Entre pamphlet et satire, le long-métrage risque de faire grincer les dents de la bien-pensance sans oublier d'être beau, sur le fond comme sur la forme, avec un zeste de tendresse et un script qui ne faiblit jamais. Un futur classique !
Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Avec La Dernière Reine, Adila Bendimerad et Damien Ounouri nous emportent dans un souffle épique et salutaire vers une forme de reconquête de la fierté algérienne. En situant l’action en 1516, ils renouent avec le passé historico-mythique d’une Algérie bien antérieure à la colonisation française, et partent à la découverte d’une figure riche et fascinante, la reine Zaphira.
Noémie Merlant et Naomi Amarger se livrent corps et âmes dans un récit de vies bouleversant sur le processus d'embrigadement, écrit et mis en scène par Marie-Castille Mention-Schaar. Dans Le Ciel Attendra, la réalisatrice fait fi des tabous et le résultat ne laisse pas indifférent.
Voilà longtemps qu'une comédie française ne nous avait pas fait rire !Le premier long métrage du jeune réalisateur Anthony Marciano est une comédie transgénérationnelle à l’humour potache, un bon antidote à la sinistrose ambiante. Menée tambour battant, comme le démontre la BO réussie et percutante, pop et funky à souhait,le spectateur appréciera les dialogues jouissifs, le scénario truffé de gags, parfois hilarants, comme la séquence d’autodérision avec le sosie de Patrick Bruel en agent immobilier, le délire ado et rafraichissant de Chabat (en très grande forme marquant un retour gagnant dans la comédie), la racaille de Versailles ou la scène finale de traduction pour l’Iranien dans l’auditorium.
Par Accident, le premier film de Camille Fontaine comme réalisatrice est un thriller habilement mâtiné de références au film social.
Avec Au Bout du monde, Kiyoshi Kurosawa renoue avec une forme plus classique de son cinéma, un cinéma délicat dont la peur est toujours au centre de son dispositif. Cette fois-ci, les fantômes rongent la protagoniste de l’intérieur .
Découvrez bientôt au cinéma un film drôle et en pleine recherche du bonheur, mais qui n'oublie pas d'évoquer les failles de ses personnages, avec une Valeria Bruni Tedeschi au sommet de son art : la folie. "Folles de joie" de Paolo Virzi sort le 8 juin en salles.
A ne pas confondre avec la comédie US avec Amy Schumer sortie l'année dernière, Larguées est le premier long métrage de l'autre duo à l'origine de Connasse. Noémie Saglio avait déjà grossi le trait dans Telle mère, telle fille avec Cottin et Binoche. Ici, Eloise Lang dépeint grossièrement des figures manichéennes et perd rapidement le contrôle de son navire à défaut de l'écriture et de la direction d'acteurs. Un feel good movie carte postale décomplexant, mais pas maîtrisé.
Avec Palma Real Motel, Aarón Fernandez parvient à tirer une histoire d'amour désabusée empreinte de douceur et de sincérité, à peine plus qu'une parenthèse désenchantée dans un quotidien morose.
Une station sous-marine, une poignée de survivants, des bestioles, du sang et de la claustrophobie, voilà le postulat de base de cet Underwater, de William Eubank, film qui lorgne allègrement sur de glorieux prédécesseurs mais ne fait que cumuler les défauts.
Dans Séjour dans les monts Fuchun, le virtuose Gu Xiaogang déplie, à la manière d’un rouleau de peinture ancienne, une chronique familiale sur trois générations et quatre saisons sur fond de mutations de la Chine urbaine. Incontestablement, le grand film de ce début d’année.
Jason Clarke incarne un haut dignitaire nazi aussi épouvantable que Ralph Fiennes dans La Liste de Schindler. Sa prestation suffit-elle à faire du film de Cédric Jimenez une reconstitution historique pertinente ou un film de guerre spectaculaire?