admire tant : Philip Roth. Il fait de Tromperie un jeu entre littérature, théâtre et cinéma où la fantasmagorie l'emporte et où la mise en scène épouse le verbe pour mieux s'en émanciper. Un jeu verbal dont on ressort déroutés, avec au centre un personnage qui est le double d'un auteur tout en étant l'adaptation d'un personnage lui-même double de son auteur. Vous suivez ? Tromperie est un titre qui prend alors tout son sens.
Le cinéaste Jorge Riquelme Serrano nous livre une synthèse sombre et alarmiste d'une société chilienne inégalitaire et malade. Algunas Bestias est un film d'une grande maîtrise technique sur la décadence des élites.
Non content d'être un roman photo d'une grande beauté sur le Grand Nord et ses paysages enneigés, Aga de Milko Lazarov est aussi une aventure humaine qui parle avec justesse d'abandon et qui voit l'extinction d'un mode vie ancestral face à une modernité grandissante.
The Highwaymen est un divertissement efficace mais peu mémorable, où le charismatique duo d'acteurs principal et la réalisation impeccable ne cachent pas les longueurs et l'aspect trop classique du film.
La bonne Épouse de Martin Provost partait sur les chapeaux de roue pour s’enliser petit à petit dans une lourdeur qu’aucune de ses excellentes actrices n’arrive à sauver. Habitué pourtant de la thématique de la femme battante, le cinéaste a plutôt raté le coche en optant pour la comédie, pour cette histoire de révolution sexuelle en plein Mai 68.
Projet étonnant à mi-chemin entre plusieurs genres, ce film, coécrit par un tandem de scénaristes français et porté par l’interprétation épatante de Matt Damon, se plaît à tromper les attentes du spectateur. S’il n’est pas dépourvu de faiblesses, il prouve en tout cas que McCarthy, six ans après l’Oscar remporté avec Spotlight, ne s’est pas reposé sur ses lauriers.