Avec Snake Eyes, Brian De Palma affiche sa virtuosité esthétique. Virtuosité aussi grandiloquente que le jeu psychédélique de Nicolas Cage. Missile sur l’image collective que renvoie cette Amérique dégoulinante de corruption, critique acerbe de cette culture de l’instant, médiation sur la notion de vérité qui ne passe que par les écrans de télévision ou des caméras de sécurité, le réalisateur fait de Snake Eyes un thriller machiavélique et politique.
Rétrospectives
A l’image de Marty McFly et Doc, on prend la Dolorean et on revient sur la filmographie d’un réalisateur, l’intégralité d’une franchise ou les films d’un studio.
Après l'échec public et critique du très sous-estimé Furie, Brian de Palma revient au thriller avec Pulsions, film qui lui permet de s'imposer comme le digne héritier d'Alfred Hitchcock et le nouveau maître du suspense.
Bien plus qu'un simple film de gangsters, Scarface est une oeuvre unique dans la filmographie de De Palma, par son outrance sans commune mesure, sa critique du rêve américain, et sa présentation d'un personnage devenu mythique en Tony Montana, incarné par un Pacino en totale transcendance. Intemporel et culte!
Avec Body Double, Brian De Palma donne naissance à son film somme. Un véritable jeu de faux semblants dans lequel le cinéaste conjugue toutes ses obsessions tout en donnant une dimension méta. Un thriller hitchcockien qui se mue en une réflexion fascinante sur les aspects manipulatoires du cinéma.
A l'occasion de la rétrospective Brian de Palma à la Cinémathèque Française du 31 mai au 4 juillet, CineSeries-Mag revient sur ses plus grands films. Porté par son duo incarné par Michael J. Fox et Sean Penn, Outrages est un thriller politique qui s'intéresse à l'arrière du décor de l'univers de la guerre du Vietnam. Parfois un peu bancal, trop schématique dans sa manière de lire son cas de conscience entre le bien et le mal, le film n’en reste pas moins une convocation hybride et passionnante du monde la guerre et de ses enjeux invisibles.
A l'occasion de la rétrospective Brian de Palma à la Cinémathèque Française du 31 mai au 4 juillet, CineSeries-Mag revient sur ses plus grands films. Avec Soeurs de Sang, Brian De Palma entre par la grande porte dans le genre du thriller hitchcockien. Grâce à une certaine maestria, le réalisateur combine pour la première fois deux des thématiques qui vont hanter toute son oeuvre, à savoir le double et le voyeurisme. L'une des pierres fondatrices de l'édifice qu'il va construire sur plusieurs décennies.
On pourrait croire en voyant Lincoln à un énième biopic formaté, sensé donner des lettres de noblesse à une icône américaine déjà bardé de reconnaissance. Il n'en est en rien puisque en convoquant autant les succès que les échecs du président américain, Steven Spielberg signe avec Lincoln une ode au storytelling rafraichissante et une élégante mise en abime de ce que véhicule son cinéma : les rêveurs, les conteurs comme salut de l'humanité.
Plus qu’aucun autre film de Spielberg du fait de sa note d’intention, Cheval de guerre exacerbe sa candeur pour mieux charrier des thèmes difficiles. Alors qu’il semble emprunter la voie contraire, Spielberg ne nous épargne rien des horreurs liées à son sujet, mettant à disposition du public des scènes qui se seraient sans doute avérées insoutenables ailleurs.