La Part des anges sort en 2012 et repart avec un prix cannois, quatre ans avant la Palme d’Or pour Moi, Daniel Blake, beaucoup plus noir que ce petit bijou à la fois social et comique qui réunit des personnages déjantés, décalés. Un petit apéro tourbé dans la carrière du réalisateur britannique.
Rétrospectives
A l’image de Marty McFly et Doc, on prend la Dolorean et on revient sur la filmographie d’un réalisateur, l’intégralité d’une franchise ou les films d’un studio.
Nous continuons notre rétrospective Ken Loach avec Le Vent se lève, peut-être son œuvre la plus populaire, mais non moins difficile et dure à encaisser. Une déchirante ode à la liberté au prix de la fraternité.
Seize ans avant d'obtenir sa première Palme d'Or avec Le Vent se lève, Ken Loach nous livrait déjà sa vision du conflit en Ulster. Secret Défense (Hidden Agenda) est un thriller politique mais Loach reste fidèle à ses méthodes habituelles, insistant sur les conséquences humaines des décisions politiques. Un très bon film, avec Frances McDormand, Brian Cox et Brad Dourif.
Avec Bread and Roses, Ken Loach dépeint en transparence la situation précaire des ouvriers americains (manque d'assurance maladie, esclavage moderne, harcèlements... ) du point de vue d'une émmigrée mexicaine.
Ken Loach est au milieu de son chemin lorsqu’il réalisa The Navigators. Le film bénéficie alors de son expérience passée, autant que d’une vigueur de vue qu’il semble avoir quelque peu perdue au soir de sa carrière. The Navigators est un film engagé, sans être révolutionnaire, qui donne à regarder et à voir les ravages du libéralisme économique au travers de la privatisation de British Rail.
Dans ses premiers films, Ken Loach s'intéresse plus particulièrement à la jeunesse britannique, souvent marginalisée au sein d'une société conservatrice. C'est ce conflit, cette pression de la "normalité", qui pèse sur Family Life, son 4ème film pour le cinéma, un de ses films les plus durs, avec une Sandy Ratcliff absolument exceptionnelle.
Nous sommes rentrés dans ce film avec la mise en abîme lucide d'un discours sur les rapports entre les films et le temps, et le personnage d'Anna était celle qui devait hurler intérieurement, au moins, contre cette facilité à aimer uniquement ce que ce que l'on connaît. A ceux qui la garderont en mémoire comme pour l'instant la dernière des héroïnes de Ghibli, ne l'accablez pas de vos reproches : derrière elle, il y a un château, et devant, de nouveaux sujets.
L'histoire d'amour impossible à laquelle personne, pas même eux, ne croit porte en elle une trace crépusculaire, très présente jusqu'à la scène de fin. On aurait aimé, à un choix scénaristique ou deux près, que cette dernière scène se rapproche un peu plus du déchirement du tombeau des lucioles, mais elle porte sur ses petites épaules les marques des dernières œuvres du studio, avant qu'il annonce sa fermeture : une forme de fatalité, qui a toujours la taille du regret.
















