Le cycle consacré au Studio Ghibli nous amène au Château ambulant, l'un des films les plus appréciés d'Hayao Miyazaki, et qui, derrière son univers féérique et son optimisme détonnant, approfondit encore les thématiques habituelles du cinéaste japonais.
Rétrospectives
A l’image de Marty McFly et Doc, on prend la Dolorean et on revient sur la filmographie d’un réalisateur, l’intégralité d’une franchise ou les films d’un studio.
C'est là tout l'itinéraire de La Colline aux coquelicots : au-delà des remous d'une histoire d'amour très chaste, emberlificotée dans une série de rebondissements théâtraux assez détonants pour une production Ghibli, au-delà même du film en soi et d'une animation réputée médiocre pour le studio, un vrai échange s'opère, presque pudique, entre deux générations : tout cela est désuet et donc terriblement indispensable.
Le Voyage de Chihiro, c’est l’imaginaire poétique de Miyazaki à son meilleur. On retrouve son univers formel et thématique – la jeune héroïne, la dimension écologique, l’enfance comme âge de tous les possibles, le conte perdu entre merveilleux et réalisme magique – mais avec une puissance et une énergie décuplée.
De Porco Rosso de Hayao Miyazaki, se dégage une forme de plénitude qui ne cesse de dissimuler un vague à l’âme qui vogue dans l’air avec douceur. Un récital d’animation qui navigue vers le réalisme mais qui n’en délaisse pas moins sa portée mélancolique. Bien au contraire.
En 1984, Ghibli n’existe pas encore, mais le succès de Nausicaä de la vallée du vent n'est pas pour rien dans la décision de Miyazaki de fonder le célèbre studio. L'héroïne est purement made in Hayao : elle est jeune et puissante, elle se bat contre les forces de la nature et les destructions humaines. Le dessin est d'une belle complexité, le visage de Nausicaä est poupon mais le monde qui l'entoure est d'un fantastique sombre et en pur contraste avec des films plus enfantins comme Mon voisin Totoro. Cette très belle réussite est aussi un chant d'humanité, nous appelant à écouter la nature qui nous entoure. Un prélude au plus désabusé Princesse Mononoké et sa violence stylisée, son monde véritablement malade. Tous ces films sont à voir en ce moment sur Netflix.
Premier film à avoir fait connaître le nom de Miyazaki auprès d'un large public, Princesse Mononoké est un chef-d'œuvre de poésie et de philosophie, c’est une œuvre cinématographique majeure.
Tetro n’est pas un film qui a fait autant de bruit que les précédents du grand cinéaste Francis Ford Coppola que l’on n’a plus besoin de citer, tant ils ont phagocyté, sans doute à raison, le metteur en scène. Mais il est l’un de ses plus personnels, l’un de ses plus inventifs, et certainement l’un de ses plus beaux.
Dans le cadre de notre rétrospective Coppola, on remonte dans le temps pour un des premiers OVNI de la filmographie du réalisateur : Peggy Sue s'est mariée. Rarement cité et plutôt mésestimé, ce charmant et léger long-métrage ne marque pas l'un des plus grands exploits du réalisateur. Pourtant, elle a laissé un héritage considérable jusqu'à définir tout un pan de la comédie. Et si on pouvait tout recommencer ?