Basé sur une fameuse affaire juridique française du XIVe siècle, le dernier « jugement de Dieu » officiellement autorisé, le film met au prises trois personnages qui défendent leur honneur au péril de leur vie. Malgré les apparences, le cinéaste britannique n’a pas livré une fresque épique à la Kingdom of Heaven, lui préférant cette fois un surprenant conflit interpersonnel raconté sous trois angles, bien servi par des comédiens très convaincants. La greffe d’un anachronique sous-texte féministe est toutefois venu gâcher un projet prometteur…
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Critiques films
Critiques et analyses des films à l’affiche, les dernières sorties cinéma critiquées par nos chroniqueurs.
Xavier Giannoli est le réalisateur des rêves fous, des illusions qui perdurent jusqu'à la chute. Adapter Illusions perdues de Balzac ressemble donc chez lui à une évidence. Avec un grand casting, un sens du rythme et un propos un poil exagéré, il parvient à construire une gigantesque fresque. Fresque dans laquelle nous plongeons comme dans un tourbillon. En salles dès le 20 octobre 2021.
David Gordon Green envoie valdinguer toutes les intentions louables de son très solide opus précédent. Le résultat ? Une infâme tambouille qui, par un tour de force prodigieux, joue à la fois la carte de l’auto-référence bas de gamme et de la désacralisation d’une idole manifestement indépassable. Quelqu’un osera-t-il enfin mettre à mort la vache à lait du cinéma d’horreur ?
Grand Prix au dernier Festival de Cannes (ex-aequo avec Asghar Farhadi), « Compartiment n° 6 » semble marquer l'entrée de Juho Kuosmanen dans la cour des grands. Film d'une grande simplicité tant sur le fond que sur la forme, l'œuvre n'en reste pas moins bouleversante et pleine d'humanité.
Avec "De son Vivant", film sombre et lumineux où la musique semble élevée au rang d’Art poétique, Emmanuelle Bercot livre une réflexion sur la fin de vie et sur la place que laissent les défunts dans l'existence de ceux qui leur survivent.
Tout comme son scénariste Nic Pizzolatto, auteur de l’extraordinaire série True Detective, Fuqua ne n’est pas tué à la tâche pour sa première production Netflix. Une adaptation sans faute de goût et servi par un Gyllenhaal investi, mais à l’intérêt proche du néant pour tous ceux qui se sont délectés de l’original…
Dans le Londres actuel, Ellie, une étudiante en mode, se rend compte que la chambre qu'elle loue lui inspire des visions. Toutes les nuits, alors qu'elle s'endort, elle parcourt le Londres des années 60. En particulier le monde de la scène et des paillettes, puisqu'elle voit tout à travers les yeux de la jeune Sandie, aspirante chanteuse. Si au début, le monde des strass est un enchantement, l'envers du décor change vite la donne et les visions ne tardent pas à devenir angoissantes...
Cry Macho, le nouveau film de Clint Eastwood, est une déception si l'on considère l'impressionnante filmographie du cinéaste. Ici, rien ne rappelle la subtilité habituelle du réalisateur, le film regorge de stéréotypes et de clichés dans un récit sans véritable enjeu narratif.
Réalisé par Rebecca Hall, Clair-Obscur met en scène les comédiennes Tessa Thompson et Ruth Negga, dans les rôles respectifs d'Irene et Claire, deux femmes métisses (selon toute vraisemblance), vivant à New-York dans les années 20. La particularité de leur histoire ? Si Irene accepte son ascendance afro-américaine, a épousé un médecin noir et vit à Harlem, Claire se fait passer pour blanche et s'est mariée à un homme d'affaires blanc et raciste. Lorsque les deux amies se recroisent après des années, Irene est stupéfaite par la nouvelle identité de Claire, et ne tarde pas à réfléchir à la sienne.
Entre comédie et tragédie, fable sociale et farce parodique, « Bad Luck Banging or Loony Porn » est un film qui ouvre la voie à de nombreuses interrogations majeures dans nos sociétés actuelles.
L’Événement est un film où la réalisatrice Audrey Diwan s’empare du livre éponyme d’Annie Ernaux pour en faire un objet factuellement plutôt maîtrisé mais un peu éloigné de la fougue et des visées de l’écrivaine.
House of Gucci est un film qui cultive le mélange des genres. Tour à tour satire familiale, drame biographique, mélodrame romantique. Le film déjoue les attentes du public et offre une représentation qui réussit la gageure d’éviter tout manichéisme stérile en privilégiant l’ironie au détriment d’un noir cynisme.