Du 16 au 21 novembre se tiendra à Albi la 25ème édition du Festival Les Œillades, en partenariat avec LeMagduCiné. Au programme de cette célébration annuelle du cinéma francophone : 34 avant-premières exceptionnelles dont 11 longs-métrages en compétition, une sélection de 10 séances « coups de cœur », ainsi qu’une expo photo dédiée au regard talentueux de Philippe R. Doumic sur les icônes de la Nouvelle Vague. Deux stages d’analyse filmique encadrés par Alice Vincens, docteur en esthétique du cinéma, mettront également à l’honneur Le Secret derrière la porte, classique de Fritz Lang sorti en 1948, et le documentaire Nostalgie de la lumière (2010) du cinéaste chilien Patricio Guzmán.
Un quart de siècle pour Les Œillades
Illustrée par un cliché montrant Sergio Leone sur le plateau du western culte Il était une fois dans l’Ouest, cette nouvelle édition « post covid » des Œillades débutera le 16 novembre dans les trois cinémas partenaires albigeois (Arcé, Lapérouse et Les Cordeliers). Comme chaque automne depuis 25 ans, le festival du film d’Albi mettra en lumière les vertus d’une création cinématographique francophone engagée en présentant une cinquantaine de projections aux amoureux du septième art.
Fondé par Claude et Monique Martin, parrainé par le Département du Tarn et la Région Occitanie, il a pour vocation de faire découvrir au plus grand nombre le cinéma d’auteur, d’éveiller l’esprit critique du spectateur à travers de nombreuses rencontres et débats avec les professionnels, et de sensibiliser le jeune public en valorisant l’éducation esthétique (création d’un film avec des classes de primaire, projet collégiens programmateurs et jurys, stage d’analyse filmique avec les classes audiovisuelles de la région).
Les grands invités des Œillades
Pour retracer ces 25 années de cinéphilie, une rétrospective photographique intitulée « Les invités des Œillades » proposera un voyage dans le temps avec les grands noms du cinéma français qui ont soutenu et honoré le festival, parmi lesquels : Bertrand Tavernier, André Téchiné, Jean-Pierre Darroussin, Jean-Louis Trintignant, Claude Lelouch, Mireille Darc, Fanny Ardant, Sandrine Kiberlain, mais aussi Robert Guédiguian, Yves Boisset, Bernadette Lafont, Gérard Meylan, Emmanuel Mouret, Pierre Richard, Ariane Ascaride, Mathieu Amalric…
Une exposition de 45 photographies signées Joël Espié à découvrir dans le hall de la Salle Arcé du 13 novembre au 20 décembre 2021.
Les films en compétition
Cette année, trente-quatre longs-métrages ont été sélectionnés ; onze d’entre eux concourront pour le Prix du Public. Le producteur Philippe Godeau viendra présenter Presque (Suisse) de Bernard Campan et Alexandre Jollien pour l’ouverture de cette 25ème édition. Le réalisateur Pierre Filmon défendra quant à lui Entre deux trains, déambulation rohmérienne dans la capitale dont le premier montage avait déjà été présenté aux Œillades en 2019.
Parmi les films en compétition, figurent également De son vivant, drame d’Emmanuelle Bercot remarqué à Cannes mettant en scène le duo Catherine Deneuve/Benoît Magimel, Rien à foutre (Belgique), comédie de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre portée par Adèle Exarchopoulos, le documentaire C’est toi que j’attendais de Stéphanie Pillonca, mais aussi Sentinelle Sud de Mathieu Gérault avec en vedette Niels Schneider, Une Femme du monde de Cécile Ducrocq avec Laure Calamy, Si Demain de Fabienne Godet, Entre les vagues d’Anaïs Volpé, Les Meilleures de Marion Desseigne-Ravel, Arthur Rambo de Laurent Cantet et Lingui, les liens sacrés de Mahamat-Saleh Haroun.
Autres avant-premières attendues, Madeleine Collins et En attendant Bojangles tous deux interprétés par Virginie Efira ; Enquête sur un scandale d’État, thriller réunissant Roschdy Zem, Pio Marmaï et Vincent Lindon ; Ouistreham porté par Juliette Binoche, Petite Nature réalisé par Samuel Theis, La Place d’une autre d’Aurélia Georges, Mica (Maroc) d’Ismaël Ferroukhi ou encore Le Test d’Emmanuel Poulain-Arnaud.
Les projections seront suivies de débats en compagnie d’acteurs, réalisateurs et producteurs. Emmanuelle Bercot, Thierry de Perreti, Régis Roinsard, Fabien Gorgeart et Lyes Salem ont confirmé leur venue.
Le documentaire à l’honneur
Depuis 2016, le festival ouvre sa programmation aux films documentaires. Cette année, le cycle rend hommage à trois immenses artistes à savoir Serge Gainsbourg avec Jane par Charlotte, une conversation intime entre Charlotte Gainsbourg et sa mère Jane Birkin, Philippe R. Doumic avec Sous son regard l’étincelle retraçant le parcours du photographe de la Nouvelle Vague, et enfin le « poète des humbles » avec Le Regard de Georges Brassens projeté le 24 novembre.
Le public pourra également découvrir Un peuple d’Emmanuel Gras sur le mouvement des Gilets Jaunes, Retour à Reims (Fragments) adaptation de l’essai autobiographique éponyme réalisée par Jean-Gabriel Périot, D’Après Arnal : itinéraire d’un crayon rouge de Christophe Vindis, À Demain, mon amour de Basile Carré-Agostini et La Disparition? de Jean-Pierre Pozzi.
Les coups de cœur des Œillades
La section « coups de cœur » de l’association Ciné Forum donnera l’occasion de revoir ou de rattraper une sélection de fictions, documentaires ou films d’animation déjà sortis en salles. Nous retrouverons entre autres, Illusions Perdues de Xavier Giannoli, Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid, Bonne Mère de Hafsia Herzi, La Fracture de Catherine Corsini, Rouge de Farid Bentoumi, La Nuit des rois de Philippe Lacôte, Les Héroïques de Maxime Roy et Pil de Julien Fournet.
Les projets avec les scolaires
Dans le cadre de son action d’éducation à l’image, le festival Les Œillades s’implique fortement de l’école primaire au lycée. Les élèves de CP, CE1 et CM1 projetteront leurs courts-métrages. Les collégiens de cinq classes du Tarn travailleront cette année sur le film d’animation La Traversée réalisé par Florence Miailhe.
Encadré par Alice Vincens, docteur en esthétique du cinéma, un stage d’analyse filmique autour du classique de Fritz Lang, Le Secret derrière la porte (1948) est proposé aux lycéens à option cinéma et audiovisuel de la région. Les étudiants effectueront un suivi journalistique du festival avec la rédaction du quotidien « L’Œilleton ».
Exposition photographique de Philippe R. Doumic, « Les icônes à la française »
Artiste méconnu, artisan de la mémoire cinéphile paradoxalement éclipsé par l’aura de ses modèles, le photographe Philippe R. Doumic approche avec talent les grandes stars de la Nouvelle Vague, et en capte une facette particulière. Ses portraits en noir et blanc de Godard, Trintignant, Karina, Moreau, Delon, Belmondo, Aimée, Bardot ou encore Deneuve nous plongent dans « l’âge d’or » du cinéma français. Une exposition de 45 photographies à découvrir à l’Espace Reynès du 17 novembre au 11 décembre 2021.
Le programme complet est à retrouver ici. Sévan Lesaffre